Août 1990... Toujours amoureux de la montagne, nous délaissons, pour cette année seulement, les Alpes tant parcourues. Les Pyrénées nous attirent malgré le triste accueil pour l'Isard 86, dans le brouillard. Par quel bout allons-nous commencer ? Côté Méditerranée ou côté Atlantique ? D'un commun accord, nous voici roulant sur Cahors, Carcassonne où l'orage nous oblige à l'arrêt dans une localité voisine ! Quillan, premier repos pour le camping-car mais pas pour nous. Nous avons envie de connaître cette région. Suivant les sentiers cathares, il y a tant à voir ! à pied, sans grand intérêt pour nous, mais avec nos vélos, oh là-là ! les beaux châteaux... bien perchés : Puivert, Lavelanet, Montségur. Chapeau ! Messieurs les bâtisseurs. Au passage, six beaux petits cols ; la liste est ouverte ! Pyrénées, nous voici ! Deux jours se passent avec bonheur sous un soleil de plomb, puis départ pour Font-Romeu. Et ainsi, tous les deux ou trois jours, nous sillonnons la chaîne : Ax-les-Thermes où l'odeur de l'eau sulfureuse des thermes romains règne sur la ville. Bien au pied du Pas de la Case (2091 m), du Port d'Envalira (2417 m), nous les grimpons sans trop de peine car la route est large et belle. Nous sommes partis de très bonne heure afin d'éviter la cohue des vacanciers dans cette zone franche. Après la descente, nous remontons sur la droite le col de Puymorens (1920 m). Facile, pour nous ! Redescente sur Ax... et attaque du "dur parmi les durs", Pailhères (2001 m). C'est le dernier mètre le plus dur, dites-vous ? Non, ce sont les quatre derniers kilomètres à 15%. Et pourtant... on ne se souvient que de cette belle petite route longeant une rivière tranquille et qui, d'un coup, se dresse vers le ciel... Nous finissons cette journée bien las tous les deux, mais que de sensations intenses ! Notre récompense, à nous, cyclos (à déguster lentement !). Cela valait une journée de repos... qui fut la visite du château de Foix, et il la vaut ! Ce soir, nous serons à Seix, dans l'Ariège, coin de France totalement inconnu de nous deux et qui restera pour longtemps dans notre souvenir. Ariège ! Terre courage ! nous disent les panneaux. Superbe ! dans ses vallées, dans ses sommets impressionnants, dans ses odeurs de foin et de fleurs sauvages, dans sa douceur pastorale, dans l'accueil chaleureux et spontané de ses habitants. Nous apprenons ici que la Semaine Fédérale s'y déroule ; nous participons donc, le 7 août, à la concentration des Cols Durs au Port de la Core (1395 m). Cette ascension sera assez facile pour nous et nous passons un long moment de bavardages là-haut avec des cyclos et Patrick Plaine, infatigable et omniprésent dans tous les coins de l'Hexagone. |
Après une descente rapide sur Bethman en Castillan, nous ajoutons les cols de Portet et Catchaudègue. Nous resterons une semaine dans ce Couseran que je vous recommande ; vous ne serez pas déçus : c'est un coin propice à de merveilleuses vacances "au vert" ; et pour nous, des routes tranquilles menant à de nombreux cols. Poursuivant notre route, nous nous arrêtons à St-Béat avec, pour objectif, le long, difficile mais tentant col du Menté (1349 m). Suivant la Garonne, nous atteignons le petit village de Juzet d'lzaut d'où nous "attaquâmes" le Portet d'Aspet (1609 m - pente moyenne de 10%). Et puis voici Luchon ; nous sommes le 15 août ; repos et repas au coeur de la ville ; visite, ensuite, de ces rues très animées car c'est la période de cure d'été. Le lendemain, il y a du brouillard sur les cimes, mais pressentant la chaleur de la journée, nous partons à la fraîche pour un bel objectif : le Portillon (1293 m) et le Peyresourde (1569 m). Le premier, c'est bon ! quelques rampes dures, bien dissimulées sous le couvert des noisetiers, ça passe bien à cette heure. Le second... Aïe ! 14 kilomètres de montée, pente moyenne : 7%. Ces lacets impressionnants, tout en haut, resteront gravés dans notre mémoire plus que bien d'autres. Mais nous sommes en vacances, n'est-ce pas ? Nous faisons nos comptes : 40 cols, dont 3 à plus de 2000 m, ça suffit ! Place au repos ! Nous finirons notre périple pyrénéen par les plages de Biarritz et Mimizan avant de retrouver l'Auvergne. Si mes propos vous donnent envie de connaître ce coin de France, nous vous passerons notre route et nos documents avec grand plaisir. Bonnes routes à tous pour l'année qui commence ! Madeleine Mathieu |