J'ai longuement hésité avant de choisir d'une part la teneur, d'autre part le titre de mon article. Comment allais-je m'y prendre pour évoquer un casse-tête, voire un problème qui se pose aux centcolistes, à tous les 100 cols ? Je veux bien sûr parler de la fameuse règle des cinq "2000" qu'il faut trouver. (Les passer n'est bien sûr pas le plus dur, c'est au contraire le plus plaisant). Autre difficulté à la rédaction d'un tel article : quel style adopter, quels mots choisir pour ne pas froisser les susceptibilités des gardiens du temple ? Car, nous, lecteurs de la revue, nous savons tous à quel point ce sujet est sensible, nous savons également qu'il est source de nombreuses lettres publiées dans la revue et bien sûr de nombreuses réponses et d'autant de prises de position y faisant suite . Loin de moi, l'idée de remettre en cause l'existence de la règle ; car tant l'éditorial de Jean Perdoux intitulé "Continuer ou disparaître ?" dans la revue n° 26 de 1998 que l'article cosigné par Henri Dusseau, René Poty et... Jean Perdoux dans la revue n° 27 de 1999 m'ont convaincu de la nécessité d'une telle règle. Mais, convaincu ou pas convaincu, j'étais coincé. Titulaire de 380 cols dont 15 plus de 2000, il m'en fallait 5 de plus pour valider tous mes exploits. Fidèle lecteur, je savais que la Belgique compte de nombreux cols (voir l'article précédemment cité). Mais elle n'a, pour le moment, aucun plus de 2000. Donc, pas question d'aller en vacances dans ce pays au demeurant charmant pour chercher ce qui me manque. Ayant grimpé tous les classiques Alpins et Pyrénéens sur la route, mon choix se porta sur le VTT et sur la station de Chamrousse où je dispose d'un pied à terre. Bien sûr, j'avais déjà fait ces cols en ski, mais il paraît que faits de cette façon, vous ne les prenez pas en compte. |
Donc, un beau matin pour une somme fort modique, le téléphérique m'emmena à la Croix de Chamrousse qui vit en 1968 le départ de JC. Killy vers le titre olympique de la descente. J'enfourchai donc mon VTT à l'altitude 2250 m et sans coup férir je trouvai les cinq 2000 qui manquaient à ma collection. J'étais bon, je les avais, j'avais 20 cols à plus de 2000 m. Mais vraiment, un centcoliste est un être qui n'a qu'un "commissaire" : lui-même. Le lendemain matin, en m'éveillant face à la croix qui culmine 550 m plus haut en plein soleil (pour ceux qui connaissent, j'habite à Roche-Béranger et il fait souvent beau à Chamrousse), je me dis : "mais tu ne les as pas faits". Je repris donc mon VTT et du Recoin (altitude 1650 m), sous le départ du téléphérique, je remontai à la Croix, en vélo cette fois, et je refis la même balade que la veille. Les cols étaient validés et bons pour figurer dans la liste. Une question cependant, cette année où mon compteur est bloqué à 400 pour une raison identique . Vu que je les ai faits puis refaits, ne pourrais-je pas les compter deux fois ? PS : Ceci dit sur le ton de la plaisanterie. Patrick GIRARD n°3753 de ROMANS (Drôme) |