Revue N�5 page 20
LES PYRENEES EXISTENT-ELLES ?
Depuis qu'un c�l�bre souverain fran�ais a dit "Il n'y a plus de Pyr�n�es", un certain doute s'est infiltr� dans les esprits.
Bien s�r, lors de chaque Tour de France, la t�l�, les journaux nous montrent des images de cols, de sommets... Ne serait-ce pas simplement une intoxication d'origine journalistique ?
Pour en avoir le c�ur net, quatre Lausannois ont pris le train de nuit vendredi 16 juillet � destination de Pau.
Ils s'�taient inscrits pour la randonn�e des Cols Pyr�n�ens, une "classique" parmi les plus cot�es des randonn�es cyclotouristes en France.
Apr�s la traditionnelle visite du ch�teau d'Henri IV, o� ils s'extasi�rent devant de tr�s belles choses, nos mousquetaires vont reconna�tre les lieux de d�part. Ils y rencontrent deux compatriotes (des Neuch�telois) et quelques-uns des 1223 autres inscrits � ce p�riple.
Le soir, d�s 23h30, l'h�tel qui nous h�berge commence � s'animer. Dame, les premiers concurrents prennent le d�part � 1h du matin. La diane sonne, pour nous, � 2h. Apr�s un copieux petit d�jeuner, nous nous mettons en selle � 3h30.
La nuit est noire, les nuages volent bas. Nous traversons Lourdes sans m�me apercevoir la c�l�bre basilique... Mais il n'y aura pas de miracle, la pluie qui mena�ait commence � tomber au moment o� notre groupe atteint Sainte-Marie de Campan. Un arr�t s'impose devant la plaque comm�morant le travail de forgeron improvis� qu'effectua Eug�ne Christophe (dit le Gaulois) un jour de l'an 1913 (pour de plus amples d�tails, vous reporter � votre manuel habituel en mati�re de cyclisme).
Et c'est le col d'Aspin. Nous croisons des cyclos qui en reviennent, tremp�s jusqu'aux os, les dents claquantes et les doigts gourds. La difficult� est moyenne, mais cette pluie, puis cette brume nous glacent. La descente est rapide, dangereuse... De retour � Sainte-Marie, nous nous votons un cr�dit pour un th� br�lant. Mais voil�, deux cents cyclos "occupent" le seul caf� ouvert et il ne nous reste qu'� esp�rer une meilleure chance au prochain village. Celui-ci s'appelle La Mongie, mais il y a tellement de brouillard que personne ne parvient � d�tecter l'entr�e du moindre estaminet. Quelques kilom�tres plus loin, une pancarte porte le mot TOURMALET et le nombre 2114.
Ensuite une longue descente glaciale. Heureusement que l'on se r�chauffe sur les pentes du Soulor. La brume nous emp�che d'appr�cier les fameux pr�cipices qui bordent la route de l'Aubisque.
Encore une longue descente, toujours aussi frigorifiante... un peu de plat. Nous revoici � Pau. D'apr�s les feuilles de route, nous avons parcouru 240 km, franchi les plus c�l�bres cols pyr�n�ens. Mais, � part une route qui monte, nous n'avons rien vu de ces fameuses Pyr�n�es !
Alors, je crois que pour pouvoir donner une r�ponse bien document�e � la question initiale, il nous faudra y retourner, par temps clair. N'est-ce pas Claude, Michel et Gino ?
Jean-Pierre MEROT de Lausanne (Suisse)