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EDITORIAL

Revue N° 09 Page 01

Chers Amis du Club des Cent Cols,

L’ai-je attendu ce jour où par l’intermédiaire de notre revue, je vais avoir enfin le plaisir de bavarder un peu avec vous.

Quand mon grand et fidèle ami Jean PERDOUX m’a fait l’honneur de me proposer de m’occuper du Club des 100 Cols, je n’ai pas hésité un instant et pour deux raisons. La première, essentielle, est tout simplement que la proposition venant de lui, eu égard à notre amitié, je ne pouvais en aucun cas lui refuser. Il a donné tant d’années de sa vie professionnelle, familiale et cyclotouriste à cette belle cause qu’il eût été indécent de ne pas accepter, sur sa demande, de le décharger pour un temps d’une aussi lourde tâche, si exaltante fût-elle.

La deuxième, qui n’est pas négligeable non plus, est que j’étais très tenté par cette expérience humaine passionnante que constituait la gestion d’un club sportif de plus de 1000 membres et dont la croissance est actuellement à sa période maximale.

Est-il besoin de préciser que je n’ai pas été déçu après cette première année d’exercice ! J’ai toujours pensé que les relations humaines et à plus forte raison sportives restaient le seul moyen de nous permettre de supporter au mieux l’agression de plus en plus contraignante de notre société. Ma correspondance et les nombreux contacts que j’ai eus avec les membres de notre petite Confrérie n’ont fait que me conforter dans cette affirmation.

Sois-en vivement remercié, mon cher Jean, d’autant plus que j’ai trouvé tout au long de ces contacts, les trois qualités essentielles qui constituent l’éthique du Club que tu as fondé : la Confiance, la Simplicité et l’Honnêteté.

CONFIANCE, avec cette multitude de lettres reçues où l’on n’a cessé de me demander des conseils et des avis sur des cas personnels et intimes dépassant parfois même le cadre du cyclotourisme mais auxquels je me suis toujours efforcé de répondre, sans doute maladroitement quelquefois, autant avec le cœur qu’avec la raison. N’est-ce pas vrai, Amis Tarbais, entre autres ?

SIMPLICITE, avec la forme même de nos correspondances et l’esprit qui s’en dégageait. Nous sommes en effet un bloc de près de 1200 membres à ce jour, et il n’est pas nécessaire de s’étendre sur la diversité professionnelle, familiale et sportive de ces 1200 correspondants ! Il y a tout dans notre petit monde : ouvriers, architectes, militaires, agriculteurs, magasiniers, directeurs commerciaux, employeurs, employés etc…etc… et je peux vous assurer que je n’ai jamais vu un membre de notre Confrérie faire un « distinguo » quelconque dans sa correspondance eu égard à sa situation professionnelle. Nous avons tous un amour commun : le Cyclotourisme en Montagne et cet état d’esprit n’a jamais été démenti au cours de cette année écoulée et a présidé à cette simplicité que je loue aujourd’hui et qui a contribué à uniformiser et solidariser notre Confrérie. Mon vœu le plus cher est que cette simplicité soit toujours la qualité maîtresse du Club des Cent Cols au cours des années à venir.

HONNETETE enfin, et j’en veux pour preuve toutes les demandes qui me sont adressées sur la justification de telle ou telle homologation d’un col nouveau, tous les rectificatifs qui sont apportés volontairement par les candidats lorsqu’il y a discussion sur l’existence de tel ou tel passage découvert lors d’un circuit et qui pourrait être un col à ajouter à la longue liste, et toutes les preuves photographiques ou autres que l’on m’adresse au moindre doute.

Il faut ici être très clair pour l’avenir. Cette honnêteté nous honore car elle reflète bien l’esprit de notre Confrérie Cyclotouriste, mais il ne faut tout de même pas oublier que nous sommes entre adultes et sportifs, deux conditions qui seront toujours suffisantes à mes yeux pour que je me passe bien volontiers de toutes les preuves que l’on ne manque pas de m’adresser à la moindre occasion.

