C'est ainsi que m'appelle certaines collègues (les certains ne m'appellent pas ainsi ... jalousie !) depuis qu'elles connaissent mon goût pour les sommets. Il faut reconnaître qu'indépendamment du fait que ma modestie en souffre un peu, cette appellation non contrôlée est certes préférable aux “rois de la pédale” habituels et autres. Mais comment en suis-je arrivé là ? Après avoir abandonné le vélo ... à 14 ans, subi une grosse opération à 25 qui faillit me laisser invalide, je n'avais pratiqué d'autre sport que la course automobile dont la course de côte ... déjà. A 35 ans, je tâtais modestement du ski, puis ayant soif d'espace, plus sérieusement du ski de fond. J'avais mis le mollet dans l'engrenage. En effet, sur certaines pistes de fond autour de Grenoble, on peut voir des fondeurs bizarrement habillés de maillots ou de casquettes qui n'ont rien de nordiques. Ces diables de cyclotouristes grenoblois marchaient fort en ski de fond. “Tu devrais faire du vélo avec nous” me dirent-ils ... J'aurais du me méfier! C'est de cette façon que j'achetais le petit vélo que j'avais toujours eu sans doute dans la tête. |
Débuts difficiles et banals, puis un jour je tombais par hasard dans la revue du C.T.G. sur le règlement des “100 Cols”. Déjà las des mêmes sempiternelles balades ce fut l'étincelle... et le commencement d'un long martyre. Premières montées bien sûr difficiles, quelques “calages” spectaculaires, mais puisque dans tout cycliste qui se respecte il y a un “maso”, je continuais. Alors vint l'envolée (avec il est vrai un vélo mieux adapté, l'entraînement et la santé revenant), les cols passés sans (trop de) problèmes ... (hum hum me souffle une voix, te souviens-tu du Granier par Chapareillan et du Glandon par La Chambre) les noms prestigieux, Lautaret, Galibier Izoard ". Le centième col en fin gravi malgré le lourd handicap d'une demi-bouteille de champagne. En 1979, à 40 ans, j'ai savouré ma victoire, que quelques cols avec condescendance, un petit “2000” en fin de saison, pour voir ! Veni, vidi, vici, j'ai toujours le virus, en 1980 je vais donc voler vers les 200 cols; ainsi je pourrais garder mon appellation de Maître des cols ... d'autant plus que les dites collègues, confiantes en mes talents péda...gogiques vont venir avec moi. Jean-Pierre SALES SASSENAGE (38) |