Après l’été, l’automne fait son apparition avec tout ce qui le caractérise : le soleil est moins violent, les jours raccourcissent, les feuilles tombent, les sorties à vélo sont moins longues et… c’est le retour des repas améliorés, pour ne pas dire gueuletons : des anciens combattants, des anciens de l’usine « Machin chose », sans compter les Assemblées Générales et celle de mon club cyclo en particulier. C’est au cours d’un de ces repas que j’ai assisté à une conversation très intéressante au sujet de collections de toutes sortes. Ma voisine de droite collectionnait les dés à coudre (pourquoi pas !). Elle en possédait plus de 200, sensiblement de même forme mais fabriqués dans différents matériaux et de couleurs des plus variées. Celle d’en face collectionnait les clochettes (et pourquoi pas non plus !). Elle en possédait encore plus et c’était presque un challenge entre elles, à qui en aurait le plus... Soudain, l’une d’entre elles s’en prit à son mari qui, selon elle, ne lui fabriquait pas suffisamment d’étagères pour exposer tout son trésor. Pourtant, depuis qu’il avait pris sa retraite, il avait fait l’acquisition d’une machine à bois et rien n’en sortait. Quant à la seconde, elle avait dû meubler son salon et son séjour de vitrines qui déjà débordaient de ses petites clochettes multicolores toutes plus belles les unes que les autres. Evidemment, son mari n’avait pas intérêt à critiquer sous peine de se faire sonner les cloches… Et chacune d’elle de se plaindre du manque de place et des différents problèmes que posent de telles collections, notamment la poussière et le boulot que çà représente pour l’éliminer. |
C’est à ce moment que je choisis d’intervenir dans la conversation en leur disant que personnellement j’étais propriétaire d’une collection bien plus importante que les leurs réunies et que je n’avais absolument aucun problème de place ni de rangement ! - Mais qu’est-ce que vous collectionnez ainsi dirent-elles en chœur ? - Et bien, je collectionne les cols que je franchis à vélo depuis plusieurs années… Ah, si vous aviez vu leurs têtes ! Et pourtant elles n’étaient pas sans connaître ma passion pour le vélo en montagne. Je me mis alors en devoir de leur expliquer la fameuse règle qui régit notre confrérie et que tous ces cols, je les cumulais sur mon ordinateur (à l’abri de la poussière) où ils prenaient moins de place qu’une simple photo sur un buffet, que j’en expédiais la liste une fois par an à un responsable appelé « délégué territorial » afin qu’ils soient homologués et puissent figurer en bonne place au tableau d’honneur de la prochaine revue du club. Elles en sont restées bouche bée mais je ne pense pas qu’elles soient prêtes à troquer leur collection respective contre un vélo, même de haut de gamme. Hubert Le Corre CC n°2883 |