Si l'objet de notre Confrérie est de rassembler les “cyclo-montagnards-col1ectionneurs”, l'un de ses buts à l'origine était certainement de dresser l'inventaire de tous les cols cyclables français. Grâce au travail de bénédiction de Robert Chauvot et de quelques autres, c'est aujourd'hui chose faite et comme disent les comptables, il s'agit d'un inventaire permanent, c'est-à-dire tenu à jour scrupuleusement. On ne va pas s'endormir sur ces lauriers ... Il me semble qu'avec ses quelques 1000 membres, le Club des Cent Cols est tout indiqué pour dresser maintenant un inventaire des monuments historiques. L'Arc de Triomphe ? . ... Pas du tout, les monuments historiques du cyclisme, ces endroits qui sont inscrits en lettres d'or dans la “légende des Cycles”. Dans un premier temps, nous pourrions nous limiter à deux types : les stèles ou les plaques, et les rues. A - LES STELES OU LES PLAQUES : Voici ma contribution personnelle, en partant du Nord en allant vers le Sud. 1) Au sommet du Ballon d'Alsace une plaque sur un socle de pierre d'environ 1,50 m de hauteur commémore la première ascension d'un col en course et la mémoire du premier précurseur des porteurs du maillot blanc à pois rouges, René Pottier. “Dans le Tour de France course annuelle de 5 000 kms organisée par l'Auto, René Pottier (1879-1907) arriva premier en cet endroit en 1905-1906 après avoir soutenu dans l'escalade du Ballon d'Alsace une vitesse moyenne de 20 kms à l'heure et dépassé tous ses adversaires”. 2) A Paris, sur les grilles du Parc de Saint-Cloud, une plaque apposée par le Touring Club de France dit : “le 31 mai 1868, dans le Parc de Saint-Cloud, fut gagnée par James Moore la première course de vitesse de vélocipèdes organisée en France”. 3) Près de Saint-Étienne, au sommet du col du Grand-Bois, les admirateurs et disciples de Paul de Vivie (alias Vélocio) apôtre du cyclotourisme, lui ont élevé un monument sur lequel on peut lire : “A Velocio - Paul de Vivie 1853-1930 - apôtre de la Polymultipliée - Ses amis et admirateurs”. Y fut apposée aussi une plaque de bronze à l'occasion du : “Cinquantenaire de la Journée Vélocio- 1922-1972 - Fondateurs Jules Bareillon, Jean-François Boudet, Albert Raimond”. 4) Sur le versant Sud du Galibier, à l'entrée du tunnel qui permettait de couper au dernier hectomètre de dénivellation, un gigantesque monument a été érigé à la mémoire d'Henri Desgrange, père du Tour de France et “importateur” en France de la formule Audax. Je n'ai malheureusement pas relevé le texte complet. 5) Sur la face Sud de l'Izoard, à la sortie de la "Casse Déserte" les lecteurs du journal “ L'Équipe” admirateurs de Fausto Coppi ont fait apposer sur un rocher une plaque de marbre blanc ave le profil du Campionnissimo. L'endroit serait celui où Fausto, convalescent, est venu encourager Louison Bobet qui signa ce jour-là du Tour 1953 un de ses Plus légendaires exploits. 6) Sur les pentes du Ventoux, entre le Chalet-Reynard et le sommet, à environ 2,5 kms du sommet, un monument de granit présentant la silhouette d'un coureur, rappelle la mort tragique à cet endroit de Tom Simpson "A la mémoire de Tom Simpson, médaillé olympique, champion du monde, ambassadeur sportif britannique, décédé le 13 juillet (Tour de France) 1967 - Ses amis cyclistes de Grande Bretagne". Au pied du monument, une plaque de marbre blanc dit, en français et en anglais : “For his country's honour - Mont Ventoux. Tom Simpson, “le Moineau” qui s'éleva au sommet du sport qu'il avait choisi tomba ici le 13 juillet 1967. Pour commémorer la déchirante agonie de son héroïque et final effort pour gagner le Tour de France, l'association britannique des coureurs cyclistes professionnels dédie cette plaque pour immortaliser la légende que “Major Tom” est notre idole en exile1. Placée ici au nom des cyclistes de partout par des membres du “International Cyclists Saddle Club London”. 7) A Pernes-Les-Fontaines, au pied du Ventoux, à quelques kilomètres de Bedoin, une plaque a été apposée sur la maison natale de Velocio, aujourd'hui Bar “ Le Moderne”. On y lit : “Ici est né le 19 avril 1853, Paul de Vivie, propagateur du cyclotourisme en France - Mort des suites d'un accident le 4 mars 1930 - A Velocio ses disciples reconnaissants - Célébration du Centenaire - Pâques 1953 -”. |
