SAINT ALEXIS, SAINTE ANNE, SAINT EUSEBE, SAINTE MARIE, SAINT MARTIN, SAINT PIERRE, SAINT SEBASTIEN, SAINT THOMAS, SAINT VERAN, et vous aussi SAN CARLO, SAN BERNARDINO, SAN GOTHARDO, SAN PELLEGRINO (mais pas SIMPLON, ANON !) ora pro nobis pédaloribus. En ce temps de Toussaint, souffrez que j'honore "mes saints". Pas tous les saints, non, je n'aurais pas assez de dévotion. Je me contente, humblement, de ceux que je "connais" pour les avoir; jadis, invoqués en des lieux où m'ont MENEE par des routes qui MONTETS sans trop d'ENCOMBRES leur petit BONHOMME DE CHEMIN - et même de QUATRE CHEMINS, d'opiniâtres, mais ô combien exquISERAN données qui s'achevaient là-haut, sur le HAUT DE NARRION, le HAUT DE RIBEAUVILLÉ, le HAUT DE SALINS ou le HAUT JACQUES, bref, le HAUT DE LA COTE. Là, et même bien LAS, quand mon vélo s'était fait VENTOUSE, et quand la fatigue m'avait contraint d'adopter à mon corps défendant l'allure de l'ALLIMAS, y ai toujours, cependant, trouvé ma réponse : que de JOLY horizons gagnés en "touchant au PORT", que de belles COURBE admirées tout en BAS au lointain! Parfois, un BELVEDERE m'offrait LA VUE DES ALPES, et chaque fois celle-ci m'ARAVIS. Rassasié de beautés de la nature, je glissais alors mon COROBIN, et faisais trempette à mon EZE, AULAC ou dans l'ETANG, tandis que séchait mon LINGE sur une GROSSE PIERRE. Avant de me remettre ANCELLE une petite PAUSE les JAMBAZ LONGET à l'ombre d'un FRENE, d'un POIRIER, ou d'un NOYER y fut toujours la bienvenue. L'ERBE des PRES y était tendre. Ne dit-on pas que le bonheur est dans le PRE ? Que de félicité goûtai-je alors, non pas seulement auprès de ma blonde, mais également au PRÉ DES RAVES, au PRÉ DU HAUT, et dans les si verts PRES SALES et autre PRES DE FROMAGE ! Souvent donc, y ai SOMMEILLER, bercé par le CHANTOISEAU et le son des CLOCHETTES, un CHAL JAUN autour du COU pour ne pas prendre froid. Plus rarement, y ai dormi, sous la TENTES ou dans une GRANGES COMMUNES masse.. Là, nul besoin d'y verser d'ARES, CAMP D'ARGENT je n'avais cure. Mais hélas, point de couches MOLLES. Étendu sur de RAIDS PLANCHES, au MILIEU des courants d'AYRES quand elle n'avait pas de PORTE, je me transPORTET parfois en songe, dans un château bordé de vertes PELOUSE, peuplé de vieux LAQUETS portant un CHANDELIER. J'étais dans une CHAMBRE, allongé dans de frais draps de LEIN, contemplant avant de m'endormir les JOLY reflets sur la FENETRE ou au PLAFOND, du FEU qui flambait dans la CHEMINEE. Au matin, le réveil était quelquefois pénible. Mon rêve s'était envolé et la fraîcheur de la nuit m'avait SAISIES. Je n'étais pas toujours dans mon ASSIETTE. De surcroît, point de LESCHAUX dans mon BOL pour déjeuner, mais qu'importe. Plus tard, dans le premier village traversé, un morceau de jambon ALLOS piqueté d'AYES, un carré d'ASPREMONT arrosé d'un BALLON D'ALSACE combleraient vite mon léger CREU. Ce ne sont là qu'ennuis MINEURS. En fin de compte, TOUNET qu'affaire d'adaptation. En ces lieux élevés, où la nature a gardé ses droits, j'ai souvent fait de bucoliques rencontres: des MENTE religieuses, un essaim d'ABEILLE qui avaient bâti leur nid entre les dents d'une FOURCHE, des AGNEL, des CHEVRES, des BOUC, des CABRIS. D'où sortaient-ils ? De LARCHE de Noé ? Et ce CHAT à l'allure FELINES guettant une colonie de GETS qui voletaient à l'entour d'un GRAND COLOMBIER ! Sans oublier un COQ perché sur un VIEUX TRONC, un BASSET accompagné d'un GRAND SAINT BERNARD, et même un GRAND RENARD pris au COLLET par des CONTREBANDIERS. |
