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Ballade Franco-Italienne

Revue N° 22 Page 10

La journée s'annonce belle en ce mois de septembre. Ma voiture est garée à PLAIMPINET, juste après le pont qui enjambe la CLAREE.

Il est 9 heures l'air est frais. J'enfourche mon VTT, le sac au dos contenant le repas de midi et de quoi me couvrir. Repassant le pont, je prends la rue à gauche qui vire ensuite sur la droite pour attaquer la montée vers les chalets des ACLES, par une route forestière caillouteuse.

Le paysage est très beau. La route grimpe assez raide, puis devient plus plate, pour descendre même un peu.

J'arrive à l'oratoire de ST ROCH où le guide du Briançonnais m'indique de prendre à gauche, un sentier qui monte au col des ACLES, altitude 2212 mètres. Effectivement un panneau confirme cette information, il précise même que c'est interdit aux motos.

Le sentier s'élève dans un bois de pins. Je mets pied à terre à plusieurs reprises, pour arriver à un ancien casernement qui est en ruine; Seule la source sortant sous une voûte donne un peu de vie à ce lieu sinistre. J'y remplis mon bidon. Je suis au col des ACLES sur la frontière italienne. La carte Michelin indique le PASSO DELLA MULATTIERA 2412 mètres, un col italien assez proche de là sur la droite.

Le sentier est plus large et plus roulant, je m'élance vers ce nouveau col, que j'atteins facilement. Un troupeau de beaux moutons s'affole à mon arrivée, les chiens me font un accueil bruyant et pas très sympa! Là aussi un casernement italien est à l'abandon, avec un petit monument.

Le panorama sur la vallée de BARDONECCHIA s'étale devant moi. Très beau paysage avec un grand ciel bleu et un fond de montagnes magnifiques.

Les chiens ont alerté le berger qui arrive, je lui fais un signe de la main et reprends le sentier qui me ramène au col des ACLES. De là un autre sentier peut rejoindre le col de l'Echelle. Mais je descends par le même sentier jusqu'à l'oratoire ST ROCH pour reprendre à gauche la route forestière vers les chalets des ACLES.

Il est midi, je m'installe sur un coin d'herbe pour le repas tiré du sac. Très beau paysage montagnard, un troupeau de moutons et de chèvres est sur le versant opposé, j'entends le tintement des clochettes.

Un large chemin de terre s'enfonce dans le bois, après les chalets, pour remonter dans la vallée où j'ai repéré un autre col.
Le PAS DE L'OURS à 2480 mètres d'altitude.

J'emprunte ce joli chemin à l'abri des pins. Le plaisir ne durera pas longtemps. Un sentier prolonge le chemin. Quelques arbres sont couchés en travers. Je franchis ces obstacles, qui se multiplient pour former un barrage infranchissable. Que s'est-il donc passé dans ce fond de vallée?

Des rochers sont mêlés aux arbres couchés, c'est une hécatombe? En fait c'est une énorme coulée qui a provoqué ce massacre.

Le versant assez raide porte les cicatrices de ses blessures qui ont tout emporté. Plus de sentier, je me retrouve dans le lit d'un torrent sec, avec des passages sablonneux et rocailleux.

Je pousse mon VTT. Le PAS DE L'OURS m'apparaît sur la gauche. Un sentier assez raide y accède. Je rejoins ce sentier toujours en poussant, pour déboucher au col sur la frontière.

Une vue splendide s'offre à mes yeux, vers l'italie.

La vallée de BARDONECCHIA est en face, les glaciers avec la pointe SOMMEILLER en fond, où j'ai l'intention d'aller en 94. Côté français, sur l'autre versant, je vois le Mont CHABERTON avec les cols de DORMILLOUZE et de la LAUSE, des plus de 2000 m que je connais déjà. Il faut descendre malgré la beauté du paysage. Je rejoins le lit du torrent. Un autre col à 2566 mètres indiqué sur ma carte n'est pas très loin. Une heure au moins de montée; ça me tente. Son nom n'est pas mentionné. Il donne sur l'Italie vers OULX. Mais je n'aurai pas le temps de le faire aujourd'hui. Par prudence je lui tourne le dos.

La descente dans le lit du torrent n'est pas agréable. Je retrouve enfin le chemin roulable, passe aux chalets des ACLES où le berger a regroupé son troupeau.

Nouveau passage devant l'oratoire de ST ROCH et belle descente jusqu'à PLAMPINET, malgré des passages assez pierreux.

Il est 16 heures lorsque j'arrive à ma voiture. Une très belle journée en montagne s'achève. Dommage que mes amis Maurice et Léon n'aient pu se joindre à moi.

A trois cela aurait été mieux, ne serait-ce que pour la sécurité. Ce sera pour une prochaine fois.

J-C. MOUREN N°1870

Aix-en-Provence (Bouches du Rhône)


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