Trieste - Thonon

Par Philippe Chazottier


Voici une belle randonnée , la plupart du temps parcourue en altitude , qui me faisait 
envie depuis quelques temps déjà : Thonon – Trieste avec la traversée d’une partie de l’arc 
alpin.

Ayant acheté une randonneuse Berthoud pour mes 50 ans l’an passé je ne pus réaliser cette 
expédition en 2008 , ayant seulement pus effectuer la randonnée permanente « 100 cols sur la 
ligne de partage des eaux Atlantique-Méditérannée « pour me familiariser avec la randonnée 
avec « armes et bagages ». 

Le problème le plus important pour cette destination consiste dans la question 
suivante : comment rentrer de Trieste si l’on effectue le parcours dans sa version la plus 
couramment parcourue. J’avais résolu de résoudre le problème en inversant le sens du 
circuit : réaliser tout de suite la partie du voyage la plus délicate , voire la plus stressante : me 
rendre tout de suite au départ mais de Trieste. Là 2 solutions : prendre le train de nuit à Dijon 
à minuit pour arriver à Venise à 9h20 le lendemain ou rejoindre Venise en avion depuis Lyon 
Saint Exupéry. Le train, très peu pour moi surtout que le chargement du vélo risquerait d’être 
problématique – ceci même si Robert de Rudder , un membre du club des cent cols m’avait 
donné un truc pour pouvoir embarquer sans trop de problème : à savoir mettre le vélo au fond 
du dernier wagon – je préférais l’avion : 1h20 seulement. Il suffisait de pouvoir mettre mon 
vélo dans un carton récupéré chez un vélociste : même pas besoin de démonter garde boue et 
porte bagages : cela rentre juste.

Bien entendu j’en profitais pour réserver une journée pour visiter Venise : incontournable.

Le samedi matin il ne me restait plus qu’à prendre le train régional pour me rendre à 
Trieste distant de 130 kms environ. Comme à chaque fois que je prends le train (une fois tous 
les 4 ou 5 ans !) il arrive en retard et c’est avec 20 minutes de retard qu’il rentre en gare de
Trieste central.

1ère étape : Samedi 22 Août : TRIESTE – ARTA TERME 150 KMS 1100 M de dénivelée environ

Sans plus attendre , il est 10 h passé et l’étape prévue est longue , je me prépare à 
partir , je rentre dans le premier commerce venu , un coiffeur , pour faire viser ma carte de 
route et je mets la machine en route. Pour la petite histoire au contrôle obligatoire d’Udine 70 
kms plus loin en tout début d’après midi je n’ai put faire viser mon carton que chez une 
coiffeuse , qui n’a rien compris au film , mon italien étant plus que rudimentaire , mais qui 
m’a délivré le fameux sésame ! 

Les 25 premiers kilomètres s’effectuent sur la nationale avec tout le long vue sur 
l’Adriatique , avec les senteurs envoûtantes des fleurs de Clérodendron , ensuite le parcours 
passe par le 1er petit col du parcours : le sella di Iamianno culminant à l’altitude vertigineuse 
de 68 m ! Là vu l’étape importante du jour je décidais de modifier mon trajet et de faire 
l’impasse sur Gorizia et de redescendre le col pour rejoindre Udine par la plaine en profitant 
de la circulation réduite sur la nationale reliant la capitale du Frioul et surtout de l’absence de 
poids lourds en ce samedi. Cela n’est certainement pas ce que j’ai fait de mieux : le trajet , un 
peu plus court peut être , traverse quelques localités importantes , les lignes droites sont 
monotones et la chaleur , 36° à Pordenonne, est pénible à supporter et nécessite quelques 
arrêts « chasse à la canette ». Heureusement comme l’avait prévu la météo le ciel se voilait et 
l’arrivée à Udine coïncidait avec une baisse des températures. Sorti de cette ville bien 
ordonnée , les premières difficultés m’attendaient un peu plus loin : modeste avec le Passo di 
Monte Crocce (267 m), puis après un passage sur une grande route à la circulation intense le 
Sella di Interneppo (315 m)avec quelques gouttes de pluie à l’attaque de celui ci. Un petit col
très court mais qui au 1er virage donne à voir , peint sur le mur de soutènement la fresque des 
« campionissimi » du cyclisme italien : De Bottecchia à Pantani en passant par Coppi et 
Moser tous sont représentés en action : le visage de Coppi est saisissant de réalisme ! Je me 
permets d’arrêter un automobiliste pour me faire prendre en photo devant le mur en question : 
cherchez l’intrus ? Vous ne trouvez pas ? C’est moi le seul de tous qui ne parle pas italien ! 
Une autre raison dites vous ? Non vraiment je ne vois pas ! 


