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DE 1 A 129 OU COMMENT ON DEVIENT MEMBRE DES 100 COLS

Revue N° 09 Page 40

1. C’était en 1975, le 15 août exactement, les 6 km du col du Marais au-dessus de Thônes t’impressionnaient un peu. Tu souris ? Mais souviens-toi, pour un baptême du feu et avec un vélo « tout acier », la performance n’était pas négligeable. Premier test réussi.

8. En feuilletant l’album photos, tu peux retrouver le souvenir de cette journée de
1976. Barbara, 2 ans, est du voyage…sur mon porte-bagages bien sûr. Tu poses auprès de nos montures, au sommet du col de la République devant le monument à Paul de Vivie alias Velocio. A cette époque ce nom évoquait peu de choses pour nous. Non affiliés à la F.F.C.T., nous cyclotions sans le savoir.

12. Un « mauvais souvenir » ce 20 juillet 1977, depuis ce jour, tu te méfies de « mes raccourcis ». Pourtant la Michelin était formelle, le col de Maupas dans la forêt de Lente n’était pas un sentier. Barbara, 3 ans alors, n’appréciait guère les grands arbres auxquels s’accrochaient de tenaces nuages. La nuit approchait et un vent d’inquiétude soufflait sur notre petite troupe. Mi-marchant, mi-cyclant, les 1129 m sont vaincus. Au sommet , pendue à un fil de fer barrant le sentier une pancarte : « taureau méchant ». De quoi nous faire accélérer et arriver avant la nuit.

18. En 78, de vert le vélo est devenu bleu, la barre transversale du cadre mixte s’est faite horizontale et les jantes et pédalier en passant de l’acier au dural ont gagné en légèreté. Les 1200 m de dénivelé du Puymorens sont à ta portée. Barbara n’est pas là, c’est que moi aussi j’ai troqué « le cher et vieux demi-course » pour une randonneuse plus légère mais mal adaptée aux lourdes charges. Et puis Elodie est née au printemps. Alors en emmener deux ! Nous partons toute la journée. Je suis sûrement le moins rassuré 28 km de montée. En deuxième position, j’épie ton coup de pédale mais j’en suis pour mes frais. Je n’ai pas pu jouer le rôle de sauveteur providentiel.

65. « Toujours plus haut car toujours plus beau », cette devise qui pourrait être celle des 100 cols, commence à être tienne. Après le Puymorens, l’Envalira, et nouveau perfectionnement : triple plateau avec 28 x 28. Tu fais maintenant partie de la grande famille. La F.F.C.T. t’a ouvert les bras et avec elle la semaine fédérale . En 1979, c’est Narbonne. Le dernier jour, le grand parcours assez corsé t’a mise en confiance. Et puis notre ami Bernard Migot nous a parlé du club des 100 cols et les plus de 2000, il faut bien les monter. Il fait aussi beau que l’an dernier au-dessus d’Ax les Thermes. Betty, notre cousine, cyclote toulousaine, nous accompagne. Pour elle aussi c’est le premier 2000. La nouvelle route au-dessus de l’Hospitalet est plus rude mais pas de problème. Dès avant la bifurcation Puymorens-Envalira nous remontons la longue file des voitures. Après le Pas de la route est plus tranquille mais le pourcentage plus sévère. Personne ne faiblit. Bravo Mesdames.
89. Excuse-moi de te rappeler le col de la Gueulaz mais en ce jour de l’été dernier tu m’as vraiment étonné et ravi. Après avoir passé la Forclaz du côté suisse, un de mes « raccourcis », nous a posé quelques problèmes. Il est plus de midi, le soleil tape fort sur la paroi rocheuse. L’ombre quasi inexistante nous empêche de déjeuner avant le sommet. J’ai bien cru que tu allais abandonner. Où as-tu trouvé les ressources pour aller jusqu’en haut ? Mystère. Nullement rebutée l’après-midi tu t’offres le col des Montets des deux côtés puis la Forclaz côté français avant de regagner Sembrancher. Chapeau ! Le lendemain c’est le Grand St Bernard et trois jours après le circuit des Aravis.11 août 1975, où es-tu ?


99. « Pitié, je n’arrive pas à te suivre ». Cette phrase, je ne l’ai pas prononcée mais je l’ai pensée. Le col était anodin sur la carte : col de Rille, 938 m, auprès de St-Girons. En le montant je pense au club dont Bernard m’a parlé à la suite d’un article paru dans le bulletin des 100 cols ; l’A.M.B. l’amicale des Maris Battus, au sens sportif du terme. Eh bien, ça y est, dans le col de Rille je suis intronisé. A ma décharge : j’ai chuté dans une descente la veille. Mais quand même !

et 123. Péguère et Crouzette, même ceux-là n’ont pas pu résister. Toujours souriante, toujours moulinant en souplesse un « petit » 28 x 28, mètre après mètre, tu as vaincu leurs pentes à 19 %. Les adeptes du 42 x 24 ont du se poser des questions en te voyant passer. Puissent-ils avoir compris.

129. Le dernier de la liste pour l’instant : col de Pradel (1680 m). 13-08-80.

Pourquoi ces quelques lignes ? te diras-tu. D’abord pour te féliciter mais aussi et surtout pour montrer ce dont sont capables nos « frêles compagnes » et pour encourager d’autres cyclotes de la plaine à faire de même ( en 1980, le club des 100 cols ne comptait que 65 féminines sur 925 membres dont beaucoup de « montagnardes »). Bravo encore et à l’année prochaine : le 650 est commandé. A nous les cyclo muletiers, mais avant un événement te préoccupe bien plus : en Avril, garçon ou fille ?

A Pierrette par Alex Poyer

Le Mans (72)


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