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En hommage à... Elie Bordat

Revue N° 16 Page 6a

Rien de neuf au Theodul Pass, entre Valais et Val d'Aoste. Les 4000 valaisans font bonne garde, le Cervin veille, les skieurs ont bouclé leur dernière descente, et le glacier de Theodul poursuit son bonhomme de chemin en direction de Zermatt.

Vent nul, ciel d'azur ; ce mois de septembre 1987 est béni des dieux et notre randonneur collectionneur en tire profit pour jouer à saute-montagne entre Zermatt et Cervinia. Ce passage, l'un des plus hauts, l'un des plus beaux, il faut le franchir sur la pointe des pieds tant l'approche est majestueuse entre Breithorn et Matterhorn, mais aussi le pied léger car de fragiles ponts de neige cachent de sournoises crevasses.

Domaine réservé aux alpinistes, interdit aux randonneurs cyclos, me rétorquera-t'on ! Si le diable réside au Theodul, comme le dit une légende, ce doit être lui qui m'a tenté...

Sur la liste de notre col-lectionneur, le Theodul Pass a une place bien à part, non seulement en raison de son altitude, mais aussi de sa position au 2463e rang, la même que celle d'Elie Bordat, le doyen de notre confrérie.

Elie, si je n'ai point aperçu tes traces au Theodul, si je n'ai pas croisé ta route en d'autres lieux, qu'il me soit permis de te saluer bien bas en ce haut lieu, et de faire un petit bout de chemin avec toi, comme il m'arrive de le faire quand le hasard des itinéraires me permet de rencontrer d'autres randonneurs sur mon chemin.

Les anciens ont montré la voie : ce n'est qu'il y a une dizaine d'années que j'ai découvert l'attrait des cols, puis des randonnées cyclo-pédestres, enfin des passages à plus de 3000 mètres. En suivant leurs traces, j'ai pu explorer bon nombre de massifs montagneux, des Corbières et du maquis Corse jusqu'aux cols de Carro et de Gioberney, ceux-là à vrai dire guère recommandables.

Gravir 100 cols, quelle idée simple et lumineuse. Merci à Jean Perdoux et à l'équipe en place pour avoir rassemblé les passionnés de randonnées montagnardes.

La route est longue jusqu'au sommet d'un col, et ce qui me conforte pour l'avenir, c'est que la chasse aux cols n'a pas de fin. Avec la certitude qu'il existera toujours des cols à gravir quelque part, le chasseur de cols comprend vite qu'il est en quête perpétuelle. Et dans l'impressionnant peloton des 3000 " 100 cols " qui sillonnent nos montagnes, je suis persuadé que nombreux sont ceux qui lorgnent vers leur 3000e et, pourquoi pas, vers les cols à 3000 mètres, et croiseront ma trace sur le glacier de Theodul.

Michel VERHAEGE

2525 cols dont 418 +2000


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