Début de l'année, je décide de passer mes vacances en juin et juillet à Collioure. Quoi de plus merveilleux, quand on a le temps comme moi, de s'y rendre par le chemin des écoliers ! Je rejoins donc Hendaye, avec mon ami Jean, en réalisant la diagonale Strasbourg-Hendaye, du 7 au 11 juin 1986. Après une journée de repos, je partis seul pour Hendaye-Cerbère, du 13 au 17 juin 1986. Je pars donc de Hendaye avec le numéro 86002 et un temps de référence le plus proche de celui imparti, soit 98 heures pour 100 heures. Un seul point noir à ce magnifique raid : une tendinite au genou droit, ayant subi au début de la diagonale un temps exécrable : pluie, vent de face, froid. Cachets, percutalgine chaque matin et comme exemple, cet unijambiste de Metz ayant monté les cols des Alpes ; moi, j'en avais une et demie ! Heureusement, j'ai bénéficié, tout au long de ce raid, d'un temps magnifique avec une chaleur agréable, seulement un orage au col de Peyresourde et le brouillard au col d'Aubisque. Mon vélo étant sérieusement préparé, avec notamment pneus et chaîne neufs, je n'ai subi aucun incident mécanique. Mon vélo pesait 18 kg avec sacoche à l'avant et sac sur le porte-bagages arrière. J'avais retenu à l'avance mes hôtels en me servant de la liste fournie par l'organisateur (demi-pension de 100 à 120 F). Je dois souligner que j'ai été toujours très bien accueilli, bonne chambre avec confort, nourriture copieuse, variée et bonne, donc, chaque jour bonne récupération. La journée, il me suffisait d'acheter de la nourriture en cours de route, perdant ainsi un minimum de temps. |
J'ai d'ailleurs toujours été légèrement en avance sur mes temps de référence, c'est mieux pour le moral ! Le matin jusque vers 10 ou 11 heures, je portais des jambières et un coupe-vent, coupe-vent que j'enfilais à chaque sommet de col, pour toute la descente. Je n'ai pas eu de problème de braquets. En effet, j'avais monté à l'avant un triple plateau (30x42x52) et à l'arrière une roue libre 7 vitesses (15x17x19x21x23x25x27). Ce raid pyrénéen est une merveilleuse randonnée de par la variété de ses paysages, avec ses majestueuses montagnes enneigées (le col du Tourmalet n'a été ouvert que le vendredi 13 juin, soit 2 jours avant mon passage). Si l'homme et la machine sont bien préparés, cette randonnée est relativement facile, à condition de ne pas rechercher l'exploit. Partout sur mon itinéraire, j'ai reçu, de la part des habitants, un accueil sympathique et chaleureux. Quand ils savaient ce que j'étais en train de réaliser, une phrase : " vous êtes courageux ", revenait chaque fois dans la conversation. Moi, je dis que j'ai beaucoup de chance de réaliser ce raid à bicyclette. Je dis merci aux organisateurs du C.C.B. de Pau et aux membres sympathiques de ce club, rencontrés à Bielle, pour leurs encouragements. Pour réaliser ce raid, il vaut mieux oublier sa brosse à dents que son appareil photos ! Que la France est belle et qu'il y fait bon vivre ! Jean Demougeot |