C’est
un couple qui roule… mais en tandem! Sur cet engin, Régine et Bernard
Vieillard aiment par-dessus tout défier les cols, et ça fait
trente-trois ans que ça dure.
Vous
avez peut-être croisé Régine et Bernard Vieillard sur les routes de
Nouvelle-Calédonie, surtout là où ça monte. Ils sont facilement
reconnaissables car ils circulent sur un tandem.
Une passion que tous deux assouvissent depuis trente-trois ans
maintenant. Ils font partie de la prestigieuse « Confrérie
des cent cols ». Cette association, fondée en 1972, adhérente
à la Fédération française de cyclotourisme, compte 2 740 membres du
monde entier, et Bernard en est le vice-président.
« Avec mon épouse, explique-t-il, nous sommes des
amoureux du vélo en montagne et, pour faire partie de la confrérie,
nous avons dû franchir 100 cols différents, dont cinq à plus de 2 000
mètres. Nous avons rencontré à une époque le responsable de la
brochure éditée par la confrérie et nous y avons adhéré. Les
candidats n’ont pas à se faire contrôler, il est compté sur
l’honnêteté sportive des cyclistes, qui n’aiment la bicyclette et
la montagne que pour leur plaisir personnel. »
« Depuis 1975, poursuit le tandémiste, nous en
sommes à 1 078 cols franchis et je crois que nous ne sommes pas au bout
de nos parcours. Nous avons traversé la France dans tous les
sens, notamment les Pyrénées et les Alpes, et nous sommes allés en
Suisse, en Italie et en Autriche. Notre prochain objectif est l’Espagne,
où nous ne sommes jamais allés. »
« Depuis
1975, nous en sommes à 1 078 cols franchis »
Un grand rassemblement de tous les membres de la confrérie se tient
chaque 15 août. Cette année, il aura lieu en Savoie, au col de la Joly.
« Nous avons manqué les deux derniers rassemblements car j’étais
présent sur le territoire dans le cadre de mes activités
professionnelles, déplore Bernard. Mais, avec mon épouse,
nous n’avons pas manqué de nous rendre au sommet d’un col en
Nouvelle-Calédonie, avec une pensée particulière pour nos amis de Métropole.
C’est l’occasion pour chacun de se retrouver dans la convivialité,
autour d’un pique-nique. »
En Calédonie, il existe 100 cols répertoriés. Le plus bas est le col
de Mô, près de Bourail, avec une hauteur indiquée à 12 mètres. En Métropole,
le plus bas est celui de la Gavardia, en Corse, avec ses 19 mètres.
« Nous parcourons 8 000 à 10 000 kilomètres par an, a-t-il
calculé. En Métropole, nous possédions un camping-car pour nous déplacer.
En Calédonie, j’ai utilisé la même technique avec un petit fourgon.
Nous avons ainsi traversé tout le territoire et franchi environ 80 %
des cols existants et répertoriés. Il y a des cols difficiles comme
ceux des Roussettes, de Bopope ou encore de Tango. Le col d’Amos ne se
laisse pas faire non plus. Avec mon épouse, nous avons chuté pour la
première fois sur un radier, situé sur la route menant à Prony. On
s’en rappellera toute la vie, on n’était pas très fiers. La première
chose a été de regarder autour de nous pour voir si personne ne nous
avait vus. Cela ne nous a pas empêchés de poursuivre notre route et
d’aller au bout de notre destination. »
Dans quelques mois, Bernard, actuellement au grade de major et
commandant de la brigade de gendarmerie de Dumbéa, prendra sa retraite.
Avec Régine, ils vont continuer à parcourir les routes montagneuses de
France et d’Europe.