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Les Montagnards de PARIS

Revue N° 23 Page 25

Ca faisait déjà quelques temps que l'idée me trottait dans la tête. J'avais rassemblé tous les guides, livres et autres cartes de Paris que je possédais. J'avais relu tous les articles parus dans notre revue parlant des cols parisiens. Cette fois, l'itinéraire était prêt et la décision prise.

Trois amis du club, tous grands montagnards devant l'éternel, avaient accepté de me suivre dans cette aventure urbaine. Il fallait que ce soit un dimanche matin, seul moment où la Capitale se laisse approcher à bicyclette.

Il est bien tôt quand nous empruntons la piste cyclable du canal de l'Ourcq. Nous y rencontrons pourtant quelques cyclistes, mais tous vont dans l'autre sens, fuyant la ville pour un moment. Une petite heure plus tard, nous sommes aux portes de Paris. Le temps est beau et la température agréable. Premier contact avec les larges boulevards pavés et les feux rouges à répétition. Les voitures sont encore au garage pour un temps.

Le premier objectif est le col de la Chapelle (55 m) situé sur le boulevard du même nom à l'aplomb des voies ferrées de la gare de l'Est. Vous êtes surpris ? Alors relisez les anciennes revues des 100 cols et vous verrez que ce n'est pas une blague (1).

La première vraie difficulté est Montmartre (2) et ses 130 m d'altitude. Dans la montée, Gilles file en tête et est le premier à déboucher sur le parvis du Sacré Coeur. De là-haut la Capitale encore endormie s'offre à nous.

Seuls quelques employés de la mairie s'évertuent à effacer les traces d'une nuit qui a dû être longue et mouvementée. Dans la descente, nous avons juste eu le temps d'apercevoir le carré de vignes avec lequel on fait le célèbre vin de Montmartre. Déjà nous arrivons au parc Monceau où se situe le 2eme col de la journée (3). Mais un col en descente, il paraît que ça ne compte pas aux Cols Durs !

Nous remontons vers la colline du Roule (57m), plus connue sous le nom de place de l'Etoile. La traversée se passe sans encombre, là où d'ordinaire les voitures sont enchevêtrées les unes aux autres tant la circulation y est dense.

Puis c'est la redescente vers le Bois de Boulogne où un peu de verdure nous donnera un moment l'illusion d'être à la campagne. C'est alors que nous apercevons le Mont Valérien (161m) et son imposant fort, dominant Paris de ses puissantes murailles. La vue est impressionnante et digne du BPF qu'il fut autrefois. Le temps de traverser la Seine et nous abordons ses pentes, raides et sans détours. A l'arrière, certains commencent à souffrir. Au sommet, un chemin muletier nous mènera jusqu'au mur des fusillés où les traces de la cérémonie militaire de la veille sont encore visibles.
Retour au bois de Boulogne où nous longeons l'hippodrome de Longchamp, haut lieu du cyclisme parisien. En effet tous les week-end une foule de cyclistes de tous styles y tournent inlassablement en pelotons hétéroclites.

Par la porte de Passy, nous entrons à nouveau dans Paris, direction la colline de Chaillot (60m). Sur la place du Trocadéro, les touristes sont déjà là, les vendeurs de souvenirs aussi. Le soleil est bien levé et les voitures commencent à envahir les rues.

Descente rapide vers la Seine et la Tour Eiffel. Cette fois, nous sommes sur la rive gauche. Champs de Mars, Ecole Militaire, Palais du Luxembourg, Paris défile sous nos roues... La montée vers le Panthéon nous mènera au sommet de la Montagne Ste Geneviève (61m). Gilles et Didier suivent la progression sur leur altimètre.

Nouvelle descente vers la Seine, petit détour dans les rues du vieux Paris pour voir la place des Vosges, puis direction place de la République. Dans les boulevards nous empruntons les voies pour bus qui nous protègent un peu des voitures.

La dernière difficulté sera la colline de Belleville (129m) que nous gravissons jusqu'à la station de métro Télégraphe, appelée ainsi en souvenir du télégraphe de Chappe qui y était installé il y a bien longtemps. Maintenant, la circulation est dense et il nous faut songer à rentrer dans notre banlieue. Comme à l'aller nous prendrons la piste du canal de l'Ourcq, croisant les cyclistes parisiens qui viennent de prendre un bol d'air hors de la Capitale.

Bilan de la matinée: 71 km, 2 cols, 6 monts et des souvenirs plein la tête. Alors amis provinciaux, Si le coeur vous en dit, venez faire un peu de montagne à Paris!

Vous ne le regretterez pas. Mais choisissez bien votre jour et votre heure. Pourquoi pas au mois d'août quand les parisiens sont tous en vacances chez vous.

(1) - revues n°9-p19, n°10-p55, n°17-p7.
(2) - ou Mont de Mercure, ou Mont des Martyrs.
(3) - col de Monceau (48 m) revue n°10-p55

Philippe CARREZ N°3092

Aulnay-sous-Bois


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