Mur des champions + 1


Mur des champions Coppi

Après la plaine entre Trieste et Udine le relief des Alpes Juliennes commence à se préciser à 
l’horizon et un mur se dessine au loin : on aura bien le temps de voir demain ! 
Finalement j’arrive à Tolmezzo vers 17 h et alors que je pensais trouver un hôtel en 
centre ville on m’indique un établissement à l’opposé de ma route alors que je me retrouve 
par hasard à l’entame du Sella Marcillé. Je décide alors malgré un orage qui menace de 
rallonger mon étape jusqu’à Arta Terme une station thermale ou je trouverais sans problème 
un hébergement. Treize kilomètres de plus seulement mais en guise de légère formalité 
l’ascension de ce col culminant à 776 m aux pourcentages entre 12 et 14 % sur les 2 
premiers kms.
Arrivé au col la pluie se mit à tomber légèrement , la descente sur Zuglio se fit prudemment et 
arrivé à destination le 1er hôtel à l’entrée de la ville fut le bon. 

2ème étape : Dimanche 23 Août : ARTA TERME-PADOLA 89 KMS 2500 m de dénivelée

Le matin les nuages de la veille avaient disparu et j’attaquais la remontée de la vallée 
vers le nord ou je n’allais pas attendre longtemps pour me chauffer les jambes après 7 kms et 
l’attaque du 1er col de la journée le Sella Valcalda (959 m) pour passer en 8 kms de 442 à 959 
m mais avec les 2 premiers kms le long de la rivière en pente douce. Premières suées donc et 
bascule sur Coméglians. Avant de prendre la direction de ce col j’étais passé, à Sutrio , 
devant une pancarte indiquant une destination qui parlera à ceux qui s’intéressent au Giro : le 
Monte Zoncolan , le terrrrrible Monte Zoncolan : j’ai aussitôt détourné la tête : pas vu , pas à 
gravir !!

La suite de l’étape devait me mener au sommet du Sella Ciampigotto (1790m) par une 
belle vallée : le Val Pesarina. La route menant d’abord au Forcella Lavardet (1542m) 
s’effectue sans gros pourcentage , 23 kms pour passer de 553 à 1542 m) avec la traversée de 
coquettes localités Frioulines notamment celle de Prato Carnico et son beau clocher qui 
penche comme la tour de Pise ! 
Une fois au Forcella Lavardet , 3 kms me mènent au Sella di Razzo puis autant pour arriver 
au Sella Ciampigotto avec pour récompense un plat de pâtes au bistrot du col ! 


Prato Carnico

Les cinq 1er kms de la descente sont très raides et en lacets serrés beaucoup plus durs mais 
moins long que dans l’autre sens. Cela n’allait pas être pareil un peu plus loin avec le Passo di Zovo,
dernier col de l’étape , que j’avais gravi par l’autre face lors d’un précédent séjour dans les Dolomites.
Sept kms d’ascension pour arriver un peu au dessus de l’altitude du col (1476m) pour passer de 
832 à 1500 m environ. Il me fallu pas loin d’une heure pour y arriver ! 

Me voilà arrivé dans une des plus belles régions des Alpes : les Dolomites , j’allais les 
parcourir pendant 3 jours jusqu’à Bolzano : un vrai émerveillement. 
Arrivé à Padola vers 16h45 j’avais largement le temps après la douche réparatrice de flâner 
dans le village et d’admirer les maisons croulant sous les surfinias et autres géraniums de toute 
les couleurs : une constante de cette vallée des Dolomites de Sexto : l’abondance du fleurissement :
qu’il s’agisse de commerces mais également des maisons d’habitation qui débordent de fleurs. 

