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Avec mon vélo j'aime...

Revue N° 08 Page 11

... revoir les sites familiers, découvrir des horizons nouveaux,
... les sorties du dimanche, les randonnées d'été, les voyages de vacances, les rendez-vous d'hiver dans le petit café autour du poêle, la compagnie de quelques (ou nombreux) amis avec qui l'on partage les difficultés et les satisfactions, les impressions... comme les provisions! C'est plus spécialement aux sensations et impressions “sur deux roues”, au contact de la nature, que sont consacrées les affirmations suivantes :

J'aime ... le mouvement des nuages et de leurs ombres sur le sol ou les parois de la montagne, la luminosité des lointains après la pluie, le rougeoiement un peu mauve du soleil couchant, l'émergence en pleine lumière au-dessus des nuages lors de la montée d'un col ...

... la fraîcheur piquante du petit matin, la perception de l'air, liée au déplacement, révélant une moiteur de la peau nullement désagréable ; la fraîcheur des descentes méritées et distillées en respirant à fond ... ; beaucoup moins l'ardeur du soleil du midi en été, qui mord, brûle et dessèche ...

...l'odeur entêtante des foins coupés, les effluves odorantes des mélèzes dans la forêt alpestre, la senteur des sous-bois embaumant un air à demi prisonnier.

... le sifflement du vent (“favorable” !), le bruissement sec des feuilles d'automne sous les pneus, et même le crépitement de la pluie sur le plastique de l'imperméable. Le murmure du ruisseau, la chanson des cascades(près du “pont d'Espagne”...), voire le grondement du torrent, et aussi un silence dense, “de qualité”, si apprécié du citadin. Et jusqu'au cliquetis familier et rassurant de la roue libre ! sans parler du cri strident et joyeux du grillon, symbole de “très beau temps” ..., parfois lancinant.
... des sensations ou impressions plus subtiles, la griserie des descentes même prudentes, la joie de la fin d'une averse qui marque le balancement de la nature, qui veut “qu'après la pluie vienne le beau temps”, la légèreté de l'air environnant les cimes, symbole de pureté, la sensation de bien être qui résulte de la bonne utilisation de nos groupes musculaires, le combat, très serein (!), avec une difficulté et la satisfaction de la maîtriser, l'apaisement du soir, à l'heure des rayons inclinés, des plus belles couleurs, des photos réussies !

... la rencontre imprévue avec la gente animale, l'envol éperdu d'un groupe d'oiseaux cachés dans les maïs, l'escapade furtive et aérienne de l'écureuil brusquement dérangé, la vision (exceptionnelle !) d'un sanglier que le froid et la faim ont conduit à proximité d'une ferme du Vexin (n'est-ce pas André Robin?), la lente progression de la limace ou de l'escargot sortis après la pluie et qu'évite notre roue avant ... moins le tête à tête (si l'on peut s'exprimer ainsi) avec un chien aboyeur et menaçant pour notre équilibre !

J'aime au sein de la nature voir évoluer l'homme et sa dérisoire machine, tous deux petits et bien fragiles. Pourtant l'homme est capable de se situer dans le temps et dans l'espace, a la possibilité de vaincre des obstacles naturels importants, avec un peu de prudence de se soustraire aux aspects les plus sévères de la nature, de sélectionner des impressions nombreuses riches et variées et de les communiquer à autrui.

En définitive, j'aime voir et revoir, partir à la découverte - le jour est toujours nouveau - tous nos sens sollicités, au mieux avec des amis !
Vous aussi ? Alors “bonne route”.

Jean FOUCHARD

PARIS (75)


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