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Eclipse totale !

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J'ai passé la semaine de l'éclipse de 1999 dans la région de Bitche (Moselle). Si les conditions d'observation du phénomène se sont révélées déplorables, je n'ai tout de même pas fait pour rien, le déplacement depuis Nice, ayant pris soin d'emporter mon vélo. Et c'est le lendemain de l'éclipse que j'ai pu me rendre compte de ce qu'est une nuit noire, sans lune, sous les arbres des Vosges : éclipse encore plus totale !

Comme je n'avais pu me libérer plus tôt de quelques obligations familiales, il était bien 15h passées lorsque je me suis mis en route pour un circuit au départ d'Obersteinbach.

J'ai donc commencé par une boucle au départ du col de Goetzenberg, suivie par une autre au départ du col du Litschhof, agrémentée du col Honenbourg (67-0473). Je dois préciser qu'ayant oublié le topo à la maison, je ne l'ai donc consulté qu'après coup.
J'ai pris mon temps pour apprécier la vue à 360° depuis le château du Honenbourg, puis le Fleckenstein, malheureusement fermé à cette heure-là : 19h passées. J'ai pourtant décidé qu'il serait plus " rentable " pour le retour, au lieu de faire 8 km de vallée plate, de passer par le col du Hohwardt, puis de continuer par les cols de Wineckertal et Langthal. Je suis donc monté sans problème au Hohwardt, (bravant l'interdiction de la piste aux cyclistes, comme il est d'ailleurs mentionné au topo guide, côté nord-est et j'ajouterai pour ma part que c'est finalement toute cette partie de la forêt qui est interdite) non sans faire un aller et retour au Saupass (67-0439) et au Kuhlaegersattel (67-0389b). D'où l'intérêt de passer à la nuit tombante, heure où les honnêtes gens sont rentrés chez eux.

Du Hohwardt, je rejoignis directement et sans problème, même à la nuit presque tombée, le col de Niedersteinbach (67-0350), laissant Guensthal et Entre Deux Windstein, pour une autre ballade. J'ai bien vu la pancarte du col à la lumière frontale, et je comptais, de là, rejoindre le col du Wineckertal (67-0358) tout proche. Mais, maintenant, je ne comprenais plus rien à la topographie ; la carte au 1/50000 ème indiquait bien pistes et sentiers en toute direction, ce que confirmait le terrain. Une boussole m'aurait été bien plus utile dans ce relief tourmenté et un peu trop compliqué pour moi. La nuit tombée, il devenait même difficile d'apprécier le restant de lueur indiquant l'ouest, et, pour comble de malheur, c'est le moment opportun qu'ont choisi mes piles pour s'épuiser dangereusement. Je me suis donc retrouvé à faire ce qu'il ne m'était encore jamais arrivé de faire : marcher dans le noir total (même les yeux grands ouverts) en allumant ma lampe frontale quelques secondes pour vérifier si j'étais toujours sur la bonne piste.
Ce fut une expérience fort intéressante ! J'aurais même bien dormi sur place s'il n'y avait pas eu ma sœur au gîte en train de se faire un sang d'encre comme je pouvais me l'imaginer. Peut-être que mon copain Marc Sourimant, cent-coliste aussi et présent au gîte, lui expliquerait que ce ne serait pas la première fois que je rentrerais à la nuit noire.

J'ai donc dû passer plus d'une heure à errer, tester les pistes, puis à rebrousser chemin sans pouvoir me décider sur une direction à prendre. J'ai béni le club vosgien d'avoir prévu des balises fluorescentes, grâce auxquelles j'ai pu retrouver le GR 53. J'ai encore mis beaucoup de temps à déterminer à quel niveau je me trouvais sur ce GR avant de décider du sens pour l'emprunter. Finalement il m'a conduit à Obersteinbach, et je dois à la providence de ne pas m'être perdu à nouveau quand il lui a pris la fantaisie de quitter la piste principale pour un sentier qui s'est terminé en cul de sac. J'ai alors rebroussé chemin et avec les derniers flux de ma lampe qu'il me restait, j'ai tout juste pu apercevoir les balises indiquant le changement de direction du GR. L'aventure s'est soldée par un retour à plus de 23 heures au gîte où je me suis bien fait enguirlander.

Aujourd'hui, étudiant la carte à tête reposée, je suis sûr de n'être jamais passé au Wineckertal, tout simplement parce que j'ai pris d'emblée, à partir de ce dernier, une piste N-W en légère montée au lieu d'une piste W-S-W en légère descente. Comme ma piste menait aussi à un col géographique, je me suis cru au Wineckertal sans y être, et à partir de là, il est très difficile de se remettre sur le bon chemin. Et pour finir, j'ai "loupé" quatre cols ! Et je devrais donc y retourner.

Moralité : le muletier la nuit, vaut mieux éviter, surtout par une nuit sans lune et dans la forêt vosgienne !

Jean-Michel CLAUSSE N°1364

de VILLENEUVE-LOUBET (Alpes Maritimes)


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