3ème étape : Lundi 24 Août : PADOLA- MISURINA 70 KMS 1700 m de dénivelée 

Petite étape pour un grand col et un site extraordinaire : le Forcella Longéres et les Tre Cime 
di Lavaredo. 
Mais auparavant le 1er col , le Monte Croce di Comélico (1636 m) , ne présente pas de 
difficultés insurmontables , il monte en pente douce avec quelques lacets dans les bois de 
mélèze. De l’autre côté c’est la vallée de Sexto zone très touristique ou le vacancier lampda 
sort pour acheter les croissants. C’est vert , c’est tiré à quatre épingles , comme dans le Val 
Comélico les maisons sont décorés de fresques et des cascades de géraniums et de surfinias 
dégringolent des balcons. Ce n’est plus l’Italie , malgré que j’y soit toujours , mais le Süd 
Tyrol avec l’Autriche à une portée de noyau de cerise ou l’allemand est la langue employé en 
« premier jet » si j’ose dire. 

Arrivé à San Candido on retrouve la grande route qui mène en Autriche , 
heureusement une route cyclable relie Dobiacco au milieu des champs. 
Le Val di Landro orienté nord-sud est une belle vallée évasée ou en 13.5 kms on ne 
s ‘élève que de 220m. Au deux tiers du parcours une percée dans la vallée permet 
d’apercevoir pour la première fois les Tre Cime di Lavaredo , il s’agit de la face nord et ses 
murailles vertigineuses : 600 m d’à pic ou les alpinistes peuvent rester jusqu’à 3 jours dans la 
face nord de la Cima Grande qui ne culmine pourtant qu’à 2999 m ! 
Arrivé à Carbonin je m’accorde un petit détour de 6 kms en aller retour pour aller 
chercher un col facile : le Sella di Cimabianche et avoir un premier aperçu au loin des 
Dolomites d’Ampezzo. 

Retour à Carbonin ou en 6 kms je rejoins Misurina et son superbe lac pour 327 m de 
dénivelée avec de court passage à 8-10 %. A Misurina je réserve une chambre dans un 
superbe établissement ou je laisse mes sacoches : direction le refuge Arunzo et le Forcella 
Longéres (2330 m) par la route à péage (gratuite pour les cyclistes). Sept kms depuis le col 
de Misurina , 1.5 kms assez dur jusqu’au lac Antorno , une petite descente jusqu’au péage , et 
là : à l’attaque : il reste 3.6 kms pour un peu plus de 400 m de dénivelée : pas vraiment plat ! 
Après avoir cassé la croûte au refuge , tamponné ma carte de route , je m’accorde deux bonnes
heures de farniente au soleil sous une douce température , dommage qu’un nuage reste accroché
sur les Trei Cime. Heureusement il s’en ira un peu plus tard je pourrais encore un long moment
profiter de ce somptueux décor. 


Arunzo di Cadore


Maison fleurie dans le Valle Padola


Trei cime face nord ouest


4 éme étape : Mardi 25 Août : MISURINA – ARABBA : 90 kms 2550 de dénivelée 

Une étape comme celle ci sur le Tour d’Italie c’est une étape clé assurée : aussitôt parti du 
merveilleux site de Misurina et un dernier regard dans mon dos sur les Trei Cime , les 4 kms 
d’ascension du Passo de Tre Crocci (1805m) , permet de chauffer la mécanique. Aucun 
nuage dans le ciel ce matin laissant présager d’une journée superbe. L’air est frais ce matin et 
il fallut enfiler le coupe vent pour basculer sur Cortina d’Ampezzo ancienne cité olympique. 
Sans transition direction la grande route des Dolomites direction le Passo di Falzarego 
(2105m) avec malgré l’heure précoce une circulation importante. Heureusement que le 
parcours , avant d’arriver au sommet du col précité , prévoit un « léger » détour et 5 kms au 
dessus de Cortina je bifurquais à gauche en direction du Passo di Giau (2233m) premier col 
au dessus de 2000 m de la journée. Une bonne surprise : c’est moins dur que je craignais et le 
paysage est magnifique : j’ai trouvé la montée moins dure que de l’autre côté que j’avais déjà 
gravi avec un vélo léger il y a 4 ou 5 ans et la vallée plus ouverte avec plus de vue. L’arrivée 
au sommet permet de faire valider ma carte de route et de discuter avec un cyclo qui m’avait 
dépassé dans la montée. Une descente prudente et contemplative , une ascension jusqu’au
Colle Santa Lucia et direction le deuxième gros morceau de la journée le Passo di Valporala (2192 m)
avec comme marchepied le Passo di Falzarego. 


