La Drôme est une région merveilleuse pour un "cent-coliste" : une centaine de cols routiers et plus de 450 cols muletiers. Il va de soi que les cols routiers sont déjà dans ma poche et que bien souvent, je retourne en visiter quelques uns qui m'ont séduit. En particulier, ces fameux 12 cols, situés sur un circuit que j'ai imaginé et tracé en 1997. 120 kms, dénivelée de 2500m environ, un circuit "en huit" dans un décor de rêve. Départ de Bourdeaux, village agréable de 562 habitants. Je laisse la voiture sous les platanes d'une petite place (je la retrouverai à l'ombre ce soir), et en route pour cette merveilleuse journée qui s'annonce chaude et ensoleillée. Le départ doit être prudent, car, l'on attaque tout de suite le Col de Boutières (26-0654). Il n'est pas très haut mais l'organisme, pris à froid, doit s'adapter. Ensuite, en faux plat : le Col de Ventebrun (26-0638) et le Col du Pertuis (26-0626). L'air est encore frais et il faut enfiler le coupe-vent pour plonger sur Dieulefit, gros bourg de 2900 habitants, berceau de la poterie d'art dans la Drôme. Ensuite, par la D538, direction le Col du Serre (26-0489). Simple formalité car maintenant, après avoir passé le hameau de la Paillette (480m), débute le Col de Valouse (26-0735). Il se grimpe sans à-coups, tranquillement. Il faut maîtriser la machine, car la route reste longue. Descente sur le carrefour de la route des "Trente Pas" (469m). Là, bifurcation à gauche pour attaquer le Col la Sausse (26-0791). Très jolies gorges du défilé des "Trente Pas" mais difficiles à négocier car le vent souffle de face. Au charmant village de l'Estellon, je me ravitaille à la fontaine tout en discutant avec un sympathique habitant. Dans le final du col, je suis doublé par deux cyclistes équipés très légers. Non impressionné par le déplacement d'air provoqué par leur passage, je termine ce 7 ème col sans problème. Arrêt contemplatif, la vue est superbe sur la montagne d'Angèle et la montagne de Miélandre. Descente sur le petit village de Bouvières (630m) où m'attend une fontaine très fraîche. Il faut penser à se restaurer, car la suite du programme est ardue. Direction le Col Lescou (26-0829) par la D335 ; le soleil commence à chauffer et le léger mistral est le bienvenu. Pas d'arrêt au col car maintenant il faut atteindre le Col de Pré Guittard (26-0914). Ce col n'est pas particulièrement difficile mais long et lancinant. Au sommet, quelle vue superbe et quelle récompense après l'effort ! |
Descente par les gorges de l'Arnayon sur le village de la Motte-Chalancon (530m) où je m'arrête pour me restaurer. Le soleil est au zénith et après un arrêt réparateur de 30 minutes, je repars pour l'ascension du Col des Roustans (26-1030) situé 13 km plus loin. Avant, il faut grimper au village de Chalancon ; il n'y a pas d'ombre et la pente est raide. Ce village, que l'on observe de très loin, se rapproche lentement et enfin me voici dans ce hameau si pittoresque mais malheureusement avec beaucoup de maisons fermées. La désertification fait des ravages, même ici. Dommage, car la vue est somptueuse sur la vallée. De nouveau en selle pour le final pénible de ce col. Heureusement le mistral me rafraîchit et le sommet est atteint sans encombre. Arrêt de cinq minutes pour déguster quelques reconstituants et descente sur St-Nazaire-le-Désert par le Col de Muse (26-0832)*. En pleine chaleur, vent de dos, malgré quelques zones d'ombre, ce col me fait mal aux jambes. Repos de 10 minutes au sommet et légère descente sur le col Lescou, déjà emprunté ce matin. Et puis, descente sur Bouvières où je me précipite à la fontaine pour me rafraîchir. Enfin, retour sur Bourdeaux par le petit village de Crupies. Vélo sur la voiture, je change de tenue et retour sur Valence mais avant, je m'installe à la terrasse ombragée d'un bar et, devant une boisson fraîche, je fais le bilan de cette merveilleuse journée : que des petites routes peu encombrées, peut-être 20 voitures pendant la randonnée. Des paysages changeants et merveilleux et puis ces senteurs permanentes de tilleul, de lavande et autres. De jolis cols qui n'ont pas le prestige "alpin" mais qui, à la fin de la journée, pèsent sur les muscles. Le retour est un peu triste, mais déjà se préparent dans ma tête d'autres randonnées avec évidemment, beaucoup de cols. * NB de R. POTY : oubli : col de GUILLENS (26-802a) et col du PORTAIL (26-805) Michel MARCELOT, N°4710 de PONT DE L'ISERE (Drôme) |