La paix, bien sûr, il l'adore
La nature est son royaume.
L'Ecologie, il l'arbore
Et la chante comme un psaume.
Un être à part, probablement.
Est-il à part celui qui vit
Comme le devrait l'ensemble
Des humains ? Et qui se rit
Des choses dont certains tremblent ?
Un être à part, finalement.
Car ce chanceux qui s'ignore,
Imprégné d'idées simplistes
Qui malgré tout l'honorent,
Est un cyclotouriste.
Un être à part, j'y consens.
Choisit-il la somnolence,
Le répit dans l'oisiveté ?
Non pas, car il se dépense
Sans chercher la notoriété.
Un être à part, assurément.
La montagne a son amour,
De sa ferveur il la vénère ;
Et sur ses pentes, tour à tour,
Il s'extasie ou vocifère.
Un être à part, évidemment.
Sa " Petite Reine " chérie,
Amie de très bons moments,
Accompagne sa rêverie
Du col songeant à l'autre versant.
Un être à part, sportivement.
La France a vu sa silhouette
Sur quelque route oubliée,
Passer un jour à bicyclette
Heureux, content, extasié.
Un être à part, indubitablement.
Mais la retraite arrivant,
Le grand âge étant proche,
Cet heureux-là, dorénavant,
Se dira : " Donc, je raccroche ! "
Un être à part, sereinement.
Souvenirs de ses randonnées,
Paysages de rêverie,
Joies par le vélo dispensées :
Voilà ce qui a fait sa vie.
Un être à part, fièrement.
Lorsqu'il ira vers l'infini
De cette vie, dit-on " de bien ",
Il portera la couronne bénie
Du bon cyclo Ange Gardien.
Un être à part, éternellement.
Jean-Claude PISTORESI
NARBONNE (11)