Page 10 Sommaire de la revue N° 18 Page 12

C'EST SUPER...LA RANDONNEE DE LA VALLEE DE L'AUDE

Revue N° 18 Page 11

Samedi 3 juin... 5 heures du Matin...

Après une nuit blanche, deux heures et demi d'autoroute m'ont conduit de Bagnols-sur-Ceze à Carcassonne, cité historique et capitale de l'Aude. Les artères de la ville sont endormies, soudain, la place du Dôme... Une véritable fourmilière multicolore... Contraste avec le ciel chargé de gros nuages noirs. Mauvais présage ; les dieux seront-ils avec nous pour cette randonnée où prés de 1500 participants sont attendus. Retrait de la carte de route dans l'immensité de la salle du Dôme et dépôt du sac qui contient mes vêtements de rechange, que je retrouverai ce soir à Font-Romeu au chalet Montana.

Il fait frais, la tenue d'hiver s'impose. Les départs s'échelonnent... rapides... Il faut bien se réchauffer. Quelques pelotons se forment le long de la vallée de l'Aude qui nous conduit à Limoux, puis à Quillan où un premier ravitaillement nous attend. Je rejoins des collègues de Vauvert et après un copieux petit déjeuner nous reprenons notre route en direction du défilé de Pierre-Lys, merveille de la nature.

Avant Axat, les groupes se séparent dans deux directions : RVA pour certains, SRVA pour nous qui attaquons la montée vers le col Camperie, première difficulté de la journée. La prudence nous force à rouler en file indienne... La route est dangereuse ! Effectivement, nous croisons les concurrents du rallye des Garrigues ( qui prend son origine dans le Gard !), faire 300 kilomètres pour nous retrouver dans le vrombissement des moteurs !... D'autant plus que notre parcours a été modifié " en dernière minute " et le col de Jau a sauté !... priorité aux quatre roues.

Après Caudies et fenouillèdes, nous montons vers le col Del-Mas et Sournia, quelle vue magnifique de ce balcon sur les P-O, à l'horizon on devine la mer méditerranée. Col de Roque-Jalère, les premières gouttes de pluie se font sentir, la descente sur la vallée du Têt nous refroidit. Heureusement, le repas de midi nous attend dans une ambiance surchauffée à Villefranche de Conflent. Peu à peu nous reprenons nos forces, car la difficulté du jour située à quelques encablures, et le froid nous guettent... le ciel est toujours chargé de gros nuages noirs, on ne distingue plus les sommets. Malgré cela, nous repartons avec la ferme intention de boucler cette journée, pensant à la chaleur qui nous attend dans les chalets de Font-Romeu

Olette, nous bifurquons à droite, dans la vallée du Gabrils. Petite séance de strip-tease, car l'ascension du col de la Llose ... longue de 24 kilomètres nous promet des moments chauds !... le petit plateau est de rigueur, nous montons calmement, par endroits le pourcentage me rappelle la montée du col des Vieilles/Luzette (chères Cévennes) et notamment avant Ayguatebia où sur six kilomètres la pente est très sévère... enfin un mini ravitaillement : boissons, confiture, la fraîcheur est telle que je repars très rapidement. Cinq ou six kilomètres et le sommet est atteint, altitude1866 mètres... Brr, il fait froid !... veste, bonnet, gants d'hiver sont enfilés prestement avec en surplus le Goretex qui protège de l'humidité. Malgré cette froidure l'ambiance est au beau fixe. La descente sur Super-Bolquere via le col de la Perche est un enfer... les mains, les pieds sont gelés... Il a neigé sur tout le massif de Cerdagne !
Arrivée au chalet Montana, après une douche, un repas dans une ambiance d'anniversaire nous réchauffe le cœur, mais rien ne vaut un bon matelas pour récupérer des efforts de la journée.

Dimanche 4 juin, 6 heures 30

Lever, toilette, petit déjeuner gargantuesque, c'est le départ de la deuxième journée. La montagne a revêtu son manteau blanc, la température avoisine le zéro degré !... Mais le ciel est bleu, l'optimisme nous pousse à pédaler ; le col du Calvaire de Font-Romeu est franchi, Font-Romeu, Odeillo et son four solaire éblouissant sous les reflets de l'astre, la frontière avec l'Espagne. Nous remontons la vallée du Carol qui nous conduit au col du Puymorens, envahi par les cyclistes !... Boissons chaudes, vivres, ... c'est l'amorce de la descente sur l'Ariège, une crevaison me retarde mais je rejoins le groupe des Gardois à Ax-les-Thermes. Juste le temps de me dévêtir sur la place publique.. . excusez du peu... de vêtements, à l'heure où les cloches de l'église sonnent l'angélus. Faisant fi de cet appel, nous allons faire nos dévotions au sommet du col de Chioula, très éprouvant sur les deux derniers kilomètres ! mais quels moments de plaisir et d'admiration avec le coup d'œil sur le sommet d'Andorra. Bronzette, car la température est montée en flèche.

Les cols d'En Ferret, de Marmare, et des Sept Frères, nous amènent à Belcaire pour le repas de midi, qui sera pris en commun sur l'herbe grasse des parterres communaux. La panse bien remplie, nous chevauchons à nouveau nos montures pour la traversés du plateau de Sault, le col de Chandelier, Puivert, Chalabre et le col de St Benoît. Dernier ravitaillement à St Benoît où l'affluence de ce millier et demi de cyclotouristes a attiré une foule de badauds ; la route n'est plus aux automobilistes, encombrée par des pelotons très difficilement contournables et qui vont s'échelonner jusqu'au Limoux via le col de l'Espinas, dernière difficulté de cette randonnée.

Nous retrouvons la vallée de Aude et enfin Carcassonne et ses bains-douches qui remettent en état les organismes, très sollicités pendant ces deux journées.

Discours, témoignages, apéritif, clôturent cette fête inoubliable, par la beauté, le contraste des contrées traversées et le dévouement des cyclos de l'ASPTT Carcassonne. Satisfaction personnelle, en plus des 14 cols nouveaux franchis et que de souvenirs.

Luce Robert

Cyclo de la Gardonnenque 30


Page 10 Sommaire de la revue N° 18 Page 12