Mon principe est simple et j’y tiens beaucoup ; je fais une totale confiance à tous les membres présents et à venir et il leur suffit simplement de me préciser le nom du nouveau col qu’ils ont franchi pour que je l’homologue aussitôt. Il faut en effet être réaliste : quels que soient les moyens de contrôle que nous pourrions utiliser, nous n’empêcherions jamais les tricheurs d’être plus forts que nous ! D’ailleurs si cela devait leur apporter une quelconque satisfaction intime ; je ne verrais aucun inconvénient : je ne suis pas leur « conscience » et je ne voudrais l’être en aucun cas ! J’aime mieux admettre une fois pour toutes qu’il n’y a pas de tricheurs au Club des 100 Cols. Cela simplifie le travail et reste bien dans l’esprit de son fondateur : Jean PERDOUX.

Tel est ce que j’ai ressenti tout au long de cette première année d’exercice de la vie intime de notre Confrérie. Soyez-en tous remerciés car vous m’avez apporté, à des degrés divers, beaucoup de chaleur humaine dans cette lourde tâche.

Et, puisque nous sommes dans le chapitre des remerciements, permettez-moi d’en adresser quelques-uns profondément sincères.

MERCI donc à tos les membres qui m’ont soutenu et réconforté par leur lettre chaleureuses en fin d’année. Il y en a eu énormément et cela « tient chaud au cœur ».

MERCI aussi à tous les membres et généreux donateurs qui ont dépassé la somme fixée pour la cotisation annuelle, dans le but de nous aider à poursuivre notre travail et la rédaction de la Revue annuelle.

MERCI à H. DUSSEAU, Président du Vélo-Club d’Annecy, qui nous apporte toujours une aide précieuse, efficace, et une caution morale dont notre Club ne doit jamais se départir.

MERC à J. GOTHON, Trésorier compétent qui tient avec tant de gentillesse les rênes des finances de notre Confrérie. Il ne faut pas perdre de vue en effet que si tous les membres du Club des 100 Cols réglaient régulièrement leur cotisation annuelle , cela ferait un budget de plus de 20.000 francs par an. Mais ce n’est pas encore tout à fait le cas !

MERCI à J. PERDOUX pour tout ce qu’il a fait pour le Club depuis des années et pour tout ce qu’il continuera de faire, puisqu’il s’occupe de la revue annuelle à laquelle vous tenez tant, tous les membres sans exception, à en juger par vos lettres d’encouragement, ainsi d’ailleurs que de la Concentration Annuelle du Club des 100 Cols dont il vous entretiendra dans les pages suivantes, et qui aura lieu dans les Vosges en 1981. Merci à Charles DOIZOT, qui durant deux mois , travaille comme un bénédictin pour effectuer le classement des membres !! ( Heureusement Charles est à la retraite).

MERCI encore à B. CHAUVOT qui fait un travail de titan pour nous livrer une véritable « bible » qui rassemblera tous les cols français mis à jour et qui sera pour nous tous, la référence suprême et indispensable.

MERCI enfin, et surtout au VELO et à la MONTAGNE qui ont permis à chacun d’entre nous, au cours de cette année écoulée et selon nos possibilités, de s’évader un peu des contraintes journalières et de se surpasser le plus souvent possible dans un effort intéressé par la suprême des récompenses l’acquisition d’un col nouveau avec tout ce que cela implique de plaisir sportif et touristique.

Pour CONCLURE, permettez-moi de vous donner quelques précisions pour l’avenir. Je vous remercie par avance de votre compréhension et de votre collaboration, car cela nous aidera beaucoup dans notre tâche, de plus en plus lourde, au fur et à mesure que la densité du Club augmente évidemment.

Si l’Ethique du Club des 100 Cols devait changer dans les années à venir, si l’on devait par exemple envisager des classements, des honneurs des contrôles de surveillance etc…, il en serait fini de cette simplicité et de cette confiance qui m’ont frappé au cours de cette première année si enrichissante de « gestion morale » du Club.

Notre puissance numérique, de plus en plus forte, ne doit jamais nous égarer, à l’avenir, en nous confinant dans un isolationnisme qui ne pourrait qu’être préjudiciable à la Confrérie et à son image de marque. Mais il nous faut cependant conserver un certain anonymat moral qui ne pourra être levé qu’à l’occasion d’une rencontre collective ou individuelle des membres entre eux, qu’elle soit effective, sur un vélo, ou écrite, lors d’une correspondance. C’est la condition indispensable à notre totale indépendance.

Croyez-bien que nous y veillerons de toutes nos forces au cours des prochaines années.

Et maintenant, tous en selle et grande saison 81.

Henri Bouchez

Annecy, mars 1981


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