Cortina d'Ampezzo


Passo di Guiau


Depuis le passo di Valporalla

Un coup de tampon à La Villa , dans le Val Badia , un coup d’œil au bulletin météo à Corvara ,
optimiste jusqu’au vendredi (tant mieux c’est le jour ou je vais passer le Stelvio) , point culminant
du séjour , ne reste que le dernier col de la journée , le Passo di Capolongo (1875m) et la descente
sur Arabba où le 1er hôtel rencontré fut le bon. 


Alta-Badia

5ème étape : mercredi 26 Août: ARABBA-PASSO DELLA MENDOLA : 120 kms 2500 m de dénivelée 

Deux gros morceaux au départ d’ Arabba : le Passo di Pordoï (2239m) : 9 kms avec des 
virages très court en début d’ascension avec une pente ne dépassant que très rarement les 7/8 
%. Arrivé en haut en voulant m’arrêter pour faire tamponner ma carte de route , je mets ma 
roue avant dans une bouche d’évacuation des eaux de pluie. Résultat : une chute , sans 
gravité heureusement , et une crevaison. Une étourderie dont je me serais bien passé , j’aurais 
pu espérer pourtant qu’après une bonne nuit passée à l’hôtel Olympia , l’ascension du Pordoï 
m’aurait réveillé ! Une petite déception également : le monument en l’honneur de Fausto 
Coppi est en rénovation et est entouré de barrières de chantier : j’attendrais pour voir la stèle 
qui lui est consacrée au sommet du Stelvio. 

Six kilomètres de descente et aussi sec une belle remontée sur le Passo di Sella (2244m),
un col que j’avais également déjà gravi : la photo des derniers lacets avec au fond le Sasso Lungo
orne depuis le fond d’écran de mon ordinateur. Du haut de ce col la vue est somptueuse : 
la Marmolada au sud est et son glacier seules neiges éternelles des Dolomites , le Sasso Lungo
au nord ouest et à l’est l’énorme masse tabulaire du Groupo di Sella. 


Passo Di Sella

Une longue descente m’emmène dans le Val di Gardena , très encombré de touristes et 
dans la traversée de Selva di Val Gardena un attroupement : au sommet d’une superbe maison 
peinte un carrousel s’anime avec quatre personnages et un carillon qui fait un barouf d’enfer : 
il est pile poil 11h et la foule des touristes est au rendez vous ! 


Selva val Gardena

A la sortie du village d’Ortizeï , je trouve la route qui monte au passo di Pineï et là la surprise 
est grande car la feuille de route annonce 200 m de dénivelée entre la localité et le col pour 
5.6 kms de montée. Alors que se dresse devant mes roues une pente à 8 ou 9 % avec des 
passages à 12 voire 15%. Il doit y avoir une erreur sur l’altitude de départ. 
Heureusement le paysage est toujours aussi beau et j’ai bien le temps de l’admirer ! La 
descente traverse le plateau de Surio et de Sciliar et laisse découvrir un paysage verdoyant , le 
relief est nettement moins escarpé que les hautes vallées dolomitiques. 


Plateau de Scillar

Après un arrêt casse croûte à la terrasse panoramique d’un gasthof je reprends la descente sur 
la vallée de l’Isarco et retrouve la route à grande circulation en direction de Bolzano. 
Heureusement , une route cyclable m’évite le flot automobile , avec même un tunnel de 500m 
éclairé ! Arrivé à Bolzano , je retrouvais l’odeur des clèrodendrons , mais comprenant sans 
doute mal les explications d’un cycliste local , je garde les pistes cyclables et me retrouve sur 
la digue le long de l’Adige direction Trente. Etant allé trop loin pour faire demi tour je décide 
de continuer au milieu des champs de pommiers ou la récolte a débuté , jusqu’à pouvoir 
trouver une route pouvant me permettre de retrouver la route du passo della Mendola (1363 
m).Je la rejoindrais mais pour rallier Caldoro sur la route des vins, je dut escalader les 3 kms 
d’un petit col avec une pente ne descendant pas sous les 9/10 % avec des passages approchant
les 15 %.
Arrivé en haut , un beau panorama sur le lac de Caldoro puis remontée sur le village 
et jonction avec la SP 42 qui conduit en 14 kms d’une pente régulière à 5/6 % au sommet du 
Passo della Mendola. 

