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Enchaînement de cols dans le Haut-Bugey

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Depuis pas mal de temps, ce projet me trottait en tête : faire un bel "enchaînement" de cols en Haut-Bugey. Un massif favorable à l'épanouissement de la "colite". C'est ainsi qu'un jour de septembre 92, au petit matin, avec Jeanne, nous avons pris la route qui nous sortait de Bellegarde pour une randonnée pleine de bosses. Une randonnée très généreuse en sites calmes et attrayants. En route pour suivre un itinéraire soigneusement concocté.

La météo était optimiste et l'épais brouillard matinal qui nous enveloppait dés les premières rampes du Col de Richemont n'était en rien de mauvais augure.

Après une frileuse descente sur Hotonnes, plus épais encore était ce brouillard dès franchi Ruffieu et dans la montée du Col de la Rochette. Pourtant, dans les derniers kilomètres de ce col nous commencions à entrevoir un soleil devenu radieux sur le versant de l'Albarine.

Régénérés par ces premiers rayons, nous franchissions sur notre lancée le Col de Mazière et sans problème Hauteville était traversée. Par une belle départementale le quatrième col, celui de la Berche, était vaincu. Là, initialement, j'avais prévu de mettre le cap sur Champdor par une petite route forestière. Or, en jetant un coup d'œil sur la Michelin, nous allions nous apercevoir qu'il était préférable de descendre en direction de Codier et de prendre, à droite, la D34 qui allait nous permettre de passer le très joli Col du Cruchon. De là, deux kilomètres de descente pour atteindre Corcelles, au pied du Col de Pisseloup. Il n'était pas pensable d'être si près de celui-ci et ne pas lui rendre visite. Ce qui allait, être fait. Au sommet, il manquait quelques minutes à nos montres pour qu'il soit midi. Alors, nous revenions en sens inverse jusqu'à mi-col où près d'une fraîche fontaine, repérée à la montée, nous faisions halte pour soulager nos sacs de guidon du poids de notre ravitaillement.

Repas agrémenté du chant de la fontaine et aussi du passage dans la proche prairie, non pas du loup revenant de p... au col, mais d'un beau renard qui, à contrevent, ne nous avait pas reniflés. Mais nos cris allaient l'obliger à 'piquer' un magistral sprint sur le sentier de sa bouffe !

Vingt minutes de pause-repas et retour à Corcelle plongée dans le silence de la sieste, pour retrouver les bords de l'Albarine et arriver à Champdor avec ses deux jolis étangs à l'entrée du village.

Alors que notre itinéraire prévoyait dix cols, les passages improvisés au Cruchon et au Pisseloup allait nous octroyer une rallonge de deux. C'était la bonne aubaine ! Encore fallait-il négocier la suite. Et, c'est sous un soleil très 'plombant' que nous allions grimper le rude Col de Cuvillat, lequel nous amenait dans la Haute Vallée du Séran. Sans descendre jusqu'au Petit Abergement, nous avons alors bifurqué par une route en balcon qui allait nous conduire au Jalinard où nous faisions le plein des bidons. C'était le moment...
Du Jalinard (sur une route encore parsemée d'inscriptions à la gloire de Corinne, la skieuse locale, championne olympique à Albertville), c'était une facile montée au Col de la Cheminée, situé sur une belle 'avenue' bordée de hauts sapins.

Descente sur Monthoux et, entre forêt, pâturages et vastes combes, c'était 1a remontée jusqu'au Col de Colliard. Sans trop peiner, les bosses entre ce dernier et le Col de Belle-Roche étaient franchies avant de plonger vers Le Replat.

Il fallait ensuite déguster la sèche montée du Poizat et plus dure pour les jambes, l'ascension du Col de Bérentin, col assez pentu. Mais, il y a pire ! Au sommet, quelques biscuits pour recharger les batteries et nous avons retrouvé La Manche. L'abominable chien de la ferme des Follet, qui habituellement se fait une joie de nous prendre en chasse, devait faire la sieste. Calme et silence quand nous avons pris tout à gauche pour le dernier et douzième col, celui de Cuvéry. Là, c'était notre domaine, avec le plaisir de rouler sur ce Plateau de Retord. A Cuvéry (où s'était déroulé le 1er août 1987 la concentration nationale du "Club des 100 Cols"), il était 15 heures lorsque nous avons basculé. Il n'était alors plus besoin de donner un coup de pédale pour arriver à Bellegarde. Pourtant, peu avant Cattray, nous étions arrêtés par quatre bonnes femmes qui, au retour d'une promenade en forêt, avaient retrouvé leurs voitures pillées et en prime pneus crevés! Que pouvions-nous faire, sinon leur prodiguer les conseils de circonstance. Puis nous avons repris la descente sur Bellegarde, où prenait fin cet 'enchaînement, de 12 cols en 120 km. Pas un exploit non, mais une belle virée, tout de même assez musclée. En conclusion, Jeanne et moi avons donc décidé de porter à la connaissance des cyclotes et cyclos 'chasseurs de cols', cet itinéraire qui leur permettra d'enrichir, en une journée leur palmarès au tableau d'honneur des '100 Cols'.

Une invitation à découvrir (ou retrouver) le charme du Haut-Bugey, ses combes, ses profondes forêts, sa floraison, son grand calme et surtout un trafic automobile réduit.

Alors... laissez-vous tenter. Le Haut-Bugey vous réserve de bonnes joies.

Paul MAILLET N°856

CT Chambériens (Savoie)


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