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EDITORIAL

Revue N° 06 Page 01

"Je crois qu'il profita, pour son évasion, d'ascensions de sommets inviolés"...

Cette phrase aurait pu être écrite par notre grand ami Saint-Exupéry ; cet auteur, ami du cœur des hommes était aussi l'ami des gens simples qui savaient communiquer avec leurs semblables et la nature.

Pendant ce passage dans les sphères fédérales que je viens de quitter, j'ai appris à connaître le cyclotourisme, mais aussi j'ai découvert des hommes et leur état d'esprit.

C'est vrai, je dois vous l'avouer, je n'ai jamais aimé la satisfaction intellectuelle seule ; je sais que 3 et 2 font 5, mais ne croyez-vous pas, chers amis, que dès que le cœur s'en mêle 3 et 2 peuvent aussi faire 6 ou plus (ou moins) ?

Notre "Esprit" chez les cyclotouristes, est celui qui résulte d'une association du cœur et des jambes. Pédaler, c'est se libérer, c'est filer dans le vent, c'est aussi aimer, partager un instant et une joie.

Dans ma retraite savoyarde, j'ai réfléchi sur l'avenir de notre cyclotourisme et sur celui de votre confrérie des "100 cols".

Le cyclotourisme va continuer à progresser, à intéresser de très nombreux sportifs, des vrais ou des assoiffés de nature. Pour cela il doit, à tout prix, conserver intacte son éthique et rassembler de nouvelles idées faites par des hommes prêts à partager une certaine forme de philosophie et l'amitié des autres.

Notre Club des Cent Cols a montré, pendant ces dernières années, qu'il pouvait être la motivation où le corps et l'esprit y trouvent leur compte.

Sans orgueil, mais non sans fierté, il est possible d'affirmer que faire du cyclotourisme avec l'esprit "Cent Cols" ou motif similaire, c'est accéder avec une certaine euphorie vers une agréable manière de vivre ses loisirs.

En vélo, la lumière ou la bourrasque vous cinglent, le dernier kilomètre vous gifle, les heures passées avec de bons amis vous sensibilisent. N'est-ce pas toutes ces sensations que nous recherchons ? N'est-ce pas ce que nous souhaitons pour que nos loisirs trouvent leur véritable sens ?

Nous venons de dépasser les 500 membres. Chaque jour, je reçois un important courrier. L'esprit que nous avions très simplement défini dès la création de notre confrérie demeure et prévaut sur toutes les inventions ou combinaisons nouvelles.

Au col de Raffy, le 16 Juillet dernier, nos amis du Puy vous ont invité à partager leur vie de cyclo-montagnards. Très simplement, mais avec beaucoup de chaleur, ils vous ont reçus. Qu'ils en soient encore sincèrement remerciés.

En 1978, c'est au col de Cherel, situé dans la réserve de chamois des Bauges (un col interdit !) que nous nous retrouverons. Plus précisément, c'est le samedi 29 Juillet à 15 heures (la veille du circuit des Aravis) que je vous invite à venir partager, dans ce col inédit pour beaucoup, un instant de joie.

Ce jour-là, nous essayerons ensemble de définir notre mouvement, je fais appel à tous et plus particulièrement aux anciens pour qu'ils m'aident à trouver notre second souffle.

Pour l'instant, avec quelques bonnes volontés et grâce à vous tous, chers dignitaires, je peux faire fonctionner votre club. Vous continuerez à m'adresser d'excellents articles pour notre bulletin. Certains n'hésitent pas à contribuer financièrement aux frais d'imprimerie et d'envoi de la revue, mais hélas, c'est là que se situe le principal problème pour l'avenir : dans sa forme actuelle, il nous coûte (imprimerie + expéditions) plus de 10 francs. Je refuse de faire supporter cette charge au Vélo-Club d'ANNECY qui a bien d'autres soucis. Je ne voulais pas vous demander cette cotisation annuelle, mais malheureusement, j'y suis maintenant contraint.

Avec Claude CARLE de SAINT-ETIENNE, nous avons fait fabriquer un très joli écusson brodé dont nous pourrons disposer vers le mois de Mai. N'oubliez pas de me le réclamer si vous le désirez !

Telle une poignée d'hommes à la recherche de conquêtes nouvelles, au Club des Cent Cols, nous voulons pédaler pour davantage connaître et comprendre, puis nous retrouver pour partager nos expériences.

En ce début de saison 1978, je vous souhaite cette envie et ce bonheur.

Jean PERDOUX


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