C'est en l'an 98, dans la contrée éloignée du Commingeois libre que notre troupe de pèlerins se retrouve à l'appel du grand prêtre des Pyrénées Dom Felipe De Las Cavas, pour commémorer le cinquantenaire du grand pèlerinage de notre fédération : la semaine fédérale de 1948 à Superbagnères. En ce lundi de Pentecôte, notre troupe de pèlerins est composée de Philippe de Bourgogne, élevé depuis peu au rang de grand maître de la confrérie de Labastide à la place du vénérable Daniel de Nohic appelé à de plus hautes charges. Ce dernier est là, accompagné de dame Josette chargée de lui remonter le moral dans les passages difficiles. Francis, le conservateur des saintes IGN est toujours flanqué de sa servante Chantal intronisée depuis peu (rappelez-vous le n° 26 1998 - Initiation). Je suis accompagné de ma fidèle Marie-Jo. Nous avons le grand bonheur d'accompagner à nos côtés, le grand Henri d'Aveyron, maître de la très importante congrégation des adorateurs du très seyant Prie-Dieu de 650, il est aussi grand maître de Jégo. J'allais oublier Daniel, le tonsuré de Cordes toujours prêt pour une nouvelle expédition bucolique. Notre journée débute par le long chemin qui mène au fameux col de Mente où l'ibère Ocana a failli canner dans la grand-messe de nos frères adorateurs des mêmes plaisirs, mais qui se sont fourvoyés dans une autre religion. Arrivés au sommet, nous sommes accueillis par les cardinaux de l'ordre pyrénéen : Chantal, la pieuse et son chevalier, Alain de Muret qui ont bien fait les choses, car le temps est des plus vif et une bonne rasade de vin de messe nous remet de nos émotions. Je cite aussi Marie-Noëlle de la congrégation des durs de durs à laquelle nous appartenons également. Elle nous offre elle aussi, le pain, le vin et l'amitié. Ensuite, notre pèlerinage se dirige vers la forêt domaniale de Melles, où notre espoir, est de rencontrer l'ours. Nous passons le petit col de Lagues pour nous diriger vers les cols d'Artigascou et d'Artigaux, grand souvenir, puisque ici se situe le millenium de ma quête de saintes images. Il fait maintenant un temps superbe et le point de vue sur la vallée de la Garonne est sublime. Certains pèlerins se plaignent du mauvais état du chemin pour les pneus étroits de leur Prie-Dieu ; mais, qui ne doit pas souffrir pour obtenir le nirvana ? |
La vallée jusqu'à Bossost n'est pas une partie de plaisir, et nous attaquons le Portillon de Burbe sous une chaleur des plus arrogante. C'est dans cette ascension que nous décidons de dévier du parcours du commun des mortels pour bifurquer vers le col muletier de Barèges. Cinq cent mètres avant le Portillon, nous bifurquons à gauche, et voilà, mystiques de la caillasse comme le dit Pierre de Comminges, que nous croisons, le croiriez-vous ; Alain de Muret et sa muse : en... voiture ! ! ! Ah ! mon frère, pour cette faute grave, vous me ferez 5 muletiers et 3 deux mille. Le chemin du col serpente en lacets dans une agréable forêt avant de déboucher sur une étendue de verdure dans laquelle paissent quelques moutons. Henri le Pieux nous précède tous au sommet pour nous mitrailler de son conservateur d'images et nous restons tous en admiration devant tant de beauté. Le pic d'Aubas se dresse devant nous ainsi que le pic d'Arrès et de Campsaure, recouverts de neige. L'Espagne n'est pas loin et en consultant notre IGN, nous constatons que l'Hospice de France n'est pas très éloigné. Nous décidons donc de ne pas faire demi-tour, prenons plutôt nos Prie-Dieu sur l'épaule et, à travers un petit sentier, rejoignons le dit hospice. Nous retrouverons ensuite la route de Superbagnères à Luchon et arriverons à la permanence de Luchon vers 19 heures, tous très heureux de cette escapade hors des sentiers battus. Le samedi, nous avions franchi dans un brouillard épais et bucolique le Port de Balès et le dimanche, le col des Ares et ses frères de Buret et de Bech. Encore une magnifique organisation qui nous a permis de nous sacrifier à notre passion : Le Cyclotourisme. Bernard AUSSILLOU N°1834 de CASTRES (Tarn) |