Club des Cent Cols : A vélo, avec le vélo ou à pied ?

Je sais que je lance un pavé dans la mare avec ce titre bizarre : cela risque de déranger mais tant pis pour moi si ça ne plait pas. Quand le club des cent cols cyliste (j'ajoute le mot cycliste) a vu le jour, les pionniers ne se doutaient certainement pas qu'un jour son succès prendrait de telles proportions !

Aujourd'hui, on pourrait parler de "Club des plus de cent cols au-dessus de deux mille mètres d'altitude". Pourquoi pas ? ça pourrait marcher (pas forcément rouler !).

Nous disposons d'une œuvre très complète avec le catalogue des cols de France ou Guide Chauvot dont je remercie en passant les auteurs et collaborateurs pour leurs précisions ; j'ai pu souvent me rendre compte sur le terrain. Seulement voilà : ce document n'est pas réservé uniquement aux pratiquants de la bicyclette mais à toute sorte de randonneur d'où l'inflation de cols, en particulier de plus de deux mille mètres, sur le classement. Il est clair que la plupart de ces passages ne sont pas franchissables en vélo, ce dernier devient alors une gêne plutôt qu'un moyen ; dans ce cas, un classement c'est du "bidon" et hors sujet.

Gravir des cols sur des pentes impossibles mais sur la bicyclette, lorsque la roue arrière commence de temps à autre à patiner et que la roue avant a tendance à décoller tellement l'effort est intense, voilà la véritable victoire sur soi- même à cinq cent, mille ou deux mille mètres, peu importe. Ceux qui sont montés sur des pentes du genre Arzamendi au Pays-Basque, Col des Loquets sous le Pic du Midi de Bigorre ou encore Col du Milla en Ariège ou Colombis dans les Alpes savent ce que veut dire dépassement de soi-même et ceci représente autre chose que de collectionner des deux mille par des pratiques souvent douteuses au nom du Club des Cent Cols.

Voilà où le classement deviendrait intéressant, je suis sur que les cent cols auraient une autre valeur aux yeux des sportifs.

Enfin, on peut toujours rêver. En tout cas si ce méchant article peut faire réfléchir tant mieux et les puristes y trouveront leur compte à coup sûr.

Georges FONTA N° 1052