6ème étape :jeudi 27 Août : PASSO DELLA MENDOLA –PRATO ALLO STEVIO : 96 kms 1100 m de dénivelée 

Une étape plus tranquille m’attend aujourd’hui , sur le tour de France on appelle cela une 
étape de transition. Quatre kms de descente sur une belle route puis c’est les 14 kms 
d’ascension du Passo di Palade (1512m) , avec seulement 524 m de dénivelée. Ensuite 
direction Merano et après une longue descente je retrouve la vallée de l’Adige et ses 
plantations de pommiers mais aussi les espaces verts d’ou exhalent encore les clérodendrons. 
Je roulerais d’ailleurs tout le reste de l’étape au milieu des champs de pommiers. La récolte 
des Gala est en route , la chaleur de cet été à apparemment avancée la cueillette si j’ai bien 
déchiffré la presse locale germanophile dans cette région (bien italienne cependant)du Süd 
Tyrol. 

A Mérano je tâtonne un peu et je trouve par hasard la Radroute (route cyclable) à côté de 
l’hippodrome qui me mènera 50 kms plus loin à Prato allo Stelvio. Pour sortir de la ville cette 
voie est toute neuve et à été inaugurée cette année. Elle évite la grande route qui jusqu’au 
village de Teif est désormais interdite au cyclistes. Un verrou est escamoté par 9 lacets en 
pente douce numérotés s’il vous plait , et suit ensuite l’Adige soit en rive gauche soit en rive 
droite en empruntant quelques fois quelques centre village. 


Pommiers en pente raide en arrivant sur Merano


Route cyclable en lacets

Je la perds à Lätsch ou je me suis arrêté pour déjeuner et la retrouve 3 kms plus loin à 
Silandro , elle est constituée d’un ruban asphalté et je croise de nombreux cyclistes : des 
familles , des randonneurs et quelques cyclosportifs. Un petit passage non goudronné de 
3kms sur une très belle piste n’altère pas mon élan et je me retrouve à Prato allo Stelvio sans 
avoir eu besoin de passer à Pontrésina ou je pensais m’arrêter ce soir.

Pour le lendemain j’hésite sur mon programme car le samedi la route du Stevio , grâce à 
l’initiative du Parc National, est fermée aux voitures à partir de 8 h.. Je pourrais le vendredi 
aller chercher deux cols dont un en Suisse de plus de 2000 m, l’Ofen pass ,en attendant le 
rendez vous avec le géant. 

Le très bel hôtel Zentral qui m’accueille ce soir là ne peut malheureusement me proposer une 
chambre que pour une nuit , tant pis et je n’aurais pas à le regretter , la météo du samedi 
annonçait un ciel nuageux. 

7ème étape vendredi 28 Août : PRATO ALLO STEVIO – LIVIGNO : 87 kms 3300 m de dénivelée

Aujourd’hui il s’agit du passage au point culminant de la randonnée avec d’entrée les 22 kms 
d’ascension de la Cima Coppi au Passo di Stelvio à 2758 m. Les premières bornes ne sont pas 
trop dures pour remonter la vallée Di Trafoï. Une fois arrivé dans ce village , les choses se 
corsent avec les premiers lacets : le premier porte le numéro 48 : il reste du travail à faire ! Il 
reste 14 kms à escalader avec de temps à autre de belle échappée sur le glacier de l’Ortles. 
Les lacets s’empilent les uns sur les autres , de temps à autre un arrêt photo s’impose. La 
circulation n’est pas trop intense , même si un motard un peu trop pressé de me doubler se 
trouve bloqué dans un lacet serré et en me retournant je m’aperçois qu’il s’est couché avec sa 
machine : la prochaine fois il montera en vélo ! La route est en super bon état parfois même 
assez large : j’avoue que je m’attendais à bien pire. 

Jusqu’à présent la route s’élevait dans les bois quant à 7 kms du sommet le col se dévoile et il 
est permit d’admirer à cet endroit l’extraordinaire travail de génie civil qu’il a fallut réaliser 
pour amener la route au sommet sur ce versant très raide : de nombreux virages sont suspendus
dans le vide et la route est tracée de telle façon que la pente soit de 8% de moyenne environ. 


