Cher ami cycliste, Nous recevons votre courrier de rappel et, effectivement sommes dans les cas 1 bis et 5 bis, si j'ose dire. Cela fait un petit moment que je dois vous écrire, et je ne le fais pas, faute de temps. En explication à mon désir de ne plus faire partie du club, malgré toute la sympathie que je lui voue, je vous adresse le texte, un peu méchant, ci-dessous, que je vous serai reconnaissant de bien vouloir publier dans la prochaine revue. Cela dit, je tiens à vous signaler que je continue à escalader des cols, des vrais, mais que je ne comptabilise plus. Voici donc mon texte, intitulé " RAS LE COL ". Le fait que nous soyons adhérents du Club des 100 Cols signifie que nous aimons la bicyclette et que nous pratiquons le sport cycliste sous l'une de ses formes en tant que : cyclotouriste, randonneur, cyclo-sportif ou coursier. Cela signifie aussi, que lorsque nous sommes dans cette disposition d'esprit, nous considérons nos machines comme autre chose qu'un simple outil de transport et que nous pédalons pour le plaisir, assez inexplicable aux non-initiés, de pédaler ! Par contre, et c'est là que je m'insurge, je suis excédé par la suffisance méprisante de certains articles que j'ai lu dans la brochure annuelle du Club. Le Club des 100 Cols est respectable et je le respecte, mais je ne suis plus d'accord lorsqu'on prétend ne vouloir faire aucun classement, par " amour " du cyclotourisme pur et dur, et que l'on s'enorgueillit béatement d'avoir franchi 1500 cols ou plus à vélo, je dirais plutôt avec un vélo. Car, c'est ici que le " bât " blesse, je connais très bien certains cols cyclo-muletiers prétendument passés à vélo ; et sans dire que ceux qui les ont épinglés à leur palmarès, ne les ont pas faits, j'affirme qu'ils les ont passés à pied, en poussant, traînant ou portant leur monture. |
Que diable ! nous ne sommes pas dans les bandes dessinées de " l'homme qui tire plus vite que son ombre " où Lucky Luke porte Jolly Jumper pour traverser les canyons. A quoi sert d'avoir un vélo si l'on ne peut pas s'en servir ? Imaginez un motard sans sa moto... Je sais, d'aucuns penseront que je n'y comprends rien, et que je n'ai jamais connu la calme ivresse de la quiétude et de la beauté des sites de haute montagne. Faux ! je fais de la montagne toutes les semaines, et j'ai bien parcouru 80% de celles du département des Alpes Maritimes, mais à pied, raison qui me permet d'affirmer que je ne me vois pas du tout (et pourtant, je passe pour assez adroit) en train de franchir la Baisse de La Palu ou la Brêche du Ponset, juché sur un vélo. C'est effectivement, à la rigueur possible avec quelques talents de funambule et contorsionniste ; mais que devient la signification du terme cyclisme, lorsqu'on grimpe "en équilibre " à 1 ou 2 km/h, quand, à pied, il est aisé de monter à 2 ou 3 km/h sans effort. Alors, vous voudrez bien m'excuser, mais, pour ma part, je ne veux plus additionner les vrais cols routiers, que tous connaissent, à ceux véritablement souvent splendides, beaucoup moins fréquentés, bien plus nombreux, que je vous engage à découvrir dans notre département (avec une bonne paire de chaussures et une carte sérieuse au 1/50000e ) de moyenne et haute montagne ; cols qui interdisent la véritable pratique de la bicyclette comme l'entendent, à mon humble avis, les membres d'un club cycliste. Il s'agit de savoir, en fait, de quoi l'on parle ; en cas de désaccord, il vaut mieux à mon sens, adhérer au Club Alpin Français, et créer le Club des 10000 Cols... Bien amicalement et sans rancune. Pierrette & Alain Ameur |