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L'homme mort : mon 1000ème Col !

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A Claude, mon frère.

Créateur du club Cyclotouriste de Versailles-Porchefontaine en 1972, notre sympathique ami Daniel Provot a su donner par son dynamisme l'élan nécessaire pour entraîner dans son sillage les amoureux de la nature en général, du vélo en particulier et de l'effort gratuit.

C'est également à cette époque que Jean Perdoux, président du Vélo-Club d'Annecy, crée la confrérie du Club des 100 Cols.

Daniel ayant ouvert la voie, je m'y engage et deviens membre en 1985 avec 118 cols ; mon épouse Marcelle fait de même l'année suivante avec 113 cols, mon frère Claude nous y rejoint en 1989 avec 134 cols. Que de chemins parcourus depuis 10 ans ! L'appel de la montagne devient un véritable virus : c'est ainsi que j'ai préparé des parcours spécifiques pour glaner au maximum les cols, lors de la réalisation des Flèches de France, superbes randonnées de nos amis de l'Audax Club Parisien :
Paris-Marseille: 39 cols - Paris-Nice: 57 - Paris-Briançon: 30 - Paris-Perpignan: 40 - Paris-Luchon: 26 - Paris-Strasbourg: 34 - Paris-Montbéliard: 31 -Viroflay-Autrans: 57, ainsi que le tour de Corse: 116 cols et l'Arc Alpin Antibes-Thonon-Trieste de l'ami Rossini : 96 cols.

En ce début d'année 1995, le "compteur cols" indique 906. Dix ans après mon inscription, le 1000ème col pourrait être franchi. L'idée en gestation devient vite réalité.C'est ainsi que je prépare une cueillette en Bugey, au mois de mai, avec mon ami Claude Chapotot. Nous revenons en région parisienne avec un superbe bouquet, mais cela n'est pas suffisant. Après avoir compulsé le guide Chauvot, mon épouse et moi décidons de passer une semaine de vacances dans l'Hérault, pépinière de cols à souhait.

Les parcours prévus, tracés sur la carte IGN ressemblent à une immense fleur dont le pistil est Avène-les-bains, point de chute de notre séjour. Nous avons un temps merveilleux et découvrons un site superbe: la haute vallée de l'Orb, le Caroux, les monts de l'Espinouse.
Nous cyclons entre ciel et terre de 300 à 1100 mètres, par de petites routes délicieuses, dépourvues d'engins bruyants et malodorants. Les jours passent agréablement. Au cours de notre périple, nous remarquons une plaque commémorative de l'A. S. C. Béziers en hommage à Paul de Vivie, au col de la Pierre Plantée.

Le soir, à l'hôtel, un exercice de comptabilité est nécessaire quant aux cols franchis. En ce matin du 24 juin, mon épouse m'accompagne pour le passage de mon 1000ème col. Pour elle, ce sera le 782 ème. La montagne s'est mise en beauté : nous cyclons dans un immense bouquet de fleurs : les genêts, les sureaux, les fougères, les orchidées, le chèvre-feuille et autres marguerites nous entourent. Un doux zéphyr nous apporte ces senteurs mêlées. Nous baignons dans l'air odorant comme jamais cela ne nous était arrivé.

Au détour d'un lacet, nous découvrons, scintillant sous les rayons solaires, un joyau blotti dans son écrin de verdure, bordé du liseré d'or des genêts : la petite station thermale d'Avèneles-Bains, contraste saisissant sous un soleil indigo.

Nous nous élevons à 670 m pour atteindre le col de l'Homme Mort, avec une forte pensée vers Claude, mon frère, tué par un chauffard lors de la randonnée que nous faisions ensemble le 25 mai 1991: un certain Paris-LouviersParis.

Réel plaisir de franchir ce 1000ème col en compagnie de mon épouse, le jour de la saint Jean, ponctué d'un doux bisou.

Remis de nos émotions, nous plongeons dans la vallée. Un adorable coin de verdure nous accueille pour le pique-nique, juste à l'entrée du muletier qui me mènera au col du Buis, premier col de la seconde série.

Jean NICOT N°2233

VERSAILLES (Yvelines)


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