Le Stelvio sommet à 7 km


Le Stelvio sommet à 2 km

Les lacets s’empilent avec de très longues lignes droites , les deux derniers plus courts et hop 
me voilà au sommet : là c’est la ville : tous les motards qui m’ont doublé semblent s’être 
arrêté ici , le téléphérique emmène les skieurs sur le glacier. Aussi après avoir photographié 
la stèle à la gloire de Fausto Coppi , je quitte cet atmosphère de foire ou les souvenirs made in 
Hong Kong doivent pulluler et je m’engage dans la descente direction le Passo di Umbrail. 
Trois kms plus bas je prend à droite la direction de la Suisse pour aller faire valider ma carte 
de route 200 m plus loin au bistrot du col. Le contraste est saisissant : un resto vide , - il est 
midi et quart - et un poste de douane fermé. 


Le Stelvio vu d'en haut

Le reste de la descente vers Bormio me semble plus pentue que le côté nord et doit être 
négociée avec précaution dans de longues galeries. Enfin je retrouve la chaleur pour 
bifurquer direction Livigno par le Valdidentro pour accéder au Passo di Foscagno puis au 
Passo di Eira : deux cols à plus de 2000m. 


En montant au passo di Foscagno

Comme souvent les premiers kms en vallée sont plats ou presque , c’est le cas jusqu’à Isolacia 
pendant 7 kms et ensuite 15 kms de pente à 6% de moyenne restent à gravir sur une route 
large et un bitume en très bon état : c’est (presque ) de la rigolade ! 

De belles vues sur une superbe montagne enneigée qui brille au soleil ressemblant à la 
montagne des Agneaux dans le massif des Ecrins ( le Monte Foscagno d’après la carte) 
m’aide à faire passer le temps. Malheureusement ce spectacle est gâché tous les kilomètres 
par des panneaux publicitaires 4X3 pour des boutiques de luxe ou de parfum de Livigno mon 
point de chute de ce soir.Je me rappelais alors avoir lu quelque part que cette vallée 
suspendue ou l’on accède seulement par 2 cols au dessus de 2000m d’altitude ou par un 
tunnel est en zone franche et ou les boutiques taxe free pullulent. 


Pub à prés de 2000 m !

Arrivé à destination je découvris une vallée plate comme la main avec une foule désœuvrée 
qui essayait de tromper son ennui en se « bambanant « -comme dirait guignol – dans les rues 
de ce gros village ou tout sonne faux même les chalets en bois semblent factices. On dirait 
que les trois jours passés dans les Dolomites m’ont rendu difficile ! 

8ème étape samedi 29 Août : LIVIGNO - SAMEDAN (St Moritz) + addendum : 116 kms , 1870 m de dénivelée 

Je me félicitais en partant de Livigno ce matin que l’hôtel de Prato allo Stelvio n’ait put 
m’héberger plus d’une nuit car les prévisions météo étaient bonnes avec un plafond nuageux à 
partir de 2200 m environ. 

Le passo di Livigno (2315m) est passé sans encombre sans trop de circulation , les amateurs 
de parfum sont encore au lit ! Il faut se couvrir pour la courte descente car le fond de l’air est 
frais. Le passo di Bernina (2328m) ne pose pas de problème particulier je peux seulement 
regretter que les nuages m’empêchent d’admirer le glacier de la Bernina. 
La descente est douce , d’ailleurs un train monte jusqu’au col ! Arrivé en bas de celui ci je me 
dirige vers Samedan non loin de Saint Moritz ou je réserve une chambre et me déleste de mes 
sacoches. J’avais prévu une étape courte aujourd’hui – 37 kms depuis Livigno- avec pour but 
ensuite d’aller gravir deux cols à plus de 2000 m. 


Le lac de la Bernina

Je partais sans attendre à l’assaut de l’Albülapass (2312m). Les huit premiers kms , en lacets 
superposés sont bien assez raides sur une route pas très large puis la fin est tout en ligne droite 
dans le vallon.Je finis dans les nuages sous un léger crachin. C’est le désert , le bistrot du col 
est « geschlössen » seuls d’inévitables « motorhadfären » me doubleront dans la descente. 
Pour le deuxiéme col , le Julierpass (2284 m), j’attendrais le milieu de l’après midi. Après 
avoir traversé Saint Moritz , cité sans grand attrait si ce n’est son magnifique lac vert 
émeraude , j’attaque ce col à partir de Silvaplana pour 6.5 kms assez dur dans les premières pentes
avec notamment une rampe en ligne droite à plus de 10% , au retour j’y atteindrais les 
75 km/h ! La route est plus fréquentée , plus large et plus adaptée à une circulation de transit. 
La difficulté principale réside en fait à lutter contre le vent de face , les derniers kilomètres se 
font dans le brouillard et semblent interminables. 

