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LA JOURNEE DES CONFRERIES AU COL DE BALES

Revue N° 04 Page 13


Après quelques jours de Semaine Fédérale où nous avions pu nous mettre dans l'ambiance des pentes Pyrénéennes, le 7 août arriva et vers 8 h ce matin la, une cohorte multicolore de cyclistes partit a l'assaut de l’os de la semaine.

Tout alla pour le mieux jusqu'aux Granges de CROUHENS. La remontée de la Vallée de l'Ourse fut un enchantement. C'est à partir des Granges que les difficultés commencèrent. La route forestière qui va nous conduire au Col est méchamment redressée, du bon 10%, et le revêtement de pierres avec quelques bosses de goudron sur les premiers kilomètres n'arrange pas les choses. Mais informé depuis belle lurette tant par les revues que par les annonces des Organisateurs de la S.F. chacun, tout au moins je le pense, avait choisi soigneusement ses développements. C'est ainsi que l’on vit un long serpent de cyclistes escaladant, oh pas vite, mais inexorablement le flanc de la montagne. Le paysage est superbe, la forêt de BAROUSSE filtre avec bonheur les ardeurs de l'Astre de lumière. Lacet après lacet, le cycliste se hisse à la hauteur de ses ambitions.

Puis voilà que tout à coup, l'imprévu, ce grain de sable qui enraye les mécaniques les mieux huilées, est là devant nous, scandalisés de gros engins sont au milieu de la route, de notre route, déversant leur cargaison de pierres, l'étalant, l'écrasant, un nuage de poussière obscurcit le ciel pourtant si pur l'instant d'avant. Obligation nous est faite de mettre pied à terre, de façon à nous glisser dans le peu d'espace que nous laissent ces monstres. Nous passons, poussant, tirant nos montures, sous l'oeil narquois des bâtisseurs de route. Faudra-t-il à notre grande honte, nous les cols durs, nous les cent-cols, nous les cyclos crapahuter dans la poussière, les longs kilomètres qu'il reste à faire ? Allons-nous devenir piétaille dans la pierraille. Que non, il reste sur le bas. côté un ruban de terre, large de quelques décimètres et c'est là, au bord de l'abîme, qu'enfourchant nos montures nous allons conquérir le géant. Tournant petit, butant quelquefois, se reprenant dans un virage, nous émergeons dans les pâturages et bientôt sur la plateforme du col sous l'oeil médusé de centaines de bovidés.
Chacun alors retrouve le repos mérité. Le panorama est superbe. C'est notre récompense de l'effort. La soif, la faim sont apaisées grâce au fourgon ravitaillement, hélas les derniers n'auront pas cette chance. Les premiers s'installent en spectateurs et assistent à l'arrivée de leurs confrères moins rapides. La plateforme ainsi est bientôt remplie. Les responsables des deux confréries vont pouvoir officier, remettre diplômes et médailles. Le livre d'or se couvre des pensées qu'inspire l'instant présent. Nous sommes sur le toit des Pyrénées, presque à toucher le ciel, le paradis des cyclistes en quelque sorte ! Le soleil darde ses rayons et comme la neige qui fond sur les sommets et coule dans la vallée, le grand rassemblement, la grande tache cyclo se rapetisse, les cyclistes s'écoulent dans la vallée de Luchon vers Gourdan-Polignan où ils vont de nouveau se fixer, sur un replat, prêts a recommencer.

Jean BASTIEN

MOUGINS (06)


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