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UN CYCLO SOUS MARINIER

Revue N° 11 Page 45

Un dimanche matin de février 1973, quatre cyclos se retrouvent au lieu habituel pour une balade. Ces cyclos ont pour nom Meschi, Gourdon, Gozzoli et Mollo (n'appartenant pas au club). L'itinéraire prévu est le suivant : Cuers, Rocharon, Forcalqueiret, Brignoles, La Celle, La Roquebrussanne, Méounes, Solliès, Toulon, La Seyne.

La pluie et le tonnerre qui se sont abattus dans la nuit sur notre région n'ont pas inspiré confiance aux cyclos de notre club.
Ils ont préféré, ce jour-là, garder le lit plutôt qu'enfourcher leur machine. Pourtant, le ciel s'étant bien dégagé, nous pouvons espérer avoir une belle matinée.

Tout se passe très bien jusqu'à Cuers, Puis, en montant Rocharon, de gros nuages font leur apparition. " Bof !...il ne va pas pleuvoir ! ". se dit-on. Nous continuons notre grimpée.

Les kilomètres défilent, Rocharon, Forcalqueiret, entrée de Brignoles, La Celle. La pluie commence à tomber et, en quelques minutes, une pluie torrentielle dégringole. Nous avons passé la mi-parcours et nous n'avons plus le choix...il faut continuer !

La montée de Saint-Julien s'effectue à une allure assez soutenue (à fond !), mais la pluie glaciale s'abattant sur nous, nous sommes transis de froid. Arrivés à Méounes, nous décidons de nous arrêter un moment pour nous réchauffer. Le garage de Monsieur le Curé de Méounes étant ouvert, nous nous engouffrons au fond. Nous retirons péniblement nos gants d'hiver qui ont déteint sur nos mains. Gourdon, prévoyant, change de chaussettes.
Une fois que nos mains et nos pieds sont réchauffés, nous décidons de repartir. Solliès-Pont, entrée de Toulon, nous sommes presque arrivés et toujours sous la pluie, si bien qu'à l'entrée de St Jean du Var, l'eau dépasse nos moyeux de roues. A chaque coup de pédale un pied est immergé. Nous décidons d'éviter la ville en passant derrière la gare de Toulon. Se croyant plus en pédalo qu'en vélo, nous avançons.

Tout d'un coup, Mollo nous quitte ! Sa roue avant s'étant prise dans un rail traversant la route, nous le voyons disparaître ! Et, stupeur...ne plus remonter ! Ne soyez pas surpris, mais essayer plutôt d'extraire les pieds de vos cale-pieds, immergé dans votre baignoire.

Quelques secondes passent puis une casquette refait surface, et notre ami réapparaît. Nous sommes tous arrêtés, personne ne parle, mais tout le monde prend un bain de pied !

Mollo ayant repris son souffle, entreprend de récupérer sa machine. Mais où se trouve donc ce sacré vélo ? C'est à tâtons que l'opération réussit. Lorsqu'il a récupéré puis enfourché sa monture, tout le monde part de rire. De Toulon à La Seyne, c'est une véritable rigolade.

Que doivent penser les gens en nous voyant ? Quatre cyclos, sous la pluie, rigolant comme des fous ! Le téléphone de Pierrefeu doit être saturé !

Louis GOZZOLI

LA SEYNE (83)



P.S. Pierrefeu est une ville renommée du Var pour son asile de fous !


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