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Histoires vécues

Revue N° 08 Page 55

I

Au cours de PARIS NICE audax nous nous étions arrêtés à Salon de Provence au soir de la deuxième étape. Le lendemain matin au lever du jour on se remettait en selle pour la troisième et dernière journée. Certains postérieurs avaient souffert, c'est ainsi qu'avant le départ, nous avons pu voir notre camarade Max S…d'un club parisien s'isoler derrière un platane
et s'appliquer consciencieusement le reste du contenu d'un tube sur les fesses. On s'inquiétait durant la matinée de son état de santé. Ça allait mieux selon lui. Ce ne fut qu'après le repas pris à Draguignan qu'il se rendit compte que son tube de dentifrice était vide ! !

II

C'était fin juin 1967, j'habitais encore Paris, Jacques était venu dormir chez moi pour prendre le départ de La Flèche PARIS STRASBOURG. Sitôt sorti de Paris on se rendait compte qu'un fort vent d'ouest allait nous faciliter la tâche. C'est ainsi qu'on prenait notre repas de midi à Arcis sur Aube à 170 kms, l'après midi : même temps, on faisait encore 120 kms ce qui nous faisait coucher à Liffol Le Grand. En arrivant on avisait un hôtel, y entrait et demandait pour faire étape. Accordé ! la patronne nous présentait la fiche d'hôtel. Au moment d'écrire “venant de” d'un commun accord avec Jacques nous marquons “PARIS” “allant à” nous inscrivons “STRASBOURG”. Elle reprend la fiche, la lit et nous dit :“Vous pouvez entrer votre voiture dans la cour”. On la détrompe en lui disant que nous n'avons que deux vélos. Stupéfaction ... et va nous ouvrir la porte de la cour. A la vue de nos vélos elle dit “Ah oui mais c'est des vélos de courses”. J'en ai conclu avec Jacques que faire 290 kms avec un “vélo de course” c'était facile.
III

Je terminais le Tour de France et rentrais du Havre sur Paris. Arrivé à Rouen je cherchais un lieu de contrôle et le long des quais avisais un commissariat de police. J'y entrais et mon carnet de route à la main je demandais au planton
“Pourriez vous viser mon carnet ...
Je n'eus pas le temps de finir pour m'entendre dire : “Ces carnets là : commissariat central”.
Je ressortais du commissariat sans trop comprendre la réponse de l'agent. Pourquoi “ces carnets là” ?
Un peu plus loin je trouvais une pâtisserie. J'y entrais, demandais un gâteau quelconque et par la même occasion présentais mon carnet de route à la patronne et lui expliquais ce que je voulais.
Ce ne fut que longtemps après que j'ai su que les interdits de séjour ont un carnet à faire viser régulièrement au commissariat.

IV

Au début de Juillet 1960 un 600 audax était organisé à Paris et de son résultat dépendait notre inscription pour le PARIS ROME olympique. Tout alla bien jusqu'à deux heures du matin moment où la pluie se mit à tomber et ceci jusqu'au repas de midi. 10 heures de pluie entre 300 et 500ème kilomètre ! ! Après le repas de midi la pluie cessa et la fin du brevet se passa bien. Avec mon ami Jean nous avons mis le cap sur la gare du Nord, lui pour remonter à Saint Quentin et moi à Laon. C'est alors que l'employé du guichet “Expédition des Bagages” nous dit
“Ah on a fait un petit tour en vélo et maintenant qu'on est bien trempé on rentre chez papa maman par le train”. Nous nous sommes regardés, Jean et moi, et n'avons rien répondu.

Jacques BODIGUEL

REIMS (51)


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