9ème étape dimanche 30 Août : SAMEDAN - SAN BERNARDINO : 120 kms 2525 m de dénivelée 

Le matin au réveil , les nuages de la veille avaient disparu. Restait seulement en fond de 
vallée un léger brouillard. L’air est frais , il faut enfiler le maillot à manches longues et le 
coupe vent. Jusqu’au Majola pass (1815m) la route suit les lacs de la vallée de Saint Moritz et 
il n’y a pratiquement aucune dénivelée. Par contre les cinq premiers kms de la descente sont 
très pentus avec des virages très serrés puis la suite s’effectue dans une large vallée qui se 
rétrécit avant d’arriver à Chiavenna en Italie.


En allant sur le Majola pass

De là il faut passer de 333m à 2113m en 30 kms. Les dix premiers sont assez pentus avec de 
nombreux lacets courts , la vallée s’élargit vers Campodolcino avec même un km de descente 
dans la ville. La pente reprend de plus belle avec des passages en galeries très mal éclairées 
ou le bruit de la moindre voiture ressemble à celui d’un boeing au décollage ! Arrivé à 6 kms 
du sommet la pente se radoucie en vue du barrage du Splüga , la route en prend le bord sur 3 
kms jusqu’à Monte Splüga ou la route se redresse de nouveau pour les trois derniers kms du 
Splügenpass(2113m). 


En descendant le Splügen pass paquet de nouille !

Côté suisse la descente est sans doute celle que vous verrez très souvent en photo dans des 
récits de randonneurs : c’est un vrai plat de spaghetti avec notamment une série d’une dizaine 
de lacets empilés les uns sur les autres et très réguliers. 

La bonne moyenne de la journée réalisée grâce notamment à la longue descente du matin , le 
grand beau temps régnant sur la vallée de l’Interhein , m’incitait à poursuivre ma route pour 
passer le Passo del San Bernardino (2065m). La route remonte la vallée sans difficulté 
pendant 11 kms jusqu’à l’entrée du tunnel routier ou l’ascension proprement dite débute. Il 
reste 9 kms pour s’élever de 450 m. Autant dire que la montée est aisée si ce n’est le vent de 
face trouvé à mi pente l’arrivée au col et son lac s’effectue avec un coup de pédale (presque) 
aérien ! Je peut faire le fanfaron auprès d’un couple de motard en leur disant dans mon 
meilleur(!) allemand que ce côté « ist nicht sehr schwer »(pas très dure) La petite cité 
thermale de San Bernardino , 7 kms plus bas m’accueille au terme d’une belle étape. 


En remontant sur le San Bernardino

10 ème étape : lundi 31 Août :SAN BERNARDINO – SANTA MARIA MAGGIORE : 115 kms 850 m de dénivelée 

Il fait un peu frais mais grand beau temps au départ de San Bernardino station thermale un 
peu désuète avec quelques commerces fermés. Je suis à 1600 m d’altitude , je m’habille en 
conséquence et après un faux plat jusqu’à la Forcolla , j’attaque une belle descente par paliers 
jusqu’à la frontière italienne.La route croise ou longe la voie express arrivant du tunnel dont 
l’entrée est à San Bernardino. Arrivé à Bellinzona , j’essaye de prendre les voies cyclables 
mais échaudé par ma mésaventure de Bolzano , je préfère récupérer la route qui mène à 
Locarno. A l’approche du lac Maggiore , les agglomérations se touchent et arrivé à Locarno 
j’ai grande peine à en sortir en dehors de la voie express interdite à mon équipage. 
Finalement depuis le joli port d’Ascona j’arrive à retrouver la SP 13 en direction de la 
frontière ou je fais tamponner ma carte de route puis de Cannobio ou je quitte les bords du lac 
pour m’engager dans le Val Cannobina une belle vallée encaissée avec quelques villages haut 
perchés. 


Lac Maggiore


Canobio


Village perché dans la vallée Conobina

Les premiers kilomètres avec quelques lacets sont assez raides mais bientôt la route surplombe
en pente douce un torrent. Je m’arrête pour un plat de pâtes dans l’une des rares localités
traversées et repart pour les derniers 650 m de dénivelée en 21 kms le plus souvent à 
l’ombre de charmes , de frênes ou encore de châtaigniers. 
Arrivé au sommet un cyclo local , qui vient de me rattraper me fait remarquer la stèle 
baptisant ce col du nom de Marco Pantani. 

