Amis cyclos : à vos cartes. Après avoir traversé bien des massifs montagneux français, y compris la Corse, j'ai commencé à parcourir des circuits de plus en plus montagnards. En effet, si les 20 flèches de France m'ont apporté beaucoup de plaisir, des moissons de photos, de merveilleux souvenirs, il me reste un bon nombre de vallées et de cols à découvrir. Aussi, avec la motivation des "Cents Cols" et des voyages itinérants, je recherche toujours le parcours qui me permette de voir le plus de sites possible. Bien qu'ayant obtenu le BCN en 1985, avec 96000 km, j'ai déjà tracé sur la carte de France une vingtaine de circuits. Seulement, j'ai 32 ans et des enfants en bas âge à élever. Alors, pour composer avec la vie familiale, ma préparation physique à une "promenade" de 1200 km se limite à une sortie de 200 km, et une autre de 400 km environ. Le tourisme à vélo s'est accentué en 1979. Après avoir lu un des merveilleux articles de la fédé, j'ai modifié l'itinéraire de la flèche Paris-Nice. En compagnie de JC, nous avons effectué un crochet de 150 km dans le Vercors, puis un de 100 km dans les Gorges du Verdon. J'ai tellement apprécié les Grands Goulets, Combe Laval, les Gorges de la Bourne, malgré les chutes de l'appareil photos (sans Claude, j'aurais peut-être abandonné, c'est tout dire l'importance de la chasse photographique dans une randonnée !). Depuis, je tiens toujours compte des récits de la revue fédérale et des "Cent Cols". C'est effectivement grâce à plusieurs d'entre vous que j'ai favorisé le tourisme aux brevets où le temps est trop compté. Le P.B.P. 1986 est quand même au palmarès. Après avoir puisé bon nombre de renseignements, recueillis à la suite de lectures assidues, je crois qu'il est temps d'essayer d'apporter un peu de mon expérience. Et ce Menez Hom, où est-il dans cette histoire, me direz- vous ? Et bien, nous y sommes. Or, malgré les milliers de kilomètres sur les petites routes du Finistère, je n'avais pas eu l'occasion de regrimper au sommet du Menez Hom depuis juin 1978. Cette année là, après être arrivé à mi-pente, j'avais rebroussé chemin à cause du brouillard matinal. Je venais de Crozon pour me rendre chez ma grand-mère à Plouyé (29). Quelques dizaines de bornes plus loin, je devais avoir un coup de pompe mémorable pour m'être surestimé. Quelle fringale les amis ! Jamais je n'ai trouvé de pain meilleur que ce jour là. Je venais de le demander et de l'acheter à une brave paysanne. Ce demi-pain n'était pas très frais, mais, assis sur une souche, qu'il était bon ! Pourtant, huit jours avant, j'avais réussi mon premier 1000 km Audax à St Brieuc (22). |
Ce n'est donc que le 23 mai 1987 que j'y suis retourné. Jusqu'alors, j'avais sillonné tous les massifs montagneux au moins une fois. Donc, au départ de Pont l'Abbé, j'ai pris les petites routes pour réaliser le tour de la presqu'île de Crozon avec, en dessert, l'ascension intégrale du Ménez Hom. Lorsque je suis arrivé à son pied, à la plage de Pentrez, je savais, à cet instant, que j'allais grimper une belle dénivelée de 330 mètres, via St Côme (6,5 km). Je vois d'ici la tête des montagnards, comme Henri Dusseau, et ceux des Cent Cols, avec un sourire sympathique de cyclo. Les 330 mètres du Ménez Hom : que c'est petit à côté des prestigieux Iseran, Izoard, Pailhères, Tourmalet, Galibier..., que c'est facile à côté d'un col de Péguère (connu grâce à l'article d'un d'entre vous dans la revue), du col de Restefond, de celui de la Colombière, des 23% de la butte de Mousson (sur quelque 100 m, c'était écrit sur le sol ; de plus, j'ai descendu cette portion à pied, mon vélo étant trop chargé pour les freins, la pente est impressionnante), du Ballon d'Alsace ou du Puy de Dôme... Mais, après avoir avalé avec précaution, et d'une traite, les 330 mètres de dénivelé du Ménez Hom, quelques heures plus tard, une idée me trottait dans la tête : jusqu'où faut-il se rendre pour retrouver une telle variation d'altitude ? Comme tout cyclo qui se respecte, j'ai sorti la carte générale de France I.G.N. pour localiser les petits reliefs, puis tout le jeu au 200 000e. Peu après, mis à part Monthermé (Ardennes) où il faut plus de 7 km pour dépasser (de peu) les 300 mètres fatidiques, je prenais un crayon. Je pouvais tracer une ligne partant de Wissembourg, passant par les cols vosgiens, le Jura, le Mont Beuvray (Morvan), le Puy de Dôme, les cols pyrénéens, Hendaye. Et oui! Le Ménez Hom a la dénivelée la plus importante de toute la moitié nord-ouest de la France. Cela faisait six mois que j'essayais de vous l'écrire. Bigre ! les Bretons, notamment les cyclos de Dinéault, ont leur Mont Ventoux. Rassurez-vous, amis provençaux, le Ménez Hom est modeste à côté du géant de Provence. Malgré tout, du haut de ses 330 mètres, la vue y est belle. Bien meilleure, en tout cas, qu'au sommet du Mont Aigoual lorsqu'il est couvert de brouillard. En résumé : vous pouvez tracer, en gros, une ligne droite entre Wissembourg et Hendaye. Vous ne trouverez une dénivelée de 330 mètres, au nord ouest de cette ligne, qu'au Ménez Hom. Un de l'Union Sportive de Pont l'Abbé Michel Noennec (29) |