Revue N°3 page 8

CONSEILS à un "SANS COL

par Jean BALME, de DIJON (21)


 

    On t'aura déjà parlé de la beauté des cols ensoleillés avec leurs neiges éternelles à côté, les petites fleurs alpestres, la terrasse de bistrot où l'on se bronze, satisfait de sa performance.

    On aura insisté sur le bien que l'exercice de montée peut te faire, les sensations de satisfaction que tu y trouveras, que le bruit des torrents accompagnera ton rêve et que tu récupéreras dans la descente en respirant l'oxygène des montagnes. 

    C'est peut-être vrai, ça pourra t'arriver, mais il ne faut pas oublier, jamais, qu'un côté du col peut être un four, l'autre un frigidaire, que les neiges, tu ne les verras pas puisque tu pourras être dans le brouillard et qu'elles seront peut-être sous ta roue pour te faire glisser et te ramasser dans la glace et les flaques d'eau.

    Du bistrot, il n'y aura peut-être rien du tout, juste le jour où tu auras voulu faire une économie de poids, que ton bidon sera vide et que le col sera sec. 

    Si tu ne veux pas risquer de subir tout ça, reste bien tranquille sans col, ça t'évitera de tomber dans des 14% , ça t'évitera une ou deux fois, même plus, dans ta vie, à avoir à descendre et à monter à pied en baissant les yeux pour ne pas croiser les regards goguenards d'automobilistes confortables, ça t'évitera d'avoir à traverser des tunnels dont tu ne verras pas le bout (en général les tunnels éclairés sont droits et on en voit le bout).

    Ça t'évitera aussi d'entendre par tes proches : "Tiens, le voilà encore avec ses cartes ! " pour essayer d'en trouver encore un que tu pourras faire en faisant un petit détour. 

Si, malgré ces avertissements de mauvaise foi tu veux quand même faire le premier, pense que notre Major en a ........ 868.!

Jean BALME