N'a pas longtemps, qui n'a connu Cyclo |
Bagage fait, s'en fut fort sage, Envisager son recyclage. Négligeant pollution, fumées, foules et bruit, Loin des monstres pétaradant de toute engeance, Trotte-menu, de jour, de nuit, Point de cesse, point de relâche, Sous le guidon de sa moustache, Par monts, par vaux et en cadence, Matineux et tranquille, il sillonna la France ... Le sort le mit, ou plutôt le destin, Un foutu jour, sur le chemin D'un jongleur de l'abîme, un mordu des ravins, Pour tout dire un cent-cols, un fada de montagne, Et son esprit se mit à battre la campagne ... Lors, on le vit hanter des sentiers peu battus, On le vit s'accrocher, opiniâtre, têtu, Sur les sites les plus pentus, Défiant Phoebus aux crins dorés Ou les orages ignorés, Se jouant des rochers, des torrents, des crevasses L'oeil fixant les sommets et les aigles en face, Portant plus souvent que porté, Et devenir en un été Je vous le dis sans galéjade, Bonatti du vélo, le roi de l'escalade !!! Mais je crains fort, moi, voyez-vous, Que parti comme il est parti, Il ne fasse un mauvais parti A Pénélope la fidèle, à sa monture, Pour acquérir, à sa pointure, Grimpeur impénitent, double chausses à clous ... J. BENSARD Grenoble (38) |