Au mois de mai, j'ai fait le voyage de Belgique jusqu'â Saint-Jacques de Compostelle, seul et en toute autonomie. Même si ce n'était pas le but recherché, j'en ai profité pour ajouter quelques cols à ma collection. Le texte ci-après, extrait de mon carnet de route, raconte mon passage des Pyrénées. - GURMANÇON - JACA - 113 KM. Hier soir, en regardant la carte, j'avais pourtant bien juré que je ne céderais pas à la tentation, que je monterais tout droit au Somport, sans regarder ni à gauche ni à droite. J'allais faire une étape courte et en profiter pour me reposer. Et puis voilà, il a suffit que je vois l'inscription "Col d'Ichère" pour retomber dans mon péché mignon ! Je ne sais pas lire le mot col sans titiller et sans que l'envie d'aller voir la-haut me dérange. Ce n'est pas que je sois bon grimpeur, mais quand on est membre du Club des "Cent Cols", on résiste difficilement à l'envie d'ajouter de nouvelles perles au collier ! D'autant plus qu'à la bifurcation vers Lourdios, des cyclos à l'arrêt me demandent ce que j 'envisage de faire. Quand je leur réponds que je pense passer par le col d'Ichère et la forêt d'Issaux, ils me disent que ce n'est pas trop, trop difficile. L'un d'eux ajoute qu'à 60 ans, il le fait toujours sans peine ! Pourtant, dès les premiers lacets, je sens que je suis en train de faire une bêtise et de me fatiguer inutilement. Il est raide, ce col d'Ichère, même s'il ne fait que 4 kilomètres. Avec les bagages, je transpire à gros bouillons ! Rapide descente vers Lourdios et puis je vire à gauche pour rejoindre, par la forêt d'Issaux, le col de Bouezou. Superbe montée que celle là, sur une petite route où quelques moments d'ombre tempèrent un peu l'ardeur du soleil. |
Mais, Dieu que c'est dur ! Après 8 km d'ascension, je vois la bifurcation vers l'Espagne et le col de la Pierre Saint-Martin. Je vire à gauche et arrive rapidement au col Bouezou. Je devrais dire aux cols, parce qu'on en obtient deux pour le prix d'un. On enchaîne en effet, sans coup férir, le col d'Houratate. Je suis ici à 1100 mètres d'altitude, mais je vais redescendre vers les 400 mètres pour rejoindre la route que j'ai abandonnée tout à l'heure. Le Somport est à 1632 mètres et tout est donc à refaire. Je suis à 30 kilomètres de la frontière espagnole et la route s'élève d'abord tranquillement dans la jolie vallée d'Aspe. J'aperçois là-bas, tout en haut, les neiges du Somport. La route se redresse après Urcos et les 8 derniers kilomètres sont assez difficiles. Comme toujours en montagne, la récompense suit l'effort la large et belle descente au revêtement parfait me permet d'atteindre 80 km/h dans certaines portions ! Fernand YA55E N°3680 MARCHE en F. (Belgique) |