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Hountarède

Revue N° 21 Page 23a

En franchissant facilement Hountarède d'Est en Ouest en juillet 87, je ne pensais pas être à deux doigts (ou plutôt quelques dents) d'être moi aussi PPH, 5 ans plus tard, en voulant le faire dans l'autre sens.

Comme Godefroy, (récit initial), j'étais en rodage, après opération. Comme Philippe Bonneau, (revue n°20), j'étais parti de Luchon, en visitant d'abord La Barousse. Mais là s'arrêtent les similitudes : l'opération remontait à 5 mois et, s'il en restait des traces, j'avais quand même monté Portillon et Peyresourde quelques jours avant. Balès, je connaissais, et m'étais contenté de Mortis et Chérach. Etant parti pour la journée, j'avais tout mon temps et visais à faire seulement de la distance, pour réhabituer les muscles aux efforts prolongés.

Alors, après un détour par Avertignan, Montréjeau et Gourdan-Polignan, pourquoi pas Hountarède, ce qui me permettait de le tester dans l'autre sens, en complétant ma collection recto-verso, et peut-être d'essayer le Couret (38-8,R) à quelques kilomètres.

Mais le cyclo propose et la route dispose. La route classique, voie d'accès pour Luchon et l'Espagne, étant trop encombrée, dès que j'en trouve une plus tranquille sur la gauche, je bifurque. Une carte me confirme que cette D26E conduit bien à Hountarède, en passant par Burs. Si Philippe Giraudin, maître ès carte m'accompagnait, il me ferait remarquer que les courbes de niveau sont très rapprochées. Mais j'ai toujours plus ou moins négligé ce détail, et une fois de plus je vais le payer. En quelques dizaines de mètres, la chaîne a franchi deux étapes sur la gauche, puis deux autres à la faveur d'un virage, et bien que peinant je me crois tranquille sur 38x28, mais la pente s'accentue encore, comme il m'est interdit de forcer, pas d'autre solution que de basculer sur le petit plateau. Je pourrais maintenant revenir sur 24 à l'arrière, mais je suis tellement écœuré que je reste tout à gauche, 26x28, tant que dure ce mur. Oh, bien sûr, ce n'est pas très long ( un bon kilomètre quand même ). Mais pour moi qui comptais passer l'après-midi relax, c'est gagné. Après, bien sûr, c'est du billard et j'arrive au col en 38x14 et dois même freiner sérieusement car ça descend.
Hountarède est donc bien passé de justesse, mais pour le Couret, il faudra une autre visite, car un peu plus bas, je fais une rencontre... Le félibre et promoteur d'Hountarède en personne. Et comme cette journée ne peut s'achever banalement, Pierre Roques m'apprend qu'il a fait ce matin sa dernière classe, c'est donc sa première sortie de retraité, en attendant de fêter l'événement le soir avec ses collègues. Beaucoup plus modeste fut le pot qui nous réunit avant que chacun reprenne sa route, mais l'essentiel y était : l'amitié. Ce n'était pas notre première rencontre, mais c'était la première non préparée, sur la route, dans l'exercice normal de notre passion commune.

J'en ai bavé, dans Hountarède, mais la conclusion me récompense largement de mes efforts.

Pierre Cordurié N°351

Cautiou (Pyrénées Atlantiques)


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