Cette année, tu n'auras mis à ton palmarès qu'un seul col, mais quel col : celui de l'ETERNITE... En mai dernier, au Tour de Corse, lorsque, épuisé, tu es monté dans le camion jaune, j'ai bien compris que tu commençais, lentement mais obstinément, ta douloureuse ascension, solitaire, et comme détaché de nous tous. Je voyais bien, aussi, que tu n'étais plus le même. Ta légendaire bonne humeur faisait place à un désintérêt, et même à de l'irritation. Un voile assourdissait ta voix joviale au chaud accent de ton sud-ouest. |
Tes fortes mains de mécano, toujours tachées de cambouis, qui savaient si bien dompter le métal, devenaient longues et diaphanes. Ta silhouette trapue s'amenuisait, te faisant paraître plus grand. Pendant l'hiver, avec le ski de fond, tu avais semblé faire une pause et revenir parmi nous, mais si peu de temps, et tu a repris ta longue montée en essayant de rattraper le temps perdu. Tu as terriblement souffert pour arriver à ce sommet. Maintenant que tu l'as atteint, assieds-toi sur un petit nuage et attends-nous, attends-moi. Adieu Jeannot, Adieu, mon Amour... Janine U.S. SAINT-EGREVE |