La montagne a toujours attiré le muscle humain. Diverses raisons favorisent cet engouement pour les " difficultés " alors que, paradoxalement, tout concours à notre époque à nous faciliter la tâche en gommant l'effort physique. Notre siècle étant dominé par le stress, la recherche d'un sécurisant efficace est une démarche permanente. Le tabac sécurise, l'alcool sécurise, le grignotage sécurise et pour nous, passionnés de cyclisme, l'ascension d'un col est un puissant sécurisant. Quoi de plus réconfortant, en effet, voire de plus grisant, que de sentir son corps répondre à la commande cérébrale pour gravir les plus fortes pentes et surtout quelle joie intérieure nous envahit en franchissant un plus de 2000, ou un col inédit, ou un col célèbre. Moi-même, depuis quelques années, à l'approche des vacances d'été, en parcourant la carte des Alpes ou des principaux massifs montagneux français (pour le moment), je rêve aux futurs cols que je vais pouvoir affronter et non encore épinglés à mon tableau de chasse. Tout à la fois, les drames et les exploits des géants de la route s'expriment le plus souvent en montagne. Cela peut être aussi bien dans une descente, comme l'accident du Stéphanois Roger Rivière, en passe de remporter son premier tour de France, et qui chuta dans la descente du col de Perjuret, terminant sa carrière dans ce col cévenol ; ou alors dans une ascension comme le cavalier seul de Luis Ocana en 1971 qui rallia Orcières-Merlette avec plus de 8 minutes sur le grand Merckx. Quoi de plus naturel à l'âge adulte que d'aller " rencontrer " par cols interposés ceux que nous avons admirés durant notre enfance. De nombreux cyclos, quant à eux, préfèrent " rencontrer " la nature, sécurisant de premier choix, avec ses changements caractéristiques de flore, de faune et de terrain. Toutes ces raisons font que les cyclistes montagnards sont nombreux et dévorent tout ce qui concerne leur passion. Le dernier ouvrage en date, l'Atlas des Cols des Alpes, doit pouvoir calmer leur faim. |
Fait par un cyclotouriste qui sait ce que représente une " hausse de 10% ", cet ouvrage passe en revue les 67 principaux cols des Alpes,de Genève à Nice. Toutes les réponses que cherche un amoureux du petit plateau et de la grande couronne s'y trouvent. Profil de chaque versant, pourcentage moyen, temps approximatif de la montée pour un cycliste entraîné, braquets les plus adaptés pour ne pas faire rougir la roue libre, etc... Grâce à ces graphiques, il est possible de répondre à la question maintes fois posée : " Quels sont les cols les plus durs ? ". En principe, il suffit de calculer la pente moyenne pour apprécier la difficulté d'un obstacle. On s'aperçoit alors que des cols réputés comme l'Izoard et le Ventoux ne présentent qu'un 7.5% alors que le Granon dépasse les 9%. Cependant de nombreuses variables vont modifier ce classement ; l'état du revêtement, le sens du vent, la température de l'air, le nombre de kilomètres et d'obstacles préalables, l'adaptation à l'altitude (certains sujets auront du mal à négocier les pentes supérieures à 1500 mètres), etc... Comme on peut le constater, il est pratiquement impossible de comparer des cols à pourcentages très voisins, par contre il est difficile de se tromper entre la Bonette (2802m) et le col de la Guardia (19m). Au total, un ouvrage que chaque " grimpeur " doit consulter préalablement à toute ascension pour que celle-ci se fasse sans surprises (ALTIGRAPHE éditions B.P.I Bouchemaine 49000 Angers). Nous rappelons les autres ouvrages déjà parus et qui complèteront, si vous ne les avez déjà, vos informations : Les cols durs de Jacques Augendre ou 30 cols français examinés à la loupe. La bible du montagnard sur 2 roues, Ed. LE CYCLE. Les Pyrénées à vélo de Pierre Roques, Ed. CEPADUES. Les braquets de C. Genzling, Ed. LE CYCLE et bien sûr la liste des cols de France de Monique et Robert CHAUVOT. Docteur J.P. de MONDENARD CHENNEVIERES/Marne (94) |