Il est des célébrations qui s'imposent à nous, comme fut celle de la Révolution en 1989. Et ouis il en est, certes plus modestes, que l'on peut provoquer soi-même, celle d'une ascension d'un Col, quand à l'occurrence il s'agit de la 90ème. C'est ainsi que j'ai décidé de grimper le Ballon d'Alsace, le plus haut sommet du département du 90, le 09 septembre 90 pour la quatre vingt dixième fois. Soit en clair : 90ème du plus haut du 90 le 09.09.90 Une date à faire rêver un philatéliste. Que de chemins parcourus depuis la première fois où je le gravis , en juillet 1975. J' imagine que chacun de nous doit avoir son col à se coltiner non loin de chez soi pour se faire les jambes. Celui-là est un excellent terrain d'entraînement au printemps, avant d'affronter les Alpes. Ceux-là, sont ceux que l'on privilégie. Ils servent de référence. Mais le temps passe et l'on peut y mesurer nos faiblesses grandissantes. |
Les souvenirs aussi, sont grandioses. Ceux de l'échec au début, ceux de la tristesse un jour sans, lors d'une grande randonnée à travers le massif vosgien avec mon ami Gilbert, et ceux joyeux d'avoir accompli les trois ascensions la même journée. Et puis il y a le souvenir d'antan, celui qui nous rappelle l'époque héroïque du Tour de France au début du siècle ; il est présent mais discrètement mis à l'écart sur une stèle en granit rose. Ainsi, c'est une révolution, un cycle de quinze années qui gravite autour de ce Ballon. Cette modeste célébration pourrait s'apparenter à celle d'un joueur d'une équipe qui fête sa Xème sélection ou son Xème but. Cette journée sera la mienne, dans mon Col. Ceux que j'aime m'appartiennent, comme un jour j'ai aimé le Jaman, un jour, c'est tout, jusqu'au prochain. Comme quoi l'on peut tout apprécier, même la souffrance. Pour parfaire ce chiffre 90, il conviendrait d'être 90 cyclos à le grimper en même temps. C'est une réalisation que je ne suis pas à même de résoudre en temps que Membre Individuel. Qu'on se le quatre vingt dise !!! André Schmitt M.I. Belfort |