Un col selon Monsieur Larousse, "est un défilé créé par l'abaissement de la ligne de faîte entre deux montagnes". Selon l'avis d'un cyclo normalement constitué, un col est une portion de route montante sur laquelle il affûte ses braquets et ses mollets ce qui lui laisse généralement des souvenirs plus ou moins désagréables. Les variations de ce sentiment étant proportionnelles à la déclivité plus couramment désignée sous le vocable de pourcentage de pente. Selon les goûts plus ou moins masochistes d'autres cyclos, avides d'additionner les escalades, un col n'est pas le premier pas d'une série qui doit tout d'abord en comporter au moins 100 dont 5 de plus de 2000 m d'altitude pour conférer à celui qui les a franchis sur sa machine (ou à côté d'elle si la pente est supérieure aux possibilités du candidat), l'insigne honneur de Membre de la Confrérie des 100 Cols. La liste des cols franchis doit être communiquée par le postulant à la Commission d'Admission du Club des 100 Cols qui statue sur la validité des cols qui seront retenus au palmarès du candidat. Pour être retenu, chaque col doit correspondre à la définition plus ou moins scientifique ou géographique du col, selon la jurisprudence de la Commission du Club des 100 Cols. Cette démarche constitue "l'homologation" de chacun des cols que déclare avoir franchi le postulant. Malgré la conscience sportive de chacun il arrive que soit retirées de la liste proposée, une ou plusieurs ascensions qui ne répondent pas à la définition. Par exemple, la montée de l'Alpe d'Huez, bien que constituant une arrivée d'étape classée hors catégorie au Tour de France, n'est pas reconnue comme un col au motif que cette route, pour difficile qu'elle soit à gravir sur deux roues, n'est pas une voie de communication entre deux vallées. |
L'Alpe d'Huez (**) n'est qu'un exemple entre beaucoup d'autres, de cols douloureux non homologués. Ainsi, l'un de nos amis, membre du Club, n'a pas résisté à la douleur de nous narrer la désillusion qu'il a essuyée : il avait transmis comme chaque année sa liste complémentaire de ses nouvelles conquêtes (de cols bien sûr !). Son tout dernier col de l'année l'avait particulièrement éprouvé : il l'avait pourtant franchi presque sans s'en rendre compte. L'ascension avait été brève mais le temps de récupération lui a demandé de nombreux mois durant lesquels il en a même perdu le souvenir de la montagne et de ses mollets jadis galbés. Cependant, malgré ses souffrances et l'attachement qu'il a marqué à l'égard de ce nouveau col, celui-ci ne lui a pas été retenu pour enrichir son palmarès cycliste. Cette sanction sévère lui a, en quelque sorte, coupé les jambes! Selon les dernières nouvelles obtenues par ce courageux cyclo, il n'est pas encore remis de la désillusion qui l'affecte. - Pourtant nous confie-t-il, ce col a été pour moi le plus marquant de ma carrière. - Ne te lamente pas, tu le referas... - Ah non - Mais quel est donc ce col qui te tient tant à coeur ? - C'est mon col du fémur que j'ai mal franchi lors d'une chute, et qui n'a même pas été comptabilisé dans mon palmarès... et la fin de sa phrase est noyée dans ses sanglots... ** N.D.L.R. - Oui mais à 5 km de l'Alpe d'Huez, il y a le col du Poutran (1996m). Et aussi le col de Sarenne (1999m) par D 25 sur Mizoën. Robert CARTIER N°2966 Sainte Maxime (Var) |