Un col mais qu'est ce que c'est ? Selon le dictionnaire c'est un défilé créé par l'abaissement de la ligne de faîte entre deux montagnes. Définition très large et parfois quelque peu hasardeuse. Je suis donc allé chercher dans un dictionnaire géographique et le résultat en fut bien meilleur. Pour eux, c'est la partie déprimée d'une crête mettant en communication deux vallées ou deux ravins. La définition me parût honnête mais ne me renseignait pas sur le type de col. Et me voilà parti dans le recensement du genre de col que j'ai pu rencontrer dans ma carrière. Le cas le plus courant est le col de ligne de crête (ce qui est totalement stupide puisque tous les cols se trouvent sur une crête). Ce cas regroupe tout col dont la classification paraît difficile dans les catégories suivantes : c'est le cas du Galibier. Le col de flanc qui se situe entre une crête et un petit sommet esseulé sur le côté. Là encore dans cette catégorie, on peut faire des divisions subtiles les cols entre une crête de granit et un petit sommet de roches type calcaire, comme le col du Barioz, et les cols entre un grand escarpement calcaire et un petit sommet également calcaire comme le col de l'Arzelier, le col des Marcieux et bien d'autres. En fait, entre les pré Alpes et les Alpes à proprement parler, il y a une grande différence dans les cols. Les pré Alpes étant faites en roches sédimentaires et les Alpes en roches compactes. Commençons donc par regarder les pré Alpes, c'est à dire, la Chartreuse, le Vercors, le Diois, les Bauges, les Bornes, etc... Un cas courant est le col de fond de Synclinal (par exemple le col du Rousset dans le Vercors). Ils sont au bout d'une longue vallée arrondie et se terminent par une chute brutale dans la vallée. Le col de Combes, lui, se trouve parfaitement reconnu dans le col de la Bataille dans le Vercors ou le col de Cherel (Bauges). C'est en fait la séparation entre deux vallées coincées entre deux escarpements. Toujours dans les pré Alpes, il y a des brèches de crête qui sont des entailles laissant un passage dans une longue falaise, ce qui explique que peu de routes y passent. Le seul cas routier que j'ai trouvé, c'est le col du Noyer dans le Dévoluy, par contre ce sont de fameux muletiers : passage de l'Aup du seuil (Chartreuse), Pas de la clé (Vercors), Passage du Croc (Bauges)... Tirés par les cheveux ; ce sont les cols de Dolines, spécialité des grands plateaux comme le Vercors. On les situe entre une vallée quelconque et un trou d'où l'eau ne peut s'échapper que par les grottes du fond, ou même entre deux de ces dépressions. Ne riez pas car ils sont quand même célèbres. C'est le cas du col de la Machine entre Combe Laval et un minuscule petit trou de 50 mètres de diamètre, c'est le cas du Col de Lachau entre la dépression fermée de Vassieux et un petit trou, le cas du col de Carri entre une dépression de quelques kilomètres carrés et la dépression de la forêt de Lente. A bien regarder, c'est la spécialité du sud du Vercors. |
Passons maintenant aux Alpes granitiques. Les cols se trouvent souvent au dessus d'une faille importante qui a séparé deux parties de montagne et où s'est installé le col. Les plus marqués sont ceux qui sont coincés entre deux chaînes de montagne ou arêtes et qui délimitent deux vallées en longueur. Ce sont les cols de jointure d'arêtes, comme le Lautaret entre le massif Galibier aiguilles d'Arves et la chaîne des Ecrins. Comme le col de la Madeleine : entre la chaîne du Grand Lauzier et la chaîne du Cheval Noir ; ou encore comme le Glandon : entre Belledonne et les Grandes Rousses. Bien sûr, un cas largement représenté est celui des cols des lignes de crête : le Galibier, la Croix de Fer sur la ligne des Grandes Rousses, l'Izoard sur la ligne de crête de Rochebrune. Ceux la n'ont que peu d'intérêt car bien classiques par leur forme. Par contre, il n'en va pas de même pour les brèches d'arêtes qui sont des entailles dans des arêtes très découpées comme la brèche de la Meije. Les conditions physiques les rendent généralement impropres à la consommation courante du cent cols moyens et même des autres. La situation des cols d'entre deux cirques n'en est pas moins enviable. Ils se présentent souvent sous la forme tranchante d'une lame avec de chaque côté le vide et au fond un cirque glaciaire. Pourtant un au moins a déjà été franchi ; le col de la Tempe dans les Ecrins. Sur les glaciers, on pourrait encore en différencier. Mais on s'égarerait du sujet, bien que comme pour la catégorie précédente plus d'un ne soit plus vierge et a, un jour, vu passer des bicyclettes perchées sur une épaule. Laissons donc les cols de Calottes, les cols de Langues et les autres. On pourrait ainsi remplir des pages de types de cols ou s'amuser à classer tous les cols de France, mais cela ne servirait à rien. Retournons donc cycler sans réfléchir car un col quel qu'il soit, il monte et ça en fait toujours un de plus pour la liste, c'est tout ! Christophe GUITTON St NAZAIRE les EYMES (38) |