C'était au cours de la première journée d'une randonnée qui devait me conduire de Cherbourg à Bastogne, randonnée dénommée "la Voie de la Liberté" par l'ami André ASTEIX du Sportinq Club Bellevillois en commémoration du XXVè anniversaire de la Libération et qui faisait passer les Participants par les routes bordées de bornes caractéristiques. Je traversais Avranches après avoir "négocié" la longue rampe qui mène à la ville après qu'on ait franchi la Sée. J'avais le souvenir d'un jardin de plantes remarquables se trouvant face à l'église Notre Dame. Jardin que j'avais visité quelque trente-quatre années auparavant ! Je guettais donc cette église sur ma droite. Je l'aperçus alors que j'étais engagé dans un carrefour mais il était trop tard pour tourner sans risque, les véhicules me serrant de près, je continuai donc avec l'intention de virer au prochain croisement ce que je fis alors qu'une sèche détonation déchirait l'atmosphère en même temps qu'une lumière intense illuminait la rue. Je parcourus quelques mètres et me trouvai au chevet de l'église à l'endroit où aboutissait la rue que j'avais précédemment "ratée". |
La chaussée était jonchée de nombreux blocs de pierre de belle dimension. Plusieurs personnes regardaient en l'air et inventoriaient les corniches et les gargouilles qui avaient été mutilées par la foudre alors que pas une goutte d'eau ne tombait et que les rues étaient sèches. J'étais parcouru de sentiments divers en pensant que j'avais eu une certaine chance de ne pas bifurquer à l'endroit voulu ce qui m'avait retardé du temps nécessaire pour ne pas me trouver au chevet de l'église au mauvais moment. Par un hasard extraordinaire, personne n'avait été touché. Je ne suis pas allé visiter le jardin... mais le ciel s'est vengé, j'ai eu droit à la pluie tous les jours de ma randonnée jusqu'à ce que je franchisse la frontière luxembourgeoise. Jacques GENTIL ABLON (94) |