10 juin 1993... je suis un peu en retard sur mon entraînement printanier. Je n'ai pas encore 100 km dans les jambes, et pourtant je suis plein de projets pour cet été: la Francilienne dans 15 jours, deux BCMF, quelques virées bien étudiées pour être fertiles en cols, et bien d'autres encore... Comme demain dimanche un départ à l'étranger me privera de bicyclette, je vais rouler cet après-midi. Mon vélo est tout neuf, malheureusement les jambes le sont moins (elles ont 63 ans). On fera avec et si le plus grand braquet fait 52x13, le plus petit est le 30x28: cela permet de s'économiser... Il est 17 heures, je traverse le Vésinet, en route vers la forêt de Marly où le plat et les grimpettes sont heureusement dosées permettant de se dégourdir les jambes. Un carrefour : Ah là là !! Des piétons s'engagent pour traverser malgré le feu défavorable : un vigoureux coup de frein ! Et je me retrouve assis au milieu du carrefour, sonné, du sang partout, des gens penchés au-dessus de moi : ne bougez pas, on a appelé les pompiers... Inconvénients d'un frein avant trop efficace, je suis passé par-dessus la roue avant, ma tête a heurté verticalement le bitume, mon cuir chevelu est fendu sur 12 cm. |
La police, les pompiers : le grand jeu !... Examen rapide, premier pansement, oxygène... Comme j'ai gardé l'esprit clair, je fais aux policiers les recommandations importantes : n'affolez-pas ma femme et surtout prenez soin de mon vélo. L'hôpital, les urgences, (pas de fracture), j'attendrai un bon moment qu'on me recouse. Deux jours en observation, quand on n'a rien, c'est un peu long ! Dès le dimanche suivant, avec un casque (il n'est jamais trop tard pour bien faire !), 50 km. Pour la Francilienne, ce sera un programme réduit : 100 km seulement. La condition physique est tout à fait volatilisée : contre coup du choc ? Réaction psychologique ? Je ne sais pas, toujours est-il qu'il me faut repartir à zéro. La première quinzaine de juillet, caniculaire, ne m'a guère incité à rouler et si j'ai malgré tout grimpé quelques cols sans grand brio et dans un rayon limité autour de mon lieu de vacances, pas un nouveau à ajouter à ma liste: l'année "sans" col ! A l'an prochain pour rattraper le temps perdu. Bernard MARTY N°2981 CHATOU (Yvelines) |