8) Dans un genre un peu différent, il existe une chapelle dénommée Notre-Dame-des-Cyclistes qui renferme de nombreux trophées et souvenirs. Luis Ocana s'y est marié. Il s'agit d'un village dénommé “La Bastide d'Armagnac”, dans les Landes je pense. Quelqu'un pourrait-il le localiser plus précisément et donner des renseignements complémentaires sur son contenu ? 9) Sainte-Marie de Campan se trouve entre les cols d'Aspin et du Tourmalet. A la sortie du village, à droite quand on se dirige vers Lourdes, une petite grange porte une plaque qui dit : “Ici en 1913, Eugène Christophe, coureur cycliste français, premier au classement général du Tour de France, victime d'un accident de machine dans le Tourmalet répara à la forge sa fourche de bicyclette. Quoiqu'ayant parcouru de nombreux kilomètres à pied, dans la montagne, et perdu plusieurs heures, Eugène Christophe n'abandonna point l'épreuve qu'il aurait dû gagner fournissant ainsi un exemple de volonté sublime”. Don de la Fédération Française de Cyclisme, sous le patronage du Journal “I'Équipe”. Il faut signaler que Christophe ne portait pas le maillot jaune ce jour-là, puisque celui-ci ne fut imaginé par H. Desgrange qu'en 1919. Par contre, il le portait quand la même mésaventure lui survint dans l'une des dernières étapes du Tour 1919 (à Raismes, près de Valenciennes) ; c'est ainsi que, pour le même motif, Christophe subit la même punition : perdre le Tour. L'une des célèbres fourches de Christophe a été léguée au Musée du Sport. Je voudrais aussi signaler deux monuments situés en Italie : 10) Au sommet du Stelvio, une stèle à la mémoire de Fausto Coppi a été érigée. Je n'en connais pas le texte. On désigne parfois le Stelvio sous le nom de “Cima Coppi”. Ce n'est pas exact, pas toujours en tout cas, puisqu'on baptise de ce nom le point culminant de chaque “giro” et qu'une prime s'y dispute. Et le Stelvio ne figure pas chaque année au programme. Au Tour de France se dispute de la même façon le “Souvenir Henri Desgrange” au passage du point culminant. 11) Au sommet du col du Ghisallo, près de la frontière Suisse dans la région du lac de Côme, s'élève la Madona del Ghisallo, une chapelle qui contient de nombreux ex-votos cyclistes (maillots, vélos, etc). Un monument a été érigé par le Comité Olympique Italien, la Fédération Cycliste Italienne et le club local. Il représente un cycliste triomphant, le bras levé, et à côté, un cycliste tombé à terre. Une traduction, assez libre, du texte dit :“Et Dieu créa la bicyclette pour que l'homme en fasse un instrument d'effort et d'exaltation sur le difficile itinéraire de la vie. Sur ce col, elle est devenue un monument à l'épopée sportive de notre peuple toujours résolu dans la vertu et près à accepter le sacrifice”. Enfin sur le parcours Liège - Bastogne - Liège, un monument a été érigé en souvenir de Stan Ockers. Quelqu'un peut-il le décrire et le situer précisément ? B - LES NOMS DE RUES Une façon de rendre hommage aux grands hommes est de leur élever une statue, mais cette habitude semble se perdre, ou d'attribuer leur nom à une rue. Les hommes politiques, les militaires et les artistes se taillent la part du lion dans cette distribution. Je serais bien étonné qu'il n'existe pas d'autres rues ou avenues portant le nom d'une célébrité cycliste que les deux suivantes que je connais “personnellement”. 1) A Saint-Étienne, la route qui conduit au col du Grand-Bois (ou de la République) s'appelle “Avenue Velocio”, ou est-ce plutôt “Avenue Paul de Vivie” ? 2) A Gemenos, dans les Bouches-du-Rhône, lorsqu'on se dirige vers le col de l'Espigoulier, on voit à main gauche une plaque : “Rue A. Magne” ; ne me dites pas qu'il ne s'agit pas d'Antonin ? 3) Il existe une place Luis Ocana à Magnan dans le Gers, près de Nogaro. Voici ma contribution à cet inventaire, que chacun apporte sa pierre et l'édifice sera vite terminé. Le plus simple est d'envoyer un mot avec le maximum de précision, une photo éventuellement, sur le monument qu'il connaît, à Jean Perdoux. Un dernier conseil : limitons-nous aux monuments d'intérêt général... Jean-Pierre MÉROT GLAND (Suisse) |