Je suis un petit col caché dans la forêt.
Sur ma route, en hiver, peu de monde y circule,
A part quelques marcheurs, quand le soleil paraît,
Mais j'ai beaucoup d'amis pendant la canicule.
Je suis un col couvert de rocs et de névés.
Celui qui me contemple est souvent un puriste
Qui revient tous les ans vers les sites rêvés:
Alors! Je mets des fleurs pour mon cyclotouriste.
Je suis un col ardu, protégé par les monts,
" Et pour me conquérir, il faut que l'on déraille.
Je me venge de ceux qui sont fous ou démons, .
Car Je veux que 1'on m aime, et non pas qu on me raille.
Je suis un col sensible aux pas des muletiers. ...;
Les bruits qu'on y perçoit sont ceux de la nature;
Le lièvre et la brebis fréquentent mes sentiers,
Ainsi que le cycliste en quête d'aventure.
Je suis un col champêtre au-dessus d'un vallon.
Au bord de mon chemin, Il est un vieux village
Où tinte, quelquefois, un joyeux carillon
Quand le curé baptise, ou scelle un mariage.
Je suis un col aimé pour ses parfums subtils ;
De lavande et de thym, sous le ciel de Provence.
- Tous ces cols, direz-vous, vraiment, existent-ils ?
Vous les découvrirez en parcourant la France.
Envoi : Aux amis des cent cols
Sur chacun de ces cols, il faut mettre l'accent
Car ils sont tous inscrits à notre confrérie.
Si, pour en être membre, il faut en compter cent,
C'est à ce moment-là qu'on connaît l'euphorie.
Mars 1979
Jean LONGEFAY
(poéte Lamartinien)