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Soleil et Sierras en Andalousie

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Après un été bien rempli, avec notamment le raid alpin Thonon-Trieste, il restait quinze jours de vacances à la fin du mois de septembre. La destination a été décidée à la dernière minute. On hésitait entre l'Est de l'Autriche et l'Espagne. Les premières pluies automnales nous ont finalement fait choisir le sud de l'Espagne afin d'être assuré d'avoir un grand soleil et des températures encore acceptables. De plus, les images de la Vuelta avaient fini de nous convaincre du choix du lieu de notre périple. On rêvait déjà de ces villages andalous blancs et des influences arabes de cette région.

Ce voyage a commencé par un long parcours en voiture de presque 2000 kilomètres. La première halte au sud de l'Espagne, du côté de Valence, nous montre que l'on rentre dans une région très chaude. En effet, il y a des places de parking couvertes pour les véhicules et le sol est très sec malgré un été peu ensoleillé, d'après les autochtones. Après de longues heures de voyage, on arrive enfin dans la province d'Alméria, premier lieu de notre séjour. La première impression est une sensation d'espace et une lumière éclatante digne de la Grèce. La végétation est quasi inexistante et on a parfois l'impression de se retrouver dans le far-west. Quelques arbres isolés sont visibles au loin et paraissent s'être perdus au milieu du décor. Au nord d'Alméria, la sécheresse est telle que de nombreux films de western y sont tournés. C'est vraiment le dépaysement total et il est vital d'avoir des bidons bien remplis. Heureusement que les bars sont presque aussi nombreux qu'en France car les fontaines relèvent de l'exception. Dans certains villages, les habitants ne disposent pas d'eau à la maison et ils doivent se rendre au puits du village. Certaines zones voient le passage de rios et permettent les cultures. Ces hertas vertes donnent un contraste saisissant avec l'aridité ambiante. Elles permettent la production de nombreux fruits et légumes qui viennent alimenter les pays de toute l'Europe.

L'Andalousie présente un relief très vallonné avec de nombreuses sierras. L'altitude est en général modeste mais il y a de nombreux cols : les fameux puertos.

Notre voyage nous a permis de gravir 70 nouveaux cols dont 3 à plus de 2000 mètres d'altitude. Nous avons, de plus, pu faire homologuer 8 nouveaux cols. La région la plus montagneuse se trouve en Sierra Nevada au dessus de la ville de Grenade célèbre pour son Alhambra et ses influences arabes. La Sierra Nevada fait partie de la chaîne bétique et est donc dans le prolongement du massif de l'Atlas. Elle présente une station de ski réputée et a le privilège de posséder la route goudronnée la plus haute d'Europe. Cette route culmine au Pic Veleta à 3398 mètres d'altitude et il faut de bonnes jambes pour effectuer les 46 kilomètres de montée depuis Grenade qui n'est qu'à 600 mètres d'altitude. Bref, une montée extraordinaire et une forte émotion lorsque l'on atteint enfin le sommet. Cette ascension a vraiment été un moment fort du voyage. La région de Grenade est magnifique et elle mérite un séjour de longue durée. Le versant sud de la Sierra Nevada (les Alpujarras) présente des routes très sinueuses et les villages blancs de type arabe sont de toute beauté. Les contreforts de la Sierra Nevada apportent de l'eau à cette région. La barrière climatique de cette sierra permet aux villages côtiers de disposer d'une grande douceur et de présenter une végétation subtropicale.
La fin du séjour s'est déroulée à l'ouest de l'Andalousie dans les environs de Malaga à proximité de la Costa del Sol. Cette province présente un climat plus méditerranéen et l'on trouve de nombreux pins comme aux alentours de la Côte d'Azur. Nous avons malheureusement été témoins de feux de forêts récents. La côte est très touristique avec de grands immeubles sans aucun charme. Mais l'intérieur est sauvage et superbe. L'ouest de Ronda, village très typique, présente un climat beaucoup plus humide et les chênes lièges font leur apparition. On est en effet assez proche du Portugal et l'influence atlantique se fait sentir.

Le retour s'effectue par une petite pause du côté de Cordoue et nous faisons une incursion en Sierra Morena où nous avons trouvé une petite route fantastique. On se trouvait dans un parc naturel en plein maquis et nous avons eu la joie de rencontrer de nombreux cerfs. C'était très sauvage et nous n'avons aperçu aucun village sur une distance de 100 kilomètres. Heureusement qu'une source providentielle se trouvait au milieu du parcours car les bidons étaient déjà vides. La région de Cordoue présente des oliviers à perte de vue, une des richesses de l'Andalousie. La route du retour s'effectuera par les plateaux de la Castille, Madrid et Saragosse.

Quinze jours, c'est trop peu, surtout lorsqu'on se trouve en Andalousie, une région merveilleuse et véritablement dépaysante. cette région fait beaucoup d'efforts au niveau touristique et elle est donc bien desservie en voies rapides qui ressemblent à des autoroutes mais ont l'avantage d'être gratuites. Le réseau routier est en général bon, hormis quelques petites routes qui ressemblent à de la tôle ondulée et où les risques de crevaison sont à prendre en considération. D'autre part, cette partie de l'Espagne est chaude et il faisait encore 30 degrés fin septembre. Il est assez facile de trouver des hébergements à bon marché et il existe des grandes surfaces pour s'alimenter. La langue est relativement facile à comprendre et la population est très accueillante. Cette région est en pleine mutation mais on peut encore voir des restes du passé : Il n'est pas rare de rencontrer des ânes pour le transport des marchandises. L'influence arabe est omniprésente et la culture est très riche, les corridas et le flamenco font partie du décor local.

L'Andalousie est une région où le ciel est toujours bleu, où la lumière est reine et où le relief vallonné comblera le cycliste amateur de cols et de routes tranquilles.

Michel MATHIEU N°3397

de CHAMBERY (Savoie)


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