Page 52 Sommaire de la revue N° 20 Page 54

L'Ardèche aux mille visages

Revue N° 20 Page 53

C'est par un beau matin du mois d'août que je décide de partir du village de Saint-Martial.

Il est 9 heures et me voici au sommet dénudé du Mont Gerbier de Jonc. Arrêt buvette à la source de la Loire qui se trouve à l'intérieur d'une ferme. Le lac d'Issarlès s'ouvre devant moi, d'un bleu azur, entouré de magnifiques conifères. Le petit village de Coucouron a fière allure et une visite s'impose. Dévalant les gorges de l'Allier, je me présente devant les premières pentes du Col de Meyrand. Le panorama circulaire me fait découvrir les massifs du Lubéron, la vallée du Rhône et le majestueux Mont Ventoux baptisé le Géant de Provence. Sur un sommet se dresse l'abbaye cistercienne de la Trappe de Notre Dame des Neiges. Quelques moines y résident encore aujourd'hui.

Descente rafraîchissante le long des gorges étroites de la Borne, du côté de Villefort. La traversée du bois de Païolive est magnifiquement caractérisée par de nombreux blocs de granit entourés de hêtres à perte de vue. Visite de Vallon Pont d'Arc avec son vieux bourg qui a su garder son charme absolu, des extraordinaires gorges de l'Ardèche de renommée internationale. Arrêt minute devant le fameux Pont d'Arc, un chef d'œuvre. Les gorges sont traversées à vive allure par les automobilistes. Heureusement, quelques cyclos attentifs s'attardent devant ce spectacle grandiose et multicolore d'une trentaine de kilomètres.

La vallée du Rhône n'a rien d'intéressant sauf le village typiquement ardéchois de Saint-Montan. C'est un enchantement avec ses petites ruelles recouvertes de galets, ses vieilles demeures en pierres martelées et très fleuries, le tout dominé par l'ancien château du 12ème siècle.

Arrêt casse-croûte devant les plus anciennes forteresses du département : les trois châteaux de Rochemaure. Petite grimpée sous l'orage vers les cols de Fontenelle, Benas et l'Escrinet. Aubenas se dresse à l'horizon, perle de l'Ardèche au cœur du Bas-Vivarais. De nombreux cols sont découverts, à ma grande satisfaction et surtout le "petit" col de la Croix Millet, très agréable montée.

Vals-les-Bains et sa source intermittente attirent de nombreux curistes. Sillonnant avec intérêt les gorges de la Volance, je passe la nuit au splendide col de Mézilhac. Le lendemain, sous un épais brouillard, je franchis les cols des Quatre Vios, Fayolle et l'Arénier.

Privas, capitale du marron glacé (merci, pas pour aujourd'hui !) Je découvre l'esplanade du Mont Toulon, le vieux pont romain et la vieille cité. Que les gens sont accueillants !
Puis la vallée de l'Eyrieux presque à sec, La Voulte et son marché abondant. Visite du Château de Pierre Gourde, magnifique forteresse située dans un cadre de verdure. Saint Péray et le château de Crussol sont très intéressants. Petite dégustation de ce "fameux petit vin blanc pétillant" dans une cave réputée de ce village.
Direction Lamastre par la D533. Cette route en corniche est parsemée de cols de très faible pourcentage. La gare de Lamastre attire les visiteurs qui attendent le train touristique venant de Tournon. C'est une promenade très folklorique. Je longe les gorges de la Doux. Une visite s'impose au village de Saint-Félicien situé dans le Haut-Vivarais. C'est une charmante bourgade très fleurie. Par de petites routes tranquilles, j'accède au "village miniature ardéchois" conçu de main de maître par Monsieur Vallon, un nouveau retraité. Du col du Buisson, la route serpente jusqu'à Lalouvesc, lieu de pèlerinage de Saint-François-Régis.

Satillieu, village fortifié, est le lieu de mon hébergement. Notre Dame d'Ay est un lieu de recueillement blotti dans la vallée. Descente acrobatique vers Ozon et Sarras. Quelle fournaise le long de vallée du Rhône !

Je pénètre à l'intérieur des gorges dénudées de la Cance par une route très étroite et tortueuse longue de 19 kilomètres. Me voici dans la merveilleuse cité d'Annonay, très caractéristique, patrie des Frères Montgolfier et de Marc Seguin. Je décide de me restaurer un peu avant le "plat de résistance". Il est quinze heures aux cloches de Vanosc et j'affronte les redoutables pentes du col de la Charousse, désigné comme "col dur" par notre ami Jacques Augendre. Au sommet, une foule de gens se permet de faire la sieste tandis que d'autres sillonnent à pied le GR7 vers le Grand Felletin.

Après une pause bien méritée, je dévale parmi les splendides sapins en direction du col des Barraques. Après 12 bornes d'ascension, je découvre le plateau de Saint-Agrève qui culmine à 1050 m. L'orage menace, il n'y a pas de temps à perdre.

Fay sur Lignon se découvre au loin. Cap sur le Mont Mézenc, point culminant de mon périple de huit jours. Le ciel est très sombre. Enfin le col de la Croix de Peccata est franchi. Le panorama est limité et la pluie fait son apparition, rien de grave. Un apiculteur récoltant me propose ses produits, c'est un vrai régal ! Aux Estables, le soleil retrouvé, je continue ma route vers le dernier col, celui de Boutières culminant à 1508 m.

Le temps de contempler le paysage de Borée et la vallée de L'Eysse vers Saint-Martial et mon aventure se termine au bout de 1 047 km effectués dans un environnement d'une multicolore beauté.

L'Ardèche : un département à découvrir.

Gérard GOMY

A C T NIORT


Page 52 Sommaire de la revue N° 20 Page 54