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Quelques lieux géographiques remarquables

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Voilà quelques années, alors que j'étais dans le Berry, je repérai un site cerclé d'une haie avec quelques bancs de pierre, et au centre, un monument : le lieu idéal pour reposer mes reins fatigués, manger un bout, faire le point sur la carte. J'appris, en lisant la plaque commémorative, que je me trouvais au centre de la France, ici, à Saulzais-le-Potier ainsi qu'il résulte des savants calculs de l'abbé Moreux.

Le soir, je logeai à Vesdun, et l'adjoint au maire, chez qui j 'allai quérir les clés du gîte communal, me signala fièrement que je passerais la nuit au point central de la République ainsi qu'en témoigne un monument, sensiblement plus récent que celui de Saulzais. Et le lendemain à Lacelle, faisant part à mes hôtes de ma perplexité, ceux-ci affirmèrent que Saint-Amand-Montrond était bel et bien, et sans discussions, le nombril de l'hexagone. Les manuels scolaires sont formels. Je ne suis pas sans savoir qu'en topographie, lorsque les données sont multiples, il existe un triangle d'erreur, à l'intérieur duquel se trouve le point recherché. Ceci explique cela et la question fut réglée.
Quelques années plus tard, j'atteignis le cœur des monts de la Madeleine et traversai le village de Saint-Clément qui était reconnu, à cette époque, comme étant le centre de l'Europe, celle des Douze. C'était à titre précaire : I'Europe allait compter quinze membres et l'I.G.N. se remettait à l'ouvrage : le centre de l'Europe nouvellement élargie se situe bien plus au nord, en Belgique, précisément à Oignies, petit village frontalier voisin de Fumay. Il se trouve à mi-pente d'une des côtes les plus représentatives de la région, dénommée le Trou du Diable, et dont le pied se trouve en France, en bord de Meuse (ces horizons me sont familiers).

Et pour terminer, l'an passé, retour des Alpes, entre le Léman et le Jura, je me retrouvai au centre du Monde, pas moins, à Pompaplés. Je doute un peu que cette appellation ait reçu l'estampille du Service Topographique Fédéral. Il s'agit plus probablement d'une certitude toute intuitive des habitants du patelin ou plus sûrement d'un joyeux canular. Poursuivant ma route, j'en étais encore tout amusé lorsque je franchis, non loin de la Brévine, la frontière helvético-française. Et je découvris avec jubilation que le lieu-dit se nommait "le Nid du Fol". Sans commentaire.

Philippe TAMIGNAUX N°473

de COUVIN (Belgique)


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