Est ce une intoxication ? Une épidémie ? Un Collapsus ? Une maladie honteuse ? Nous ne le savons pas, pas plus que nous ne savons si l'huile de Colza est à l'origine de la pneumonie atypique qui sévit en Espagne. Le souci de notre santé nous oblige à la vigilance et à la prudence et en l'absence d'une connaissance plus précise voici quelques éléments d'information pour aider à faire face dès l'apparition des premiers symptômes. Cette nouvelle maladie n'est pas tout à fait nouvelle les cas connus et étudiés sont encore trop peu nombreux pour que les enseignements que l'on peut en tirer soient complets et définitifs... Les malades ne se cachent plus et ne restent plus isolés, ils se regroupent en associations et organisent des colloques pour confronter leurs expériences. On espère la venue du professeur Colot (1) de la faculté de médecine Columbus du Colorado aux prochains entretiens de Bichat : c'est un signe des progrès de la maladie, de son universalité et des recherches en cours pour mieux la maîtriser. Cette maladie n'est pas sélective en ce sens que tout le monde peut en être atteint quel que soit son âge, son sexe ou sa profession. On trouve des enfants et des personnes âgées avec une recrudescence marquée vers la 20ème année et l'âge de la retraite... On connaît des cas de transmission héréditaire et à l'inverse des allergies tenaces. Si la maladie atteint davantage d'hommes que de femmes, la progression est plus rapide chez ces dernières depuis une dizaine d'années. Nul n'est à l'abri d'une contagion toujours possible tant qu'on n'aura pas trouvé un vaccin efficace. Ce qui est rassurant, c'est que la maladie n'est pas douloureuse du moins dans ses manifestations simples : elle ferait plutôt souffrir ceux qui ne l'ont pas et qui doivent vivre avec ceux qui l'ont, ne serait ce que par une tendance à la bougeotte qui témoigne d'une excitation euphorisante dès que le sujet est mis en contact avec le relief une espèce de mal de montagne que ce soit devant une carte ou dans la nature. Les pupilles se dilatent on peut utiliser certains collyres pouvant aller jusqu'à des décollements de rétine, les glandes salivaires sécrètent abondamment, la respiration s'accélère, le cœur s'emballe, les muscles tétanisent, des démangeaisons apparaissent ainsi que des sueurs anarchiques, le sujet peut connaître alors une véritable crise avec fièvre, fringale, boulimie et parlotte jusqu'au délire, un état proche de l'ivresse avec troubles obsessionnels, une sorte de névrose. L'exemple le plus typique de cette forme exacerbée de la maladie serait celui de Napoléon qui y était déjà prédisposé par son terrain d'origine et par la frustration qu'il a dû ressentir d'être enfermé sur le continent à l'école de Brienne. Ce complexe s'est aggravé du fait que Napoléon n'a jamais eu le grade de Colonel, le seul qui aurait pu le combler, car les gens atteints de cette maladie collectionnent aussi les mots contenant du col. Promu trop tôt général, on peut penser qu'il a contracté la maladie le 17 Novembre 1796 au Pont d'Arcole et qu'après des manifestations de plus en plus agressives, la maladie a pris une forme tellement dangereuse qu'il a fallu l'exiler ou il serait mort de collibacillose dans le côlon. Un autre exemple serait Georges Marchais quand il monte et «descend le col de la Faucille comme un marteau». |
On ne connaît pas de guérison définitive et quand on a cette maladie, il faut savoir vivre avec... comme quand on a une bronchite. En prenant un col par jour, jamais à jeun et de préférence entre les repas, on peut s'assurer de beaux jours et si cette dose homéopathique paraît trop faible, on peut augmenter la dose sans danger... On connaît le cas d'un malade qui en a absorbé jusqu'à trente dans une journée sans troubles particuliers. Le meilleur traitement reste la cure de trois à quatre semaines qui apporte un soulagement immédiat et à long terme, d'autres préfèrent l'acupuncture écologique en se frottant aux épineux des muletiers, d'autres préfèrent les rayons, d'autres les collutoires... Chaque méthode a ses avantages et ne dispense pas de faire faire des temps en temps des analyses pour surveiller les taux de cambouis et de colestérol. La Sécurité Sociale ne rembourse rien pour le moment, bien à tort, car avec de tels clients, elle pourrait faire de sérieuses économies... il faudra en parler au Ministre. Un malade qui se colporte pas trop mal. (1) Descendant d'une illustre famille française de chirurgiens des 16ème et 17ème siècles. Paul ANDRÉ MENTHON (06) |