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Un 25e Col de plus de 2000m bien gagné!

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Lorsque, avec le concours des circonstances, vous augmentez votre capital de cols dans la même année, il faut aussi faire provision de cols de 2000 m et plus.

Dans les Pyrénées, les cols routiers à cette altitude ne foisonnent pas. Il faut aller aux frontières espagnole ou andorrane pour se plier à la règle, ou alors se déplacer plus loin dans les Alpes, ce qui implique des voyages longs et coûteux. Il reste aussi la solution des cols muletiers dont la liste a été dressée par M. et Mme Chauvot dont un grand nombre, surtout dans notre massif, ont été franchis sans le compagnon à deux roues.

En ce jour, j'ai donc choisi de rallier la Hourquette au Col d'Aubert situé à 2498 mètres séparant, dans le cadre majestueux du Néouvielle, la Vallée d'Aure et la Vallée de Barèges. Connaissant à fond le tronçon Fabian (1 098 m) -Lac d'Aubert, vous arrivez à pied d'œuvre à 2141 mètres, réalisant ainsi en premier une bonne escalade. Là se trouve le terminus des voitures mais aussi de la partie cyclable, car la route très caillouteuse aurait vite fait de vous désarçonner, désagrément à éviter.

Vous passez au niveau du Lac d'Aumar situé à 2193 m. Vous êtes en plein massif du Néouvielle, et vous apercevez votre objectif avec des silhouettes qui s'y profilent. La partie d'acrobatie commence, votre machine se trouvant à bout de bras dans la petite sapinière et dans les raillères.

La partie cahoteuse étant franchie, vous prenez le sentier à flanc des pics de Madamete et Dets Coubous qui vous rapproche du sommet, mais où vous devez de temps en temps hisser votre "compagne" avant de grimper à son niveau. C'est ainsi pendant deux kilomètres, mais lorsque vous bénéficiez d'une magnifique journée vous oubliez les péripéties de cette marche obligatoire de plus d'une heure. Au sommet, de nombreux montagnards se retrouvent avant de plonger sur les deux versants, mais sont étonnés de trouver là un cycliste avec son vélo. De ce col, vous avez une vue magnifique de tous côtés, avec en face le Pic du Midi de Bigorre, les vallées d'Escoubous et d'Aygues-Cluses. Vous regardez derrière vous, où vous avez gravi la pente, vous apercevez au loin le Glacier du Néthou, les sommets de la chaîne au- dessus de Luchon, les Monts Maudits et plus près de vous le massif du Néouvielle avec ses rocs et ses crêtes hérissées avec à son pied les lacs bleutés par un ciel sans nuages. La descente est beaucoup plus facile car votre compagne vous sert d'appui et vous repose, mais force est de la soulever de temps en temps. Vous pousserez un ouf ! de soulagement à la rencontre du large chemin caillouteux qui offre quelques portions pour rouler, mais vous ne serez libérés qu'à la plate forme du Lac d'Aubert.

En pleine détente et en pleine satisfaction du devoir accompli, le casse-croûte est apprécié sur les bords du lac d'Aumar. Pour mon 25° Col, ce fut vraiment un travail de "mulet".

Guy BARTETTE

Président des Randonneurs des Coustous de BAGNERES DE BIGORRE

P.S. Puisque nous parlons du Néouvielle, je me permets de signaler à Monsieur Giraudin (qu'il ne me tienne pas rigueur de ces détails un peu tardifs), que ce massif n'est pas visible du Col de Beyréde en descendant sur Payolle, pas plus que de la Vallée de Gavarnie

(Revue Cyclotourisme - "Détours Pyrénéens" de mai 1985).


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