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Au secours !

Revue N° 26 Page 16a

Le patrimoine des cols français autorisés au vélo diminue d'année en année. En Vanoise, une prose abondante nous abreuve d'interdictions aux portes du parc national. Le seul col accessible est celui qui jouxte un refuge, commerce oblige !

La Petite Cayolle, l'un des cols du Brevet Cyclotouriste de Haute Altitude il y a quelques années, dispose d'un garde comme en témoigne un article de la revue de l'an dernier. L'Esterel, paradis du cyclo en période hivernale, voit fleurir des panneaux dissuasifs, sanctionnant de 900 francs les distraits et les analphabètes.

A noter qu'en Suisse, dans le canton des Grisons, on relève des tonnes d'interdictions dans le parc naturel, mais aucune ne concerne les vélos. En Italie, tout est permis à l'exception de la "Strada delle Gallerie" dans le massif du Pasubio au nord de Vicenza, remarquable par ailleurs, car il s'agit d'une route stratégique taillée en 1917 dans une falaise. Avis aux cyclotouristes juniors : il leur faudra s'expatrier. En France, il n'y a pas de place pour eux.

Il aura suffi que certains vététistes découvrent que les sentiers, pour la plupart faciles, de la Vanoise, pouvaient leur appartenir, pour que l'image du cyclomuletier soit à jamais ternie.
Quelques règles d'élémentaire courtoisie auraient pu permettre une coexistence pacifique entre randonneurs pédestres et cyclomuletiers.

Partager le sentier en cas de croisement sur chemin étroit. Ne pas couper dans les pelouses alpines fragiles. Ne pas laisser de traces de son passage en descente ravinée.En un mot, rester humble à l'image de l'humain, minuscule au sein du monde montagnard.

Confondre les sentiers de randonnée avec les pistes de descente tracées au bulldozer a conduit à une interdiction sans nuances. Tout engin muni de roues, à pneus crantés ou pas, porteur, poussé ou porté, voire hissé, sera banni. Quelle aubaine pour les gardes chargés de l'application : une bicyclette est plus facilement identifiable qu'un chien ou un fusil. Haro donc sur les cyclos qui abusent de ce merveilleux domaine naturel, où les kilomètres de sentier cyclable doit être mille fois moins coûteux que nos rares kilomètres de pistes cyclables.

Il fut un temps où on se réjouissait de pousser les portes d'un parc naturel français. Les cyclos amoureux de la montagne se résoudront-ils à s'expatrier ?

Michel VERHAEGHE N°204

de VENCE (Alpes Maritimes)


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