La descente sur Santa Maria Maggiore est courte et rapide et je m’y arrête de bonne heure 
mettant un terme à l’étape la moins difficile de la randonnée. 


Stèle pour Marco au sommet

11ème jour : mardi 1er Septembre : SANTA MARIA MAGGIORE – SION : 140 kms 1750 m de dénivelée 

Dernier gros morceau de l’expédition , le col du Simplon. Après 2 kms de montée en pente 
douce jusqu’au Sella di Duogno , il faut descendre à l’altitude de 330 m environ à 
Crevoladossola. J’attaque la marche d’approche en fond de vallée sur l’ancienne route du col 
en passant devant une belle carrière de marbre. Auparavant j’avais rattrapé un cyclo 
randonneur qui faisait le tour de Suisse en 4 semaines avec même des excursions à pied. 
La route retrouve la route du Simplon , et passe dans de nombreuses galeries. Heureusement 
que la circulation est peu intense car lorsque je croise ou suis doublé par des voitures ou des 
semi remorques cela fait un raffut d’enfer. Je peux m’en extraire à quelques reprises pour 
passer par le village de Varzo , puis après la frontière en sortant sur le village de Simplon 
Dorf ou je peut suivre pendant quelques kilomètres une route parallèle qui par instant passe 
même sur le toit d’une galerie ! En montant une plaque prouve s’il en est que le Simplon 
constituait une voie de passage privilégié : sur une maison , sans doute une ancienne auberge 
est inscrit : « Ici Napoléon donna une pièce de 5 franc en échange d’un verre de lait ». 
Je retrouve la route à 3 kms du sommet ou le Monte Leone brille au soleil. 


Du marbre pour mes escaliers !


Au dessus de Simplon Dorf

Le vent étant assez fort au sommet , je bascule très vite dans la descente avec là aussi de 
nombreuses galeries. En m’arrêtant pour une halte casse croûte je rencontre un couple de 
l’Aube membre du club des 100 cols qui essaye d’augmenter le capital de cols de plus de 
2000 m de madame. 

Arrivé à Brig la température s’élève et je cherche à rejoindre la route cyclable N°1 qui 
théoriquement devrait m’emmener jusqu’à Sion et même au delà. Je la trouve , je la perds dès 
que je rentre dans une localité , la retrouve à nouveau : cela est quand même mieux que la 
circulation importante de la vallée du Rhône. Finalement à Sierre , je la suis en bordure du 
fleuve pendant 20 kms tranquilles mais monotones au possible. Ce soir à l’hôtel je peux enfin 
lire un journal en français : la seule chose qui m’ait vraiment manqué depuis deux semaines, 
avec le pain bien entendu ! 


Pétunia suisse !


Le valais


La route cyclable N° 1

12 ème étape : mercredi 2 septembre : SION - THONON LES BAINS 110 KMS 1000 m de dénivelée 

Dés la sortie de Sion je me dépêche de retrouver la route cyclable N° 1 et la suit , cette fois 
bien indiquée , soit au bord du Rhône , soit au milieu des pommiers ou d’autres cultures 
maraîchères. Sur ma droite les coteaux sont couverts de vignes. 

Cette route cyclable m’évite même de passer à Martigny et j’arrive à Monthey ou m’attend la 
dernière difficulté des vacances : le Pas de Morgins (1371 m). Jusqu’à Trois Torrents , la 
pente est assez relevée , il fait lourd et je transpire abondamment ensuite l’inclinaison est 
moins importante puis la route devient plate à l’entrée de Morgins. Des douaniers suisses 
débonnaires , pas stressées ni débordés par le labeur apposent le tampon sur ma carte et je 
peut me laisser glisser jusqu’à Châtel et la Chapelle d’Abondance ou je m’arrête pour 
déjeuner. Bien m’en prend car une très sérieuse averse se déclenche pendant le repas. Quand 
je repart la pluie s’est arrêtée et reprend malheureusement un peu plus loin. Finalement 
seulement une petite heure d’intempérie sur 12 jours je m’en tire pas trop mal et 
même une crevaison à 6 kms de Thonon n’arrive pas à me faire perdre ma bonne humeur.

C'est fini