Ce mot qui court souvent sur nos lèvres, décrypte sans aucun doute un besoin inconscient de rêve ou de fuite, de rencontre ou d'éloignement, de curiosité ou de réalisation de soi-même, et franchir le simple pas de l'envie, devient un acte magique, un moment privilégié même! De nombreux magazines et émissions relatent ces défis, voire ces paris, parfois qualifiés d'extraordinaires que les hommes lancent aux milieux naturels; ainsi, hors des foules, loin des contraintes et des énervements, utilisant leurs seules réserves physiques et mentales, ils s'en vont braver les éléments qu'ils ne dominent pas... encore! ... afin de s'assurer de leur identité, de se rassurer sur leurs capacités, ou d'emmagasiner un maximum d'émotions,... peut-être indispensables à la survie de l'espèce humaine, si je puis me permettre une telle affirmation!! Le monde est fait pour l'aventure. Chaque recoin de la planète recèle des beautés originales, chaque ailleurs permet d'apaiser une soif de savoir ou d'occuper sa force, bref de trouver chaussure à son pied si l'on décide de partir, sur un coup de tête ou un coup de coeur! Nul n'a donc vraiment besoin de se déplacer aux antipodes ou de fouler les quatorze plus de huit mille de la Terre pour aiguiser sa curiosité ou ses fibres musculaires, comme il n'est pas nécessaire de zapper une multitude d'activités de loisir, diverses et alléchantes certes, pour cultiver son humeur vagabonde ou faire le plein d'images et d'histoires qui meubleront "les soirées d'hiver"! "Il avait glissé, grimpé, roulé, cherché, marché, persévéré surtout; voilà le secret de tous les triomphes...". Victor HUGO. Cet été, utilisant ces engins que l'homme a mis des milliers d'années à imaginer pour démultiplier la puissance de ses muscles jambiers grâce à un système non moins complexe de pédales, manivelles, plateaux dentés, chaîne à maillons, roues, et qui permettent des déplacements plus aisés, plus rapides et surtout plus lointains, je retrouvais en compagnie de Gégé, ces lieux qui émerveillent tant avec leurs spectacles alpestres! |
Cette fois-ci, nous avions jeté les dés sur des terres austro-italiennes: le Vorarlberg, le Tyrol et le Haut Adige. Pénétrer les massifs montagneux en empruntant les itinéraires aux multiples virages et têtes d'épingle, avec l'une des plus reposantes perspectives que l'on puisse avoir devant les yeux, à savoir les sommets couverts de glaciers, restera pour nous un attrait de force et un enjeu de taille, mais surtout un désir fécond et intime, un moment privilégié où tout bascule! Côté blues... je notais alors sur mon carnet de route : "Ce soir, arrêt de rêve, en bout de vallée, à la limite des sapins et des prés fraîchement fauchés; 1100 m est une altitude juste pour échapper à la cohue des voitures et c'est là que nous avons planté notre tente, ce havre de paix, cette frêle protection, au milieu d'une grande nature, au bord d'un ruisseau qui permettra vaisselle et toilette revigorante, qui nous bercera toute la nuit avec ses mille chuchotis..." Côté âme... je griffonnais : "Méditation au sommet; Je ne dirai même pas que c'est par tradition, ni habitude... Ce sont le panorama, le calme, le respect pour cette ascension, l'appréciation d'un repos après l'effort, le soleil plein les yeux, qui font déborder l'inspiration et nous transcendent!" Côté itinéraire : Sur la carte vous entourez Bielerhöhe, Reschenpass, Penserjoch, Jaufenpass, TIMMELSJOCH, Kühtai, Fernpass, Gaichtpass, Flexenpass, Arlbergpass, et vous reliez au plus court... ...C'EST ESSOUFFLANT, MAIS C'EST SUBLIME ! Michel HELMBACHER Rosheim (Alsace) |