D'insolites aussi quelquefois, telle celle de ce jeune PAGE affolé qui COURET partout, en poussant de grands CRIE. Cherchait-il SARENNES égarée ? (sa Petite Reine?) ou celle de ce vieux LUTHIER aveugle, dont un PILON rythmait la marche saccadée, et que guidait un PETIT SAINT BERNARD qu'il appelait "GONDRAN". De tendres enfin, comme celle de MADELEINE, solitaire, qui promenait un LANDOZ, celle de REGINE, aux JOUX si fraîches, dont l'écho des rires flotte sur quelque sommet oublié, tandis que le souvenir de CLEMENCIERE sans fin; En y songeant, la nostalgie me gagne, car je ne fus, de ces filles de l'air et du VENT, que le trop sa JAMAN d'un jour... Animé par une foi de CHARBONNIERS, et désormais accompagné de ma CHARBONNIERE pleine de CHARME, j'accomplis au fil du temps, bravant à l'occasion les TEMPETES, d'humbles pèlerinages cyclo-touristiques qui m'amenèrent à rencontrer un EVEQUE, qui n'était cependant pas un ANGE, et à la grâce de contempler la VIERGE, qui est NOTRE DAME. Cependant ce fut dur; parfois, car les chemins qui élèvent L'HOMME sont bien souvent semés d'EPINE, et se transforment en chemin de croix, tel celui de LA CROIX, ou tel celui DES CROIX, qui arrive SUR LA CROIX, la CROIX DESSUS, la CROIX CHABAUD, la CROIX DE BAUZON, DE BOUTIERE, DE CHAUBOURET, la CROIX DE LA SERRA, la CROIX DES MOINATS, la CROIX HAUTE, la CROIX FRY, les CROIX MORAND, PERRIN et SAINT CALVAIRE et même au CALVAIRE DE FONT ROMEU. Leur mont des OLIVIER avait nom MONT CENIS, MONT DE FOURCHE, MONT JEAN, MONT LACHAT, MONTFURON, MONTGENEVRE, MONT NOIR ou MONT SION. Certes, ils sont faits de tant de croix, le temps et les chemins qui passent ! En tous lieux du reste. TRE CROCI, CINQUE CROCI, MONTE CROCE DI COMELICO et KREUZWZEG ne témoignent-ils pas de leur douloureuse universalité ? Vous ne me croyez pas? Croix de bois, CROIX DE FER, si je MENS, que j'aille en enfer, ou sois PENDU au gibet de MONTFAUCON ! Mais alors, quelle triste FINS ! Je ne serai rien qu'un HOMME MORT. Je n'aurai pas achevé ma vie en héros, soufflé par une MINE, ou tombé à la BATAILLE, au CHAMP DU FEU, sur ce CHAMPS que l'on dit d'honneur; mais que l'on sait d'horreur. Et alors, Ne sommes-nous par EGAUX sur L'ECHELLE de la mort? Allons, la GUERRE n'est belle et glorieuse que pour les Royaux et BEAULOUIS ou les Chevaliers BAYARD de notre trop flatteuse histoire de FRANCE. Tu auras BEAUFER, tu n'y entreras pas, petite SENTINELLE. Alors, n'écoute plus ceux qui te MENTE, laisse là ton ARME, quitte ta BONETTE, fuis ton EMBRASURES, fais renaître en toi l'espérance MORTE, et aux appels martiaux de LA REPUBUQUE, préfère l'invitation sylvestre du GRAND BOIS... Tous les hommes ne sont-ils pas frères où s'étend l'Aile du Seigneur? Alors déploies les tiennes, prends ta bicyclette et pars sur les SEPT CHEMINS à la rencontre de tes SEPT FRERES, aux sept extrémités du monde. Tous te sauront gré de ton NAMIKA LA ttention à leur égard. Elève-toi, et vas à la rencontre de la montagne, car c est une amie SURE. Et que l'esprit te maintienne en sa sainte garde. Car il n'y a que la foi qui sauve quand, soudainement, la route se CABRE, que les PIGNON craquent, que la CHAINE GEMMI, alors que le soleil impitoyable plombe, que sur ton front rougi la sueur perle, et que l'insidieuse plaquette de beurre, imprudemment glissée dans la sacoche, pour ne pas être en RESTEFOND. Daniel FREZE N°589 Belfort (Territoire de Belfort) |