Lorsqu'en 1993, j'ai rencontré un membre du Club, j'étais loin de me douter qu'en 1995 je réaliserais ce qui me paraissait stupide à l'époque : franchir 1OO cols différents à vélo. Et pourtant ! Voilà c'est fait ! Je dois dire que sans Michel et sans son enthousiasme communicatif pour les cols, j'aurais continué à penser que le virus ne pourrait jamais m'atteindre. J'avoue que j'adore grimper et me balader en montagne mais aussi que je déteste descendre, surtout en vélo, tellement je suis peureuse. Seule, le dimanche 24 septembre, alors que la plupart des cyclos du bassin Annecien participaient aux Gentlemen autour du lac d'Annecy, je me suis dirigée vers Doussard afin de traverser la Combe d'Ire. Première surprise, à 2 km à peine de la nationale, un petit village nommé Chevaline a gardé son style d'autrefois. La chasse aux cols m'a d'abord apporté une meilleure connaissance de ma région et a sérieusement rapproché les montagnes dans ma tête. J'aborde la route forestière, les panneaux n'incitent pas à l'effort, la route est annoncée en très mauvais état. |
Très vite, j'oublie cet avertissement pour me plonger dans le bruit d'un torrent tumultueux et m'enivrer d'une verdure exceptionnelle teintée par endroit de l'ocre de l'automne. Certes, le chemin est mauvais, certains passages semblent volontairement saccagés, ils sont en effet jonchés de débris de verre ce qui procure l'avantage de ne croiser aucun véhicule à moteur. (la route est d'ailleurs interdite à toute circulation automobile). L'effort est long, 15 km environ, il faut être prudent, les risques de crevaisons et les dérapages sur les cailloux existent mais le cadre est véritablement enchanteur. Le col est au bout de la route à 1498 m, il débouche dans les pâturages. Partie de 400 mètres en Haute-Savoie, j'ai rejoint la Savoie par le massif des Bauges. Le panorama est grandiose, tous les sommets du massif s'élèvent devant moi : la Montagne du Charbon, le Trélod, l'Arcaiod... Aller-retour 76 km et voilà, je peux entrer dans la Confrérie des Cent Cols ! Que d'efforts ! Mais surtout, grâce au Club des Cent Cols, je garde en moi les magnifiques paysages découverts au fil des conquêtes. Chantal ROUTEX, n°4072 CRAN-GEVRIER (